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 CINEMA :Les blessures narcissiques d'une vie par procuration
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CINEMA :Les blessures narcissiques d'une vie par procuration

VIP-Blog de tellurikwaves
  • 12842 articles publiés
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  • Créé le : 10/09/2011 19:04
    Modifié : 09/08/2023 17:55

    Garçon (73 ans)
    Origine : 75 Paris
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    © DR - PERSONA d'Ingmar Bergman - 1966 p10

    16/02/2013 18:31

    © DR - PERSONA d'Ingmar Bergman - 1966   p10


     

    Commentaire par Olivier Bitoun (suite 8)
     
    Expérimentations sonores, expérimentations visuelles, Bergman multiplie les figures "impures". Il utilise des zooms et des faux raccords, brisant même la sacro-sainte règle des 180°.Avec Nykvsist, il surexpose, utilise de violents contre-jours comme dans Monika. Il fait avancer les ombres, noie ses personnages dans la nuit. Le visage de Liv Ullman s’y engouffrant petit à petit est à ce titre magnifique.Alors que ses contours s’estompent, la lueur de ses yeux continue de percer l’obscurité et bientôt il n’y a plus de traits, juste deux petits points blancs qui brillent dans les ténèbres. 





    © DR - PERSONA d'Ingmar Bergman - 1966 p11

    16/02/2013 18:45

    © DR - PERSONA d'Ingmar Bergman - 1966   p11


                                                                  Liv Ullmann

    *

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    Commentaire par Olivier Bitoun (suite 9)

    Ces pupilles qui luttent contre la nuit, c’est la peur d’Elisabet d’être absorbée par le néant, c’est le sentiment de sentir son corps s’évaporer, disparaître. La place du regard est au centre de Persona. C’est l’œil, celui d’un mouton que l’on égorge, les gros plans de capillaires sanguins. C’est l’image du film qui devient floue comme notre vision au sortir du sommeil. C’est les regards échangés entre l’enfant et la projection de sa mère regards solitaires ne parvenant pas à se croiser.C’est à la fin du film la dernière confrontation entre Elisabet et Alma, scène montée deux fois de suite, une première fois en filmant le visage d’Elisabet qui reçoit les paroles d’Alma, la seconde fois en filmant l’infirmière.Elisabet et Alma vivent la même scène mais elles n’ont pas le même rapport au monde, ne vivent pas la même expérience, ne coexistent pas. 

     

     






    © DR - PERSONA d'Ingmar Bergman - 1966 p12

    16/02/2013 18:57

    © DR - PERSONA d'Ingmar Bergman - 1966   p12


     

    Commentaire par Olivier Bitoun (suite 10)
      
    Il n’y a pas d’échange, leurs regards ne coïncident pas. Et lorsque Bergman termine la séquence en créant un visage hybride à partir de deux gros plans de ses actrices, point de fusion du film, le résultat est profondément perturbant, le décalage entre les deux personnages étant encore plus sensible alors qu’ils ne font plus qu’un Cette séquence filmée en simple champ contre-champ n’aurait pu exprimer cette sensation et  Bergman trouve la formule exacte pour concentrer les différents mouvements à l’œuvre dans son film.
     
    Bergman nous parle directement, viscéralement, de souffrance, de trahison, de jalousie, mais aussi de désir et d’amour fou. On retrouve dans Persona les relations troubles et complexes qui unissaient Ingrid Thulin et Gunnel Lindblom dans Le Silence.Un couple, c’est du vampirisme, de la domination, des tensions et des rapports de force changeants et évolutifs. Alma, l’infirmière,est douce et attentionnée;elle est le salut l’apaisement. Du moins en façade, sur le papier, dans le contrat. 





    © DR - PERSONA d'Ingmar Bergman - 1966 p13

    16/02/2013 19:09

    © DR - PERSONA d'Ingmar Bergman - 1966   p13


     

    Commentaire par Olivier Bitoun (suite 11)
      
    Pour combler le silence d’Elisabet Vogler,Alma parle, rit,déroule sa vie, puis ses angoisses,ses fantasmes Le flot ininterrompu des mots vient bientôt submerger les quelques réticences d’Alma à se livrer complètement.Elle est emportée par ce déluge de paroles et livre ses expériences les plus intimes à cette figure silencieuse et attentive qui lui fait face. Elisabet Vogler n’en peut plus de porter des masques, que ce soit ceux de ses rôles ou ceux qu’elle porte en société.
     
    Elle n’en peut plus de mentir, et décide donc de se taire, de se fermer au monde. « Rêver vainement d’exister. Ne pas avoir l’air, être réellement (…) Un abîme sépare ce qu’on est pour les autres et pour soi-même », c’est selon le docteur la prise de conscience qui paralyse soudainement Elisabet alors qu’elle est sur scène.« [Tu désires] être mise à nu, découpée en morceaux » lui dit-elle, reprenant la confession de l’acteur mourant Johan Spiegel face à Vogler dans Le Visage.Ce n’est bien sûr pas un hasard si Elisabet porte le même patronyme que le héros du Visage. Comme lui, elle s’enfonce dans le mutisme, seul échappatoire qu’elle entrevoit à ses tourments.
     
     





    © DR - PERSONA d'Ingmar Bergman - 1966 p14

    17/02/2013 03:37

    © DR - PERSONA d'Ingmar Bergman - 1966   p14


     

    Commentaire par Olivier Bitoun (suite 12)
     
    Le masque figé qu’Elisabet affiche est cependant un autre rôle qu’elle se donne : « Personne ne se demande si tu es vraie ou fausse (…) il n’y a qu’au théâtre que ces question comptent » poursuit le médecin, retournant la problématique du rapport entre fiction et réalité qui a amené Elisabet à se couper du monde.Pour Bergman le cinéma, le théâtre, l’artifice de l’art, sont plus réels que la vie même.
     
    Mais les acteurs souffrent de la dichotomie qui se crée entre le monde de la représentation et la réalité tangible des choses. Elisabet et Johan Vogler souffrent bien des mêmes maux;la barrière qu’ils érigent, ce silence par lequel ils se coupent du monde est, comme le souligne le docteur, une « cachette [qui] n’est pas étanche. La vie s’infiltre partout ».
     





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