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© DR - LE NOM DE LA ROSE de J.J.Annaud (1986) p4
10/02/2013 19:46
Cast Sean Connery : Guillaume de Baskerville Christian Slater : Adso de Melk Dwight Weist : Vieil Adso (Le narrateur) Helmut Qualtinger : Remigio de Voragine Elya Baskin : Severin de Sant'Emmerano Michael Lonsdale : l'abbé F. Murray Abraham : Bernardo Gui Volker Prechtel : Malachie de Hildesheim Feodor Chaliapin Jr. : Jorge de Burgos William Hickey : Ubertin de Casale Michael Habeck : Bérenger d'Arundel Urs Althaus : Venantius de Salvemec Valentina Vargas : la fille Ron Perlman : Salvatore Leopoldo Trieste : Michel de Cesene Franco Valobra : Jerôme de Kaffa Vernon Dobtcheff : Hughes de Newcastle Donald O'Brien : Pietro d'Assisi Andrew Birkin : Cuthbert de Winchester Lucien Bodard : cardinal Bertrand du Pogetto Peter Berling : Jean d'Annaux
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© DR - LE NOM DE LA ROSE de J.J.Annaud (1986) p5
10/02/2013 19:53
Commentaires Dans le générique d'ouverture, le film se présente explicitement comme un palimpseste du roman, c'est-à-dire qu'il ne prétend pas à une exacte fidélité mais qu'il est une œuvre dont il partage le même support. Si le fil rouge de l'histoire reste le même, de nombreux éléments importants du roman ont été écartés et font la place à des scènes plus spectaculaires qui ne figurent pas dans le roman.(c'est pour cette même raison que l'on va voir un film)
Un clin d'œil est fait à Umberto Eco, lorsque Guillaume de Baskerville dans la bibliothèque s'extasie sur un ouvrage d'« Umberto de Bologne », ville où Umberto Eco est professeur. Le film est bâti comme l'illusion de l'escalier sans fin de Roger Penrose (ou de Maurits Cornelis Escher), escalier où aura lieu d'ailleurs le combat dans l'incendie entre le"bon" moine franciscain Guillaume de Baskerville,-par ailleurs ancien inquisiteur-et l'un des "méchants",ex-bibliothécaire de l'abbaye, Jorge de Burgos (autre clin d'œil, d'U. Eco cette fois, à Jorge Luis Borges et à sa nouvelle La Bibliothèque de Babel).
Comme dans Notre-Dame de Paris de Victor Hugo, le monde médiéval est illustré avec le difforme (bossu), la jeune fille érotique, la religiosité, les paysans primaires et ici les copistes pour un livre païen. Jean-Jacques Annaud sollicita pour le film le producteur allemand Bernd Eichinger qui finança ce coûteux projet. Sean Connery insista lourdement(?) afin d'obtenir le rôle principal de cette adaptation qui ne se fit pas sans difficultés. Plusieurs scénaristes planchèrent sur un laborieux travail de transposition (le premier étant le scénariste attitré de Annaud : Alain Godard).
Le chef opérateur italien Tonino Delli Colli (qui avait travaillé avec Pier Paolo Pasolini) signa les lumières, et le décorateur italien Dante Ferretti reconstruisit l'abbaye austère dans les Abruzzes, non loin de Rome.La musique du film est signée James Horner (le futur compositeur de la bande originale de Titanic).
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© DR - LE NOM DE LA ROSE de J.J.Annaud (1986) p6
10/02/2013 20:04
Critique/commentaire 2
On ne pourrait que très difficilement nier à Jean-Jacques Annaud la capacité et l'audace d'entreprendre des films d'envergure. Ce "nom de la rose" représente une grosse machine. Les moyens sont considérables.La précision, le soin pris pour recréer des décors aussi vrais que ceux que l'on s'imagine sont impressionnants. Il ne faut pas oublier de souligner (soulignons,soulignons)le superbe travail photographique de Tonino Delli Colli, maitrisant configuration spatiale, caractéristiques atmosphériques et naturelles, filtres ou jeux de lumières.
Cet ensemble d'éléments visuels différents produit une image à la fois belle et inquiétante, en parfaite harmonie avec le récit.(Entièrement d'accord) Parce qu'en effet, à la dépense d'efforts et de moyens pour coller à une réalité visuelle historique, Jean-Jacques Annaud ajoute un autre type de labeur périlleux : l'adaptation d'un texte d'Umberto Eco. Pas une mince affaire!
Pourtant le scénario -où je vois que "sévit"(?) Gérard Brach entre autres participants- est d'une clarté et d'un équilibre savoureux.Nul besoin de posséder une aussi grande culture historique et philosophique qu' Umberto Eco pour maitriser les tenants et les aboutissants de l'enquêteTout y est présenté avec netteté et finesse.Le ton y est peut-être tout aussi empreint de cet humour distancié dont fait preuve le roman initialOn constate également que la très haute qualité du casting est pour beaucoup dans la tenue générale du film.Les comédiens forment une bien belle somme de talents.Il se dégage de cette troupe une grande classe.
Pour n'en citer que trois, qui pourrait avoir l'idée farfelue d'établir une hiérarchie dans la qualité de jeu? Ils me semblent maitriser leurs rôles avec une gourmandise qui transparait à l'écran. C'est un réel plaisir de spectateur que de les voir et les entendre évoluer. Sean Connery trouve là un très joli rôle, celui d'un matérialiste perdu dans un monde obscur,de Sherlock Holmes (Baskerville)médiéval en butte à l'ineptie d'une époque aveugle mais également celui d'un maitre très humain, pré-humaniste, envers son frêle disciple, un rôle riche, élégant et intelligent.
Dans celui de l'élève, Christian Slater fait un travail plutôt correct. Avec cette revoyure, je nourrissais une certaine appréhension à son encontre. Je m'attendais à ce que le temps soit cruel, de découvrir un jeu très appuyé. Il n'en a rien été. Mes craintes étaient injustifiées. Entre ultra-réalisme, gueules pas possibles, pestilences médiévales et désir, amour du savoir et de la pensée, liberté du rire, perversion chrétienne, du pouvoir et autres thématiques humaines d'une époque tellement riche en évènements et réflexions philosophiques, cette histoire nous balade avec un étonnant suspense entre les divergences et les intelligences d'une humanité pétée de trouille et d'ignorances. Un film futé.(comme un bison ?)
(anonyme)
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© DR - LE NOM DE LA ROSE de J.J.Annaud (1986) p7
10/02/2013 20:14
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© DR - LE NOM DE LA ROSE de J.J.Annaud (1986) p8
10/02/2013 20:19
Autour du film Le décor extérieur de l'abbaye a été créé de toutes pièces ; ce site n'existe donc pas. Il est toutefois nettement inspiré du château italien du XIIIe siècle Castel del Monte (commune d'Andria, à 70 km à l'ouest de Bari, dans les Pouilles) qui est l'œuvre de Frédéric II du Saint-Empire. L'édifice est classé au Patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco depuis 1996.Les intérieurs ont été tournés au Kloster Eberbach,ancien monastère cistercien en Allemagne, près d'Eltville (Hesse) (signalé dans le générique).
-Anecdote racontée par Michel Pastoureau au cours d'une interview à France Inter, dans l'émission Le grand entretien du jeudi 27 janvier 2011 de 17 h 10 à 17 h 45 : au Moyen Âge les porcs n'étaient pas roses mais noirs et comme on avait beaucoup de mal à en trouver de cette couleur pour le tournage on utilisa des porcs"roses" que l'on avait peints. Ils se frottaient les uns contre les autres et la peinture tenait difficilement.
-Jean-Jacques Annaud ne souhaitait pas voir jouer des acteurs de renom dans son film. C'est Sean Connery lui-même, très motivé pour jouer le rôle de frère Guillaume, qui réussit à le convaincre de le choisir. Le réalisateur fut immédiatement séduit par la qualité d'interprétation de l'acteur. -Les ouvrages utilisés pour les besoins du film étaient si remarquablement imités, par la qualité des enluminures et des reliures, que certains d'entre eux furent volés durant le tournage, obligeant l'équipe à mettre les livres au coffre à la fin de chaque journée de travail. -La statue de la Vierge à l'enfant, devant laquelle le jeune Adso de Melk vient prier, est un anachronisme puisque son style est proche du milieu de la Renaissance. Le réalisateur s'en aperçut lors du tournage, mais, la reproduction de la statue ayant été coûteuse, la production le persuada de tourner avec. C'est un détail qui fut longtemps reproché à Jean-Jacques Annaud. Comme il aime à le raconter lui-même, c'est l'une des premières remarques qu'on lui fit lors de la première projection du film à Marseille.
-Dans la scène opposant Guillaume à Jorge de Burgos, durant le débat sur le rire, Guillaume tient cette phrase pour argument:"Le rire est le propre de l'homme". Cette formulation précise est en réalité due à Rabelais, qui vécut au XVIe siècle, même si l'idée que l'homme est le seul animal qui puisse rire est déjà exprimée par Aristote (De partibus animalium III ). Ce léger anachronisme — la scène se place en 1327 — se trouve déjà dans le roman.
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