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© DR - LE DESERT ROUGE de Michelangelo Antonioni (1964)
28/12/2012 18:50
Le Désert rouge (Il deserto rosso)
est un film franco-italien de Michelangelo Antonioni, sorti en 1964.
Résumé
Julienne, l'héroïne du « Désert rouge » (Monica Vitti) est une névrosée. Son mari, ses proches expliquent cette névrose par un traumatisme dû à un accident d'automobile. En réalité, et c'est ce que suggère constamment la mise en scène, elle est désaxée par son milieu et son mode de vie qui se déroule dans le cadre d'un gigantesque complexe industriel proche de Ravenne.
Elle cherche appui, sans le trouver, auprès de son mari, ingénieur dans une usine thermonucléaire, homme moyen,ni bon ni mauvais,et de son petit enfant à qui elle sait, à l'occasion, conter de merveilleuses histoires. Elle projette vaguement d'ouvrir un commerce,pour tuer le temps.Survient dans la vie du couple,un ingénieur ami de son mari, être faible et rêveur. Telle rencontre trouble avec d'autres ingénieurs et leurs épouses ne fait que souligner le marasme moral où se débattent tous ces personnages.
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External Reviews
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© DR - LE DESERT ROUGE de Michelangelo Antonioni (1964) p2
28/12/2012 19:23
Résumé Wiki
Dans une ville portuaire très industrialisée du nord de l’Italie, Giuliana, une femme névrosée mariée à un ingénieur qui la délaisse, Ugo, avec qui elle a un petit garçon, Valerio, rencontre un ami de son époux, Corrado. Elle se rapproche de celui-ci en l’accompagnant dans ses démarches pour recruter des ouvriers qui devront le suivre en Patagonie.Il s’avère rapidement qu’ils ont en commun une certaine incapacité à s’adapter au monde qui les entoure. Tandis que Giuliana est dépressive, Corrado vit dans une perpétuelle fuite en avant. Corrado semble être le seul capable de comprendre les troubles de Giuliana.
Peu à peu, les deux solitaires se confient l’un à l’autre. Giuliana en vient à avouer à Corrado ce qu’elle a toujours caché à son mari par honte : ce qui lui est arrivé et qui passe pour un accident de voiture aux yeux de son entourage était en fait une tentative de suicide.Suite à une simulation de son fils, qui lui fait croire à une paralysie de ses jambes, et qui la bouleverse quand elle se rend compte qu’il s’agit d’un subterfuge, Giuliana court retrouver Corrado à son hôtel afin de trouver du réconfort auprès de lui.
Cependant, Corrado profite de sa faiblesse pour avoir un rapport sexuel avec elle.Elle fuit à nouveau, ce qui l’amène à se confier à un marin turc qui ne comprend pas sa langue et dont elle ne comprend pas la sienne.À la fin,on retrouve Giuliana là où l’on l’avait rencontrée dans la séquence d’ouverture.
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© DR - LE DESERT ROUGE de Michelangelo Antonioni (1964) p3
28/12/2012 19:35
Fiche technique
Titre : Le Désert rouge
Titre original : Il deserto rosso
Réalisateur : Michelangelo Antonioni
Scénaristes : M. Antonioni, Tonino Guerra
Photo : Carlo Di Palma
Décors : Piero Poletto
Musique : Giovanni Fusco, Vittorio Gelmetti
Durée : 120 min
Sortie : 4 septembre 1964
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Analyse du film
La modernité dans la narration
Ce n’est pas parce que le contenu narratif est peu important que cela signifie que rien ne se passe dans le film.On est dans un cinéma narratif et représentatif, dans lequel des événements se déroulent, mais aussi dans lequel les événements ne sont pas au cœur du récit.En effet, ce n’est pas tant l’action qui compte, que la situation, la tension intérieure, l’atmosphère. Le réalisateur et scénariste Fabio Carpi remarque ainsi qu’Antonioni « va au-delà des faits, il transcrit les idées directement en atmosphères ».Il s’agit d’une innovation narrative de la part d’Antonioni.Une rupture avec les normes cinématographiques de la narration.La modernité de la narration repose sur une rupture avec les normes cinématographiques qui régissent traditionnellement l’évolution dramatique du récit.
Rupture avec l’évolution dramatique du récit
Le Désert rouge illustre ce qu’Antonioni dit lui-même de son rapport à la narration :
« Ce qu’on appelle ordinairement la ligne dramatique ne m’intéresse pas ».
Il ajoute :« les histoires sont au besoin sans début ni fin,sans scène clef,sans courbe dramatique,
sans catharsis,elles peuvent être faites de lambeaux,de fragments"
Le récit suit une structure en boucle. En effet, la fin du film ressemble au début, ce qui donne l’impression qu’il n’y a pas eu d’évolution entre la situation initiale et la situation finale. Au début et à la fin du film, Giuliana et son fils se promènent près de la raffinerie de pétrole, dont les cheminées crachent une fumée jaune Giuliana semble dans la même situation, c'est-à-dire dans la même position et au même endroit, sans que nous sachions où en est sa maladie.
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© DR - LE DESERT ROUGE de Michelangelo Antonioni (1964) p4
28/12/2012 19:42
Cast
Monica Vitti : Giuliana
Richard Harris : Corrado Zeller
Rita Renoir : Emilia
Carlo Chionetti : Ugo
Xenia Valderi : Linda
Aldo Grotti : Max
Valerio Bartoleschi : Le fils de Giuliana
Lili Rheims
Emanuela Paola Carboni
Bruno Borghi
Beppe Conti
Julio Cotignoli
Giovanni Lolli
Hiram Mino Madonia
Giuliano Missirini
Arturo Parmiani
Carla Ravasi
Ivo Scherpiani
Bruno Scipioni
Analyse du film (suite 1)
Par son ambigüité, la scène finale opère une suspension de l’intrigue. Ainsi, elle n’apporte aucune résolution au mystère de la maladie de Giuliana et ne donne pas vraiment d’information sur une éventuelle guérison. Le film se termine en suspens.Le récit se compose de ce qu'Alberto Boatto, auteur des "Structures narratives chez Antonioni ", appelle des "actions désarticulées dans le temps".
Les épisodes qui rythment l’intrigue se succèdent sans cohérence ni achèvement obligé, sans liaison causale rigoureuse. Ce sont des vues fragmentaires. Par exemple, dans une séquence, Giuliana interroge brusquement Corrado sur son positionnement politique ; c’est le seul moment du film où ce thème est présent. Les transitions entre les scènes se font parfois par associations d’idées.
Par exemple, on passe d’une scène dans la chambre de Valerio, où Ugo joue avec son fils en lui expliquant ce qu’est un gyroscope et en quoi il est utile aux bateaux, à une scène où Giuliana est avec Corrado, précisément sur un bateau.
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© DR - LE DESERT ROUGE de Michelangelo Antonioni (1964) p5
29/12/2012 05:03
Un récit caractérisé par l’ellipse
Le récit a une dimension lacunaire. Ne pas montrer l’action ne signifie pas qu’il n’y en a pas. Les personnages agissent hors champ car ce n’est pas cela qui est intéressant.Céline Scemama-Heard explique :"Le récit procède par ellipses et digressions, réduisant au maximum les possibilités d’expliquer, d’éclaircir le mystère. Les ellipses, ainsi que tous les éléments imprévus qui interviennent dans le récit, ont souvent pour effet de faire oublier tout ce qui pouvait sembler important."Le mystère est ici celui de la maladie de Giuliana.Sa souffrance n’est jamais expliquée, elle est seulement montrée. La plupart des événements font digression par rapport à l’éventualité de résoudre ce mystère. L’importance de l’ellipse dans le récit nous amène à aborder la question de la temporalité.
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