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© DR - PERSONA d'Ingmar Bergman - 1966 p20
17/02/2013 04:44
Commentaire par Olivier Bitoun (fin)
Elisabet se mure dans le silence tandis qu’Alma ne cesse de parler, de se livrer. On retrouve comme dans Les Communiants un réceptacle vide, mutique, qui reçoit un flot ininterrompu de paroles. Les deux personnages se vampirisent, fusionnent, Elisabet allant jusqu’à boire le sang d’Alma.Un visage et une voix qui viennent de deux êtres distincts essayent de ne faire plus qu’un. Deux êtres qui essayent de se soigner et de se sauver en s’écoulant l’un dans l’autre. Une fusion ou un transfert, on ne sait trop. Un regard lancé par Elisabet à Alma semble provoquer un échange de personnalité.
Elisabet voit alors, depuis Alma, son propre corps qui lui était devenu étranger. Alma n’était-il que le produit de son esprit en tourment ? Peu importe car ce qui compte c’est la capacité insurpassable de Bergman à embrasser plusieurs thèmes et plusieurs mouvements, à les enchevêtrer étroitement, à tisser une toile fascinante où le spectateur se perd et se noie.Persona est un film inépuisable, à la perfection formelle éblouissante. Un de ces chefs-d’œuvre qui font avancer le cinéma, lui ouvre de nouveaux horizons.
Ingmar Bergman :
"Je sens aujourd’hui que dans Persona je suis arrivé aussi loin que je peux aller.
Et que j’ai touché là,en toute liberté, à des secrets sans mots que seul le cinéma peut découvrir".
Remerciements à Olivier Bitoun pour l' intelligence de son analyse
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© DR - PERSONA d'Ingmar Bergman - 1966 p21
17/02/2013 13:48
Synopsis du film
Les charbons d'un projecteur de cinéma s'allument. Ecran Blanc. La pellicule commence à défiler sur le son d'une sonnerie. 10, 9, 8, 7, un sexe masculin, un frêle morceau de pellicule dans la fenêtre de projection : une jolie et opulente femme, dessinée, rame et se tâte les seins.Dans un court extrait burlesque, un homme tente d'échapper à un squelette, la mort, pour tomber sur le diable et s'enfuir dans un lit. Une araignée, un mouton qu'on égorge, des viscères, des mains crucifiées. Un tronc d'arbre de très près; des arbres dans la forêt sous la neige.Une grille. Dans une sorte de morgue des dépouilles humaines paraissent bizarrement vivantes sous leurs draps rêches. Un garçon à lunettes abandonne son livre pour tenter de saisir de ses mains le visage de sa mère, flou sur un écran. Générique.
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© DR - PERSONA d'Ingmar Bergman - 1966 p22
17/02/2013 13:53
Cut up /Pré générique
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Synopsis (suite)
L'infirmière Alma est appelée par la doctoresse qui lui demande si elle a déjà vu Elisabeth Vogler et lui explique pourquoi elle est là. C'est une actrice renommée qui a perdu subitement l'usage de sa voix, au cours d'une représentation théâtrale de Phèdre.Elle est restée trois mois ainsi prostrée.Alma se présente à Elisabeth. Elle a 25 ans, est fiancée et est infirmière depuis deux ans. Alma déclare à la doctoresse craindre de n'être pas à la hauteur avec son peu d'expérience.Elle tente ainsi- sans succès- de faire entendre à Elisabeth une pièce de théâtre à la radio que la malade éteint avec vivacité. Alma dit respecter l'art et met de la musique à la place.
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© DR - PERSONA d'Ingmar Bergman - 1966 p23
17/02/2013 13:59
Cut up / Pré générique
Synopsis (suite2)
Elisabeth s'endort difficilement. Alma se met de la crème de nuit sur le visage et pense à sa future vie de famille, déjà toute réglée, ce qui lui donne un sentiment de sécurité. Elle s'interroge sur sa malade.Elisabeth regarde les actualités à la télévision.Guerre du Vietnam. Émeutes. Un bonze s'est immolé par le feu ce qui l'horrifie.Alma lis, avec l'accord d'Elisabeth, une lettre de son mari. Elisabeth l'interrompt. Il y a aussi la photographie de leur fils d'une dizaine d'années qu'Elisabeth déchire.
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© DR - PERSONA d'Ingmar Bergman - 1966 p24
17/02/2013 14:04
Synopsis (suite3)
La doctoresse, amie d'Elisabeth, lui propose sa maison au bord de la mer. Elle sait qu'Elisabeth a décidé de se taire pour masquer son imposture tout en souhaitant, en même temps, que l'on découvre qui elle est vraiment, quelqu'un d'autre que l'image d'une femme forte qu'elle donne d'elle-même.Son silence est une forme douce de suicide : se taire pour ne pas mentir.A la fin de l'été, Elisabeth et Alma sont dans la villa solitaire de la doctoresse au bord de la mer. Elisabeth a repris goût à la vie. Le mutisme absolu semble servir de refuge à l'actrice, d'autant plus qu'Alma parle abondamment, raconte les faits marquants de sa vie.
L'échec de sa première relation amoureuse avec un homme marié durant cinq ans, sa foi en son métier puis, tard le soir et le vin aidant l'évènement qui l'a traumatisé. Alors qu'elle connaissait son fiancé, elle vécut des orgasmes à répétition avec un jeune garçon sur une plage avec une amie.Elle fit ensuite l'amour avec son fiancé dans ce souvenir et n'éprouva jamais ensuite une telle intensité de plaisir.
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