| Accueil | Créer un blog | Accès membres | Tous les blogs | Meetic 3 jours gratuit | Meetic Affinity 3 jours gratuit | Rainbow's Lips | Badoo |
newsletter de vip-blog.com S'inscrireSe désinscrire
http://tellurikwaves.vip-blog.com


 CINEMA :Les blessures narcissiques d'une vie par procuration
VIP Board
Blog express
Messages audio
Video Blog
Flux RSS

CINEMA :Les blessures narcissiques d'une vie par procuration

VIP-Blog de tellurikwaves
  • 12842 articles publiés
  • 103 commentaires postés
  • 1 visiteur aujourd'hui
  • Créé le : 10/09/2011 19:04
    Modifié : 09/08/2023 17:55

    Garçon (73 ans)
    Origine : 75 Paris
    Contact
    Favori
    Faire connaître ce blog
    Newsletter de ce blog

     Novembre  2025 
    Lun Mar Mer Jeu Ven Sam Dim
    272829300102
    03040506070809
    10111213141516
    17181920212223
    24252627282930

    © DR - LE DESERT ROUGE de Michelangelo Antonioni (1964) p11

    29/12/2012 06:13

    © DR - LE DESERT ROUGE de Michelangelo Antonioni (1964)  p11


     

    Antonioni ne traite donc que de petits sujets (les rapports entre les gens) et jamais de grands problèmes (la bombe atomique ou la démocratie), mais il les aborde de manière à montrer qu’ils constituent finalement la seule question : celle du bonheur des hommes et des femmes d’aujourd’hui. Il cherche à sonder la banalité du quotidien. La vision du monde de l’auteur est désespérée puisque tout est noir pour ses personnages. 

    Mais ce désespoir est circonscrit à des protagonistes qui ne représentent qu’eux-mêmes. Antonioni  n’est pas de ceux qui proposent des modèles ou qui sculptent des archétypes. Car les protagonistes d’Antonioni ne sont pas fous ou déréglés car ils ne se définissent pas par  rapport aux règles généralement retenues dans les œuvres d’art.

    Leur complexité est préservée au lieu de la simplification inhérente à la notion de « personnage ». Leur vérité,  c’est leur richesse et ce qui pourrait être pris pour du flou, du vague, de l’imprécis constitue au contraire l’aura de personnalités non réductibles aux schémas de la représentation.  

    Antonioni ne donne pas de mode d’emploi de l’existence et ne nous aide pas à résoudre les problèmes de communication et de rapports humains. Il souhaite au contraire que le  spectateur se pose des questions : il le pousse à devenir adulte, à regarder en face les incertitudes de la vie.






    © DR - LE DESERT ROUGE de Michelangelo Antonioni (1964) p12

    29/12/2012 06:20

    © DR - LE DESERT ROUGE de Michelangelo Antonioni (1964)  p12


     Analyse plastique du film

    Le Désert rouge est le premier film en couleur de Michelangelo Antonioni.Il s'agit d'une utilisation tardive de la couleur puisque le film date de 1964, alors que le premier film couleur, Becky Sharp, réalisé par Rouben Mamoulian, date de 1935.

    Mais c'est une utilisation tout à fait particulière du cinéma en couleur qui n'a pas pour but la mimesis. Michelangelo Antonioni explique :"je veux peindre la pellicule comme on peint une toile ;je veux inventer des relations entre les couleurs et non me contenter de photographier les couleurs naturelles"

    En effet, dans le cinéma d'Antonioni, la couleur est utilisée pour donner une atmosphère, une ambiance particulière aux différentes scènes. Les ambiances colorées remplacent ainsi la musique au sens hollywoodien du terme puisqu'elles viennent illustrer l'état d'esprit ou les troubles intérieurs des personnages.

    Ainsi Antonioni va truquer le réel pour obtenir l'effet coloré souhaité. On peut voir sur des photographies prises durant le tournage de Désert Rouge, les assistants du réalisateur en train de peindre des arbres présent sur le décors en blanc ou encore la totalité d'une rue en gris.






    © DR - LE DESERT ROUGE de Michelangelo Antonioni (1964) p13

    29/12/2012 06:54

    © DR - LE DESERT ROUGE de Michelangelo Antonioni (1964)  p13


    Analyse plastique du film (suite&fin)

    L 'aspect pictural du film est renforcé par le manque de perspective des images. Cet effet est rendu grâce à une utilisation particulière du zoom et du téléobjectif qui écrasent la perspective et mettent tous les plans au même niveau. Antonioni explique:                     

    "Dans le Désert rouge j'ai beaucoup travaillé au zoom pour tenter d'obtenir un effet bidimentionnel et diminuer les distances entre les gens et les objets afin qu'ils aient l'air écrasés les uns sur les autres". À tel point qu'on se demande qui sont les véritables protagonistes du film:les personnages ou les paysages?

    Le paysage industriel portuaire est en effet omniprésent dans Désert rouge, cependant celui-ci n'est pas dénoncé ni critiqué par le réalisateur qui explique à ce sujet:

    [« Il est trop simpliste, comme beaucoup l'ont fait, de dire que j'accuse ce monde industrialisé, inhumain où l'individu est écrasé et conduit à la névrose.]......["Mon intention au contraire-encore que l'on sache souvent très bien d'où l'on part mais nullement où l'on aboutira-était de traduire la beauté de ce monde où même les usines peuvent être très belles. La ligne, les courbes des usines et de leurs cheminées sont peut-être plus belles  qu'une ligne d'arbres que l'œil a déjà trop vus. C'est un monde riche, vivant, utile."]

    Ce qui intéresse donc Antonioni c'est l'esthétique qui se dégage de ces structures tubulaires, géométriques et colorées. Antonioni est un réalisateur novateur qui s'amuse avec les codes cinématographiques traditionnels.Il ne respecte pas les codes du montage hollywoodien dans lequel le montage est le plus possible effacé. Ici, le montage est visible, fragmenté et ne sert pas forcément l'intrigue. C'est l'effet esthétique qui est désiré.
                                                                                                                 
    Mais, plus qu'un effet stylistique, la peinture est un véritable thème du film. D'ailleurs le premier titre qu'Antonioni donne à son film est Bleu, vert. La peinture comme sujet est traité grâce à des références à l'histoire de la peinture mais aussi grâce à des références à la matière même de la peinture.La picturalité du Désert rouge se traduit également par la récurrence de motifs colorés et géométriques. À la picturalité du cinéma du réalisateur italien s'ajoute un travail de composition de l'image proche de celle du peintre ou du photographe.

    En effet, Antonioni se sert de la fenêtre,  du cadre de la fenêtre comme d'un châssis de toile à l'intérieur duquel viennent s'inscrire les paysages et les portraits. Grâce à ce système de cadre, Antonioni multiplie le nombre de scènes au sein du même plan et les mises en abîme.






    © DR - LE DESERT ROUGE de Michelangelo Antonioni (1964) p14

    29/12/2012 07:02

    © DR - LE DESERT ROUGE de Michelangelo Antonioni (1964)  p14


    Cinéclub de Caen


    Giuliana s'est mal remise d'un récent accident de voiture. Son attitude est souvent étrange : elle semble perpétuellement mal à l'aise, surtout dans l'usine que dirige Ugo, son mari, où elle erre souvent seule au milieu des machines. C'est là qu'elle rencontre pour la première fois Corrado Zeller, ami d'enfance d'Ugo. Même dans son appartement, dont les murs ont des couleurs aussi vives que ceux de l'usine, Giuliana est angoissée et ni Ugo, ni son fils Valerio ne parviennent à la rassurer.
    *
    Corrado vient un jour lui rendre visite à la boutique dont elle s'occupe. Ils vont ensemble à Ferrare pour rencontrer un ouvrier que Corrado voudrait embaucher. La jeune femme se confie à son compagnon et découvre chez lui un désarroi proche du sien. Ils ressentent, à l'évidence, une attirance réciproque, surtout lors de cette nuit passée, avec Ugo et d'autres amis, dans une cabane isolée sur la rive d'un fleuve. Au matin de cette nuit, Giuliana semble vouloir se suicider en se jetant dans l'eau.Plus tard, elle rêve de voyages lointains avec Corrado qu'elle rejoint, enfin, dans sa chambre.
    Après leur première nuit d'amour, les deux jeunes gens se séparent définitivement. Giuliana retourne à l'usine avec Valerio : elle semble éprouver toujours la même angoisse face aux cheminées, à leur épaisse fumée, à cet étrange paysage où se construit l'avenir...Premier film en couleur et dernier film avec Monica Vitti de Antonioni qui semble vouloir mettre un terme à une partie sa carrière, purement italienne, avant de devenir le réalisateur de ces films purement internationaux que sont Blow-up Zabriski point et Profession reporter.
    *
    "Cette fois-ci, déclarait Antonioni, il ne s'agit pas d'un film sur les sentiments. Les résultats, qu'ils soient bons ou mauvais, beaux ou laids obtenus dans mes précédents films sont ici dépassés, caduques. Le propos est tout autre, auparavant c'était les rapports des personnages entre eux qui m'intéressaient ici le personnage central est confronté également avec le milieu social ce qui fait que je traite mon histoire d'une façon toute différente. Il est trop simpliste, comme beaucoup l'ont fait, de dire que j'accuse ce monde industrialisé, inhumain où l'individu est écrasé et conduit à la névrose.
    * 
    Mon intention au contraire, encore que l'on sache souvent très bien d'où l'on part mais nullement où l'on aboutira, était de traduire la beauté de ce monde où même les usines peuvent être très belles. La ligne, les courbes des usines et de leurs cheminées sont peut-être plus belles qu'une ligne d'arbres que l'œil a déjà trop vus.C'est un monde riche, vivant, utile. Je peux dire ceci : en situant l'histoire du désert rouge dans le monde des usines, je suis remonté à la source de cette sorte de crise qui comme un fleuve reçoit mille affluents se divise en mille bras pour enfin tout submerger et se répandre, partout."
    *
    Preuve aussi de cette attention au monde moderne, Deserto rosso est un jeu de mots sur La desserte rouge de Matisse, que recompose, un instant et approximativement un plan du film.Il n'y a donc pas plus de désert dans Le désert rouge que d'éclipse dans L'Eclipse. Le désert renvoie peut-être quand même à l'aridité de la vie émotionnelle et le rouge un symbole des brulantes passions érotiques qui serviraient de pis aller par rapport à une vie plus équilibrée.





    © DR - LE DESERT ROUGE de Michelangelo Antonioni (1964) fin

    29/12/2012 07:10

    © DR - LE DESERT ROUGE de Michelangelo Antonioni (1964)  fin


    Récompenses
    Lion d'or à la Mostra de Venise 1964.
    *
    Trivia

    -David Hemmings claims in his autobiography that Richard Harris was kicked off the film after he punched Antonioni and that the scenes that were still to be completed were done with another actor who was photographed from behind. Hemmings was apparently told this when Harris warned him about Antonioni when Hemmings was working on Blow Up.
    Is this interesting? | Share this
    -Michelangelo Antonioni's first film in color.
    Is this interesting? | Share this
    -Ever the perfectionist, Michelangelo Antonioni had the natural landscape painted and smoke tinted yellow to "reinforce the sense of desolation, of death".
    Is this interesting? | Share this
    -The audio commentary for the BFI DVD states that Richard Harris walked off the film after an argument with Michelangelo Antonioni who had told him to walk diagonally across a yard. Harris asked why, to which Antonioni answered, "You don't ask me why, you're an actor. You just do it." The film was behind schedule at this stage and Harris was due to start work soon on Major Dundee. This and his argument with Antonioni were probably what led him to walk off the film.
    Is this interesting? | Share this
    -While making this film on location in Italy, Richard Harris experimented with LSD for the first time. He was caught climbing the Trevi fountain in Rome and then ended up locked in a hotel bathroom, smashing the mirrors to smithereens with his bare fists.
    Is this interesting? | Share this
    -Richard Harris agreed to star in Sam Peckinpah's Major Dundee in December 1963 whilst still in the middle of making this film. Harris walked off Michelangelo Antonioni's film as it went further behind schedule to ensure that he did not miss Major Dundee's start date of 5 February 1964. Harris said that Le désert rouge had to be completed without him and a double was used for his character in some of the long shots.





    Début | Page précédente | 686 687 688 689 690 691 692 693 694 695 696 697 698 699 700 701 702 703 704 | Page suivante | Fin
    [ Annuaire | VIP-Site | Charte | Admin | Contact tellurikwaves ]

    © VIP Blog - Signaler un abus