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 CINEMA :Les blessures narcissiques d'une vie par procuration
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CINEMA :Les blessures narcissiques d'une vie par procuration

VIP-Blog de tellurikwaves
  • 12842 articles publiés
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  • Créé le : 10/09/2011 19:04
    Modifié : 09/08/2023 17:55

    Garçon (73 ans)
    Origine : 75 Paris
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    © DR - BLOW UP de Michelangelo Antonioni (1967) p9

    30/12/2012 18:43

    © DR - BLOW UP de Michelangelo Antonioni (1967)  p9


     

    Cinéclub de Caen -(fin)
     
     Il me semble que Jean Leirens dans son texte de 1970 évacue un peu vite la variation policière :

    "..se demander comme le héros s'il y a eu crime ou non est une question vide de sens. Plus exactement, c'est la question insignifiante. Le véritable sujet de Blow-up, ce sont les interférences entre le réel et la fiction, le vécu et l'imaginaire comme le suggère fort bien la "partie de tennis" qui clôt le film".Les relations entre le vécu et l'imaginaire sont effectivement le point nodal qui permettra peut-être à Thomas de devenir artiste. Mais d'une certaine manière le spectateur est aussi amener à un parcours semblable qui l'oblige à prendre son temps, à vérifier et à interpréter.
    *
    Car si Thomas ne parvient que difficilement à échapper à son métier de photographe de mode c'est que celui-ci le contraint à vivre dans l'instant, sans qu'il soit possible de faire entrer l'éprouvé ou la réflexion dans le temps de la prise de vue. La séance de pose avec Veruschka von Lehndorff où il fait corps avec son appareil est, à cet égard, la plus significative.Thomas impose son regard dans le studio mais il est également lucide sur la monté de la société de l'image qui avec ce film fait son entrée sur la scène médiatico artistique. L'image publicitaire c'est aussi bien la voiture que l'érotisme froid. On est en pleine libération sexuelle, et les relations humaines sont à l'image des jeux érotiques, sans émotion (voir là aussi la séance de pose avec Veruschka véritable pantomime de la séduction).
    *
    Il ne peut prendre le temps de la réflexion comme le fait Bill, le peintre abstrait, affirmant à propos de son tableau de nature plutôt cubiste : "Quand je l'ai peint, il ne voulait rien dire [...] Et puis plus tard je trouve des choses. Et tout à coup ça s'éclaire tout seul". On notera toutefois qu'il se révèle presque artiste conceptuel avec l'achat de l'hélice. Marcel Duchamp disait qu'il ne servait à rien de peindre, la peinture ne pouvant être plus belle qu'une hélice. Or la première rétrospective européenne de Duchamp a lieu à la Tate gallery en 1966.
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    L'appareil photo permet de découvrir la réalité si le temps intervient. Dans ce monde glacé, l'objectif de l'appareil photo fait basculer la frontière entre réalité et illusion. Ce dispositif, une image que le photographe n'a pas vue et que seule la technique peut restituer, Brian de Palma s'en souviendra dans Blow Out où une bande sonore remplace la pellicule de photos.Antonioni impose son regard sur le film par des effets de sens directes (l'apparition symétrique des mimes au début et à la fin du film,(péniiiible !) la guitare dérisoirement jetée) ou des effets de style :  l'entrée dans le parc, la caméra se mettant à virevolter sur la partie de tennis ou l'isolement du personnage de Thomas à la fin du film.
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    Effet panneau publicitaire Thomas, prenant des photos de la boutique de l'antiquaire. Y est juxtaposé sans raccord un plan de Thomas, en profondeur de champ, cadré à partir du parc, comme si cet espace étranger l'appelait, l'attirait).Cette image gonflée à l'extrême (blow up),relevant plus du pointillisme abstrait que de la photographie comme trace du réel.Prenant ensuite ses distances face à son héros,qui devient un vulgaire point au centre d'un désert de gazon,comme ces points dans la peinture de Bill
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    Si Thomas et le spectateur ont une chance de rencontrer l'art dans ce film c'est en sortant de l'immédiateté et en multipliant les pistes d'interprétation et la recherche des preuves. La beauté d'un film ne peut jamais être pleinement atteinte dans le pur ressenti ou l'analyse pure mais dans le parcours de l'un à l'autre. En ces temps d'anti-intellectualisme* il n'est peut-être pas mauvais de rappeler avec Karl Marx que "la théorie est une pratique" : sans cesse revoir le film et vérifier s'il nous dit toujours la même chose.
     
    Jean-Luc Lacuve le 15/03/2008
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    *Si les intellectuels et surtout les pseudos intellos voulaient bien arrêter de se la  pêter avec leurs expressions à la con "mise en abyme" leurs "éponymes" et autres pompeusités ridicules, peut-être qu'on les supporteraient mieux!





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