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© DR - PERSONA d'Ingmar Bergman - 1966 p30
17/02/2013 18:09
Synopsis (suite9)
Sur la table de bois, les deux mains d'Elisabeth. Elle cache la photo de son petit garçon qu'elle avait déchirée. Alma semble avoir compris avec une sorte de don de double vue le traumatisme d'Elisabeth.Elle dit à celle-ci face caméra : Quelqu'un, un jour dans une fête, lui a dit qu'elle avait tout sauf l'expérience de la maternité. Elle en rie mais cela l'inquiète et elle se laisse faire un enfant par son mari. Puis elle s'inquiète que sa maternité l'éloigne du théâtre.
Peur des responsabilités. Elle tente d'apparaitre heureuse, essaie de se débarrasser du fœtus, se met à haïr l'enfant, espère qu'il meure (Elisabeth approuve de la tête). L'accouchement est douloureux, demande au bébé de mourir mais survit mais pleure et le déteste avec mauvaise conscience.Enfin, elle retourne au théâtre mais l'enfant a besoin de l'amour de sa mère. Elle ne peut lui rendre l'amour qu'il implore. Elle se trouve froide et indifférente. L'enfant lui répugne et lui fait peur.
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© DR - PERSONA d'Ingmar Bergman - 1966 p31
17/02/2013 18:13
Synopsis (suite10)
Répétition du même discours que précédemment amorcé par un "nous devons en parler" et Alma face caméra avec Elisabeth en amorce. Alma en plus gros plan. Alma en plus gros plan encore. Très gros plan. Double visage, Alma-Elisabeth, une seule fois. Alma prend peur.Elle n'est pas Elisabeth mais Alma. Elle veut.. La fusion des deux visages a lieu. Fondu au blanc.Elisabeth, seule à la table, voit arriver Alma en tenue d'infirmière. Alma lui dit avoir beaucoup appris, fait semblant de la frapper.
Se demande combien de temps elle tiendra mais se sait différente. Elle change perpétuellement elle est donc inatteignable. Alma s'énerve néanmoins pui se calme. "Parler n'aide pas". Veut se libérer, se gratte à se faire saigner. Elisabeth la lèche, Alma lui prend les cheveux et la frappe à toute volée.
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© DR - PERSONA d'Ingmar Bergman - 1966 p32
17/02/2013 18:18
Synopsis (fin)
Plus tard, le visage d'Alma se recule. Elle rend visite à Elisabeth allongée et la prend dans ses bras et lui fait répéter "Rien". C'est ainsi que ce doit être. Souvenir des mains dans les cheveux fondu au noir ; écran blanc.Alma se réveille en sursaut, habillée.Elle ouvre la porte et voit Elisabeth faire sa valise. Alma range la maison, rentre les coussins restés à l'extérieur et s'habille d'un manteau. Toujours le souvenir des mains dans les cheveux, met son chapeau et sort. Statue et regard affolé d'Elisabeth durant Phèdre.
Une sonnerie qui pourrait être celle d'un plateau de cinéma où une caméra vient cadrer une femme allongée sur un lit mais qui est plus certainement celle du bus que prend Alma.Le petit garçon à lunettes tente d'approcher le visage de sa mère qui se fond au blanc sur l'écran. Les charbons du projecteur s'éteignent.
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© DR - PERSONA d'Ingmar Bergman - 1966 p33
17/02/2013 18:23
Analyse du film
Le film s'ouvre sur un patchwork d'images apocalyptiques, dominé par une séquence de morgue où les dépouilles humaines paraissent bizarrement vivantes sous leurs draps rêches Il raconte le traumatisme d'une actrice de théâtre (Liv Ullmann) qui perd l'usage de la parole. Hospitalisée aux bons soins d'Alma, une infirmière volubile (Bibi Anderson),elle refuse tout contact avec le monde extérieur.Envoyée en convalescence sur une île, la muette compare ses mains avec celles d'Alma.Et les deux femmes finissent par fusionner pour ne plus faire qu'une..Le film se compose de trois strates entrelacées.Le processus créateur(strate 1)transforme cette histoire de malade et de son infirmière(strate 2)en mise en scène d'une personnalité double (strate 3).
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© DR - PERSONA d'Ingmar Bergman - 1966 p34
17/02/2013 18:29
Analyse du film (2)
L'art poétique de Bergman
La première strate est celle du processus créateur. Avec cette oeuvre miroir, Bergman avoue avoir fait acte de survie :
"J'ai dit un jour que Persona m'avait sauvé. Ce n'était pas une exagération. Si je n'avais pas trouvé la force de faire ce film là, j'aurai sans doute été un homme fini... Pour tenter de trouver l'inspiration, j'ai joué au petit garçon qui est mort, mais malheureusement il ne peut pas être tout à fait mort, car il est tout le temps réveillé par des coups de téléphone. Le début est un poème sur la situation qui a donné naissance à ce film. J'ai donc dégagé les éléments essentiels. Il y a un liseré blanc tout autour. Les personnages n'occupent pas tout l'écran, ils sont inscrits dans la blancheur."
Outre cette séquence initiale du poème, deux séquences réintroduisent l'idée du film dans le film. La consomption, le tremblement et le déchirement de la pellicule qui provoquent un effet de distanciation. Cet effet rappelle au spectateur que le sens du spectacle qu'il voit est différent de celui dont sont victimes les personnages.A la fin du film, le double coup de sirène suivi d'un plan de caméra sur un plateau de cinéma ont la même fonction. L'enjeu du processus créateur ne peut toutefois être compris qu'une fois mis en parallèle avec les deux autres strates du film.
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