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© DR - ZABRISKIE POINT de Michelangelo Antonioni (1970) p13
02/01/2013 19:47
Analyse du film La société américaine à la fin des années 60 Les thèmes du film rejoignent en grande partie ceux du mouvement hippieLa première scène montre une assemblée générale étudiante, largement à tendance révolutionnaire. Nous entrons dès lors dans l'univers d'une jeunesse en colère."La société génère des luttes et des conflits, et celui qui ne la combat s'aliène". Lénine, Fidel Castro et le petit livre rouge sont cités. Les étudiants engagent la grève et se préparent à la lutte armée. Le montage est sec et rapide, comme si Antonioni tournait un reportage sur la société américaine.
Antonioni cherche à montrer que les États-Unis sont "l’endroit où l’on peut isoler à l’état pur certaines vérités essentielles sur les contradictions de notre temps". Pour symboliser ces contradictions, il joue sur les oppositions, visuelles et sonores.Dans toute la première partie, des scènes très rapides sont suivies de plans longs et fixes, des moments de cris et de bruits sont suivis de longs silences, ce qui donne un sentiment d'irréalité, comme si toutes ces luttes et ces répressions étaient absurdes.
Ainsi, la scène où le policier tue gratuitement un étudiant noir se passe de manière irréelle, dans un grand silence.Deux séquences du film sont particulièrement mémorables : la scène de l"amour en groupe" dans la Vallée de la mort, quand les deux étudiants se retrouvent au Point Zabriskie, et la scène où Daria imagine l'explosion de la villa.Ces deux scènes sont tournées au ralenti pour leur donner plus de puissance. Ces deux scènes ont pour sujet la révolte : révolte sexuelle et révolte politique.
Le film montre les blessures,les tiraillements et les frustrations de la contre-culture américaine. Si la scène de l'explosion met en scène la fin du capitalisme, dans un déluge de lumière et de beauté, il nous est rappelé que cette explosion n'est qu'un rêve.La liberté et la beauté n'existent que dans ce rêve de Daria, mais pas dans la réalité concrète, peuplée de panneaux publicitaires et de millionnaires nantis sourds aux douleurs du monde.
Tous les éléments de la révolte paraissent bien pathétiques : la pile de chaises maladroitement arrangée en barricades pour empêcher les forces de l'ordre de pénétrer dans l'université, l'envol d'un être dans le ciel, la violence d'une explosion rêvée.Au final, face à la répression de la société, aux inégalités et à la laideur, ne restent que deux échappatoires : l'amour et le rêve.En effet, Mark et Daria ne trouveront leur liberté et leur bonheur que loin de la ville, au milieu du désert, à Zabriskie Point, dans la Vallée de la Mort. Le lieu vierge devient le lieu de la paix, de l'amour et de l'insouciance.
Les deux étudiants oublient leur combat politique pour se plonger dans le plaisir. Cela illustre le slogan hippie « Make love, not war ». Mais Antonioni montre bien la vanité de ce plaisir : Mark et Daria seront heureux un court instant, et s'épanouiront dans l'amour, mais leurs combats resteront voués à l'échec, et leur retour au monde des Hommes sera cuisant : mort pour l'un, désespoir pour l'autre.Toute les résistances face aux figures du pouvoir, économique et politique, se trouvent vouées à l'échec. Daria et Mark trouvent une échappatoire dans l'amour puis dans le rêve, mais ils n'arriveront jamais à changer la société.
Dès la scène d'entrée, ce sentiment d'échec est palpable dans le montage : la rapidité des passages d'un visage à l'autre suggèrent une résistance éclatée, divisée, d'emblée vouée à l'échec. Le montage montre la perte de repères en déconstruisant l'image et le plan.
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© DR - ZABRISKIE POINT de Michelangelo Antonioni (1970) p14
02/01/2013 19:55
Esthétique
On retrouve de nombreux codes esthétiques développés par Antonioni. Durant la première scène, où se déroule l'assemblée générale, la musique est d'abord présente, puis elle s'éteint peu à peu, avant une minute de silence, durant laquelle on ne voit que les visages de la jeunesse en colère.
Le son ne revient qu'au bout d'un moment,et alors on peut entendre le sujet de l'assemblée, et les arguments révolutionnaires. Cette scène illustre bien l'incommunicabilité propre au cinéma d'Antonioni : il nous montre les choses car il ne peut nous les dire, comme le fait le peintre.De même,cette première scène concrétise une création originale par rapport aux normes du montage cinématographique de l'époque, en éclatant le rapport de l'image et du plan.
La scène la plus marquante du film est sans la doute la scène finale, dans laquelle la villa explose. Cette scène est d'abord caractérisée par la vue de l'explosion sur plusieurs plans, pour nous rappeler que cette explosion est un rêve.
Puis, on passe de l'explosion de la villa, élément concret, à une explosion plus métaphysique, onirique:ce n'est plus la villa qui explose, mais des éléments de la société de consommation. Cette scène est marquée par la présence d'un morceau musical de Pink Floyd, Come in Number , Your Time is Up, qui donne une sorte d'élévation à la scène, la rend onirique et décalée, avec une grande puissance.
Cette scène est marquante pour l'histoire du cinéma car, plutôt que de montrer une figure, elle va arriver à suggérer, à faire résonner, à faire sentir des fantasmes. C'est une rupture dramaturgique qui met l'accent non plus sur le temps de l'évènement mais sur la durée de l'homme. La mise en relief de toutes les formes de mouvement permet de suggérer l'attente et l'écho.
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© DR - ZABRISKIE POINT de Michelangelo Antonioni (1970) p15
02/01/2013 20:01
Trivia Showing all 9 items
-Harrison Ford fans know that his scenes were cut from this film. However, in the jail scene, if you look real quick, you can see him standing up against the back wall, near the door. Is this interesting? | Share this -Michelangelo Antonioni's original ending was a shot of an airplane sky-writing the phrase "Fuck You, America," which was cut by MGM president Louis F. Polk along with numerous other scenes. Louis F. Polk was eventually replaced by James T. Aubrey, who had most of the cut footage restored, but without this final shot. Is this interesting? | Share this -Michelangelo Antonioni's leftist politics made the film controversial from the start. The production was harassed by groups opposed to the movie's alleged "anti-Americanism." FBI agents tailed cast and crew members. Filming locations were besieged by right-wingers protesting an alleged scene of flag desecration, which never happened. Militant anti-establishment students worried they were being "sold out". The sheriff of Oakland, California, accused Michelangelo Antonioni of provoking the riots he had come to film. Death Valley park rangers initially refused to allow Michelangelo Antonioni to shoot at Zabriskie Point because they thought he planned to stage an orgy at the site; it was conceptualized, but never seriously considered.
The U.S. Attorney's office in Sacramento opened grand jury investigations into both the film's alleged "anti-Americanism" and possible violations of the Mann Act, a 1910 law prohibiting the transportation of women across state lines "for immoral conduct, prostitution or debauchery," during the Death Valley filming. The investigation was dropped, reluctantly, when they learned that Zabriskie Point was at least 13 miles west of the California-Nevada border. Is this interesting? | Share this -"Fingals Cave", a piano piece composed by Richard Wright of Pink Floyd for the 'violent scene' went unused, but was later reworked by the band as "Us and Them" on their album "Dark Side of the Moon". In its original form it has featured on various bootleg albums. Is this interesting? | Share this -Remembering the scoring sessions for this film, members of Pink Floyd later commented that Michelangelo Antonioni was very difficult to please, offering vague comments like (quoting the bandmembers, mimicking Michelangelo Antonioni's accent) "Eets nice, but too slow" or "Eets a leetle bit too soft." Is this interesting? | Share this -Antonioni met with Jim Morrison during early production to ask for a musical contribution to the soundtrack. Morrison and the Doors provided "L'America" which Antonioni then rejected. Is this interesting? | Share this -One of the films included in "The Fifty Worst Films of All Time (and how they got that way)" by Harry Medved and Randy Lowell. Is this interesting? | Share this -One hundred people participated in the orgy scene, half of them from Joseph Chaikin 's Open Theatre company, and the other half "made up of assorted hippies." Is this interesting? | Share this -The old car that Daria is driving is a 1952 Buick Special De Luxe.
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© DR - ZABRISKIE POINT de Michelangelo Antonioni (1970) p16
02/01/2013 20:15
Beautifully misunderstood...
Author: Chris Warrington from United Kingdom 20 April 2005 Antonioni really showed some 'cojones' when he had this movie made. He went to America working under a contract from the most lavish studio (MGM) and he made the most damning portrait of American society i've ever seen. Having seen LA first hand this is the most accurate portrayal of the crowded, overheated and impersonal city. If only Antonioni had met Bill Hicks...
The subsequent burial by the studio is understandable, after such a whopping investment and dismal return. It is sad that people don't get to see this film any more as i believe Antonioni has been proved right. Here he predicts the end of the hippie/civil rights movement in the politics of America. Everyone is much more interested in what goes into their pockets and the relentless expansion of living space into the inhospitable (yet beautiful) desert and beyond. How i would love to see interest in this film re-kindled and a lavish DVD release.
I beseech people to watch Zabriskie Point with an open mind and an open heart. We have a genuinely unique film commenting on a turning point in the history of the most powerful nation on the planet, and we have forgotten about it.
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© DR - ZABRISKIE POINT de Michelangelo Antonioni (1970) p17
02/01/2013 20:21
This film could never succeed, critically or with a popular audience--a great shame.
Author: 2 Kiwis from New Zealand 12 October 1999 The movie presents a view of the United States that only a foreigner could have. Sadly, foreigners can't relate to it and persons from the United States cannot believe it.The movie is,therefore,caught in limbo without an audience Reviews of the film tend to reflect this.I have lived away from the US for 30 years and can now pretend to be able to understand what Antonioni was wanting to achieve. My view is that he has excelled. The film is a stunning indictment of the United States and, tragically, I see no remediation in the 29 years since it was first released.
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