|
|
|
|
|
|
© DR - BLOW UP de Michelangelo Antonioni (1967) p9
30/12/2012 18:43
Cinéclub de Caen -(fin)
Il me semble que Jean Leirens dans son texte de 1970 évacue un peu vite la variation policière :
"..se demander comme le héros s'il y a eu crime ou non est une question vide de sens. Plus exactement, c'est la question insignifiante. Le véritable sujet de Blow-up, ce sont les interférences entre le réel et la fiction, le vécu et l'imaginaire comme le suggère fort bien la "partie de tennis" qui clôt le film".Les relations entre le vécu et l'imaginaire sont effectivement le point nodal qui permettra peut-être à Thomas de devenir artiste. Mais d'une certaine manière le spectateur est aussi amener à un parcours semblable qui l'oblige à prendre son temps, à vérifier et à interpréter. * Car si Thomas ne parvient que difficilement à échapper à son métier de photographe de mode c'est que celui-ci le contraint à vivre dans l'instant, sans qu'il soit possible de faire entrer l'éprouvé ou la réflexion dans le temps de la prise de vue. La séance de pose avec Veruschka von Lehndorff où il fait corps avec son appareil est, à cet égard, la plus significative.Thomas impose son regard dans le studio mais il est également lucide sur la monté de la société de l'image qui avec ce film fait son entrée sur la scène médiatico artistique. L'image publicitaire c'est aussi bien la voiture que l'érotisme froid. On est en pleine libération sexuelle, et les relations humaines sont à l'image des jeux érotiques, sans émotion (voir là aussi la séance de pose avec Veruschka véritable pantomime de la séduction). * Il ne peut prendre le temps de la réflexion comme le fait Bill, le peintre abstrait, affirmant à propos de son tableau de nature plutôt cubiste : "Quand je l'ai peint, il ne voulait rien dire [...] Et puis plus tard je trouve des choses. Et tout à coup ça s'éclaire tout seul". On notera toutefois qu'il se révèle presque artiste conceptuel avec l'achat de l'hélice. Marcel Duchamp disait qu'il ne servait à rien de peindre, la peinture ne pouvant être plus belle qu'une hélice. Or la première rétrospective européenne de Duchamp a lieu à la Tate gallery en 1966. * L'appareil photo permet de découvrir la réalité si le temps intervient. Dans ce monde glacé, l'objectif de l'appareil photo fait basculer la frontière entre réalité et illusion. Ce dispositif, une image que le photographe n'a pas vue et que seule la technique peut restituer, Brian de Palma s'en souviendra dans Blow Out où une bande sonore remplace la pellicule de photos.Antonioni impose son regard sur le film par des effets de sens directes (l'apparition symétrique des mimes au début et à la fin du film,(péniiiible !) la guitare dérisoirement jetée) ou des effets de style : l'entrée dans le parc, la caméra se mettant à virevolter sur la partie de tennis ou l'isolement du personnage de Thomas à la fin du film. * Effet panneau publicitaire Thomas, prenant des photos de la boutique de l'antiquaire. Y est juxtaposé sans raccord un plan de Thomas, en profondeur de champ, cadré à partir du parc, comme si cet espace étranger l'appelait, l'attirait).Cette image gonflée à l'extrême (blow up),relevant plus du pointillisme abstrait que de la photographie comme trace du réel.Prenant ensuite ses distances face à son héros,qui devient un vulgaire point au centre d'un désert de gazon,comme ces points dans la peinture de Bill * Si Thomas et le spectateur ont une chance de rencontrer l'art dans ce film c'est en sortant de l'immédiateté et en multipliant les pistes d'interprétation et la recherche des preuves. La beauté d'un film ne peut jamais être pleinement atteinte dans le pur ressenti ou l'analyse pure mais dans le parcours de l'un à l'autre. En ces temps d'anti-intellectualisme* il n'est peut-être pas mauvais de rappeler avec Karl Marx que "la théorie est une pratique" : sans cesse revoir le film et vérifier s'il nous dit toujours la même chose. Jean-Luc Lacuve le 15/03/2008
*
*
*
*
*Si les intellectuels et surtout les pseudos intellos voulaient bien arrêter de se la pêter avec leurs expressions à la con "mise en abyme" leurs "éponymes" et autres pompeusités ridicules, peut-être qu'on les supporteraient mieux! .
| |
|
|
|
|
|
|
|
© DR - BLOW UP de Michelangelo Antonioni (1967) p10
30/12/2012 18:49
La BO de Blow-up (source : site cljb, avec l'autorisation de JL Bergami)
Tout d'abord on pourrait s'étonner que la musique d'un film consacré au Londres de 1966 ait été confiée à Herbie Hancock, un musicien de jazz. C'est parce qu'à l'époque, les photographes utilisaient du jazz cool comme musique d'ambiance durant les séances de pose. Herbie Hancock est ici accompagné par une kyrielle de grands jazzmen : Freddie Hubbard, Jim Hall, Ron Carter, Jack Dejohnette et bien d'autres.
Les sessions d'enregistrement ont eu lieu à New York, car les premières prises effectuées avec des musiciens anglais ne le satisfaisaient pas.Et puis, il y a Stroll On. Au départ Antonioni pensait au Velvet Underground pour la scène dans le club, mais ça n'a pas été possible à cause d'un problème de permis de travail. Il a ensuite pensé aux Who, le groupe le plus représentatif de la scène underground londonienne de 1966 (ils ont sorti A Quick On au moment où sortait ce film).
Mais ça ne s'est pas fait. Il a alors pensé à Tomorrow mais il ne les a pas gardés, les trouvant trop peu professionnels. En dernier recours, il a fait appel aux Yardbirds qui ont écrit en catastrophe de nouvelles paroles sur la musique de Train Kept A-Rollin', mais il leur a demandé de conserver le jeu de scène de Roger Daltrey et Pete Townshend. C'est pourquoi Keith Relf se déchaîne derrière son micro et Jeff Beck fracasse sa guitare (en carton...) à la fin du morceau.
Cette bande originale comporte aussi deux morceaux des Lovin' Spoonful interprétés par des musiciens de studio.Dans la réédition parue en 1996 figurent quelques bonus tracks : un inédit d'Herbie Hancock ainsi que les deux morceaux enregistrés par Tomorrow.
Le Ricky Tick Club existait vraiment. Il s'agissait d'un club de Windsor dans lequel les Yardbirds se produisaient régulièrement.
| |
|
|
|
|
|
|
|
© DR - BLOW UP de Michelangelo Antonioni (1967) p11
30/12/2012 19:02
| |
|
|
|
|
|
|
|
© DR - BLOW UP de Michelangelo Antonioni (1967) p12
30/12/2012 19:13
Fascinating 1966 film still pertinent 40 years later
Author: john_pingree from Saint Louis, Missouri 14 July 2004
Although released in 1966, BLOWUP is remarkably pertinent today, nearly 40 years later. Its theme of reality / illusion, with people seeing or not seeing what they want not to see, is still pertinent in this era of "missing" weapons of mass destruction.Also, the movie's jaded view of a society distracted from reality by random sex, drugs and immediate sensation is still sooooooo true today.The Mod fashions for the photo shoots look bizarre to us now -- but you'll see equally bizarre fashions in VOGUE, at least the European issues. And what's wrong with David Hemmings' white jeans?
| |
|
|
|
|
|
|
|
© DR - BLOW UP de Michelangelo Antonioni (1967) p13
30/12/2012 19:21
David Hemmings & Jane Birkin
| |
|
|
|
|