Commentaire par Olivier Bitoun (suite 12)
Le masque figé qu’Elisabet affiche est cependant un autre rôle qu’elle se donne : « Personne ne se demande si tu es vraie ou fausse (…) il n’y a qu’au théâtre que ces question comptent » poursuit le médecin, retournant la problématique du rapport entre fiction et réalité qui a amené Elisabet à se couper du monde.Pour Bergman le cinéma, le théâtre, l’artifice de l’art, sont plus réels que la vie même.
Mais les acteurs souffrent de la dichotomie qui se crée entre le monde de la représentation et la réalité tangible des choses. Elisabet et Johan Vogler souffrent bien des mêmes maux;la barrière qu’ils érigent, ce silence par lequel ils se coupent du monde est, comme le souligne le docteur, une « cachette [qui] n’est pas étanche. La vie s’infiltre partout ».