Liv Ullmann
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Commentaire par Olivier Bitoun (suite 9)
Ces pupilles qui luttent contre la nuit, c’est la peur d’Elisabet d’être absorbée par le néant, c’est le sentiment de sentir son corps s’évaporer, disparaître. La place du regard est au centre de Persona. C’est l’œil, celui d’un mouton que l’on égorge, les gros plans de capillaires sanguins. C’est l’image du film qui devient floue comme notre vision au sortir du sommeil. C’est les regards échangés entre l’enfant et la projection de sa mère regards solitaires ne parvenant pas à se croiser.C’est à la fin du film la dernière confrontation entre Elisabet et Alma, scène montée deux fois de suite, une première fois en filmant le visage d’Elisabet qui reçoit les paroles d’Alma, la seconde fois en filmant l’infirmière.Elisabet et Alma vivent la même scène mais elles n’ont pas le même rapport au monde, ne vivent pas la même expérience, ne coexistent pas.