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 CINEMA :Les blessures narcissiques d'une vie par procuration
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CINEMA :Les blessures narcissiques d'une vie par procuration

VIP-Blog de tellurikwaves
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  • Créé le : 10/09/2011 19:04
    Modifié : 09/08/2023 17:55

    Garçon (73 ans)
    Origine : 75 Paris
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    ©-DR- LES 400 COUPS de François Truffaut (1959) p25

    06/11/2014 17:01

    ©-DR- LES 400 COUPS de François Truffaut (1959)  p25


    On va essayer avec cet autre article de presse qui vient de...me rappelle plus

    *

    *

    "- Ah quelle année, quelle classe! J'en ai connu des crétins, mais ils étaient discrets!"

    Quelques décennies plus tard, le premier long métrage de François Truffaut conserve tout son charme et une certaine fraîcheur - malgré un son strident qui gâche un peu l'image magnifiquement restaurée. Indéniablement, il s'agit d'un film qui dépasse la simple chronique d'un gamin turbulent. Car Truffaut, subtilement, distille ce souffle qui bouleversera le cinéma qu'il critiquait vivement. Pas besoin de reconstituer l'époque, car notre nostalgie actuelle omet la souffrance des générations d'alors. Dans ce Paris "prolo" à la Doisneau, entre la Place Clichy et Montmartre, la rue des Martyrs et les grands boulevards, le cinéaste se livre, se libère et délivre un message.

    Car le petit Antoine a des excuses (son résumé psychologique en ferait un bon client de divan) et des rêves (le cinéma, les filles, la mer). A ce propos humaniste pardonnant toutes les bêtises (qui donnent une atmosphère légère à ce film dramatique), contraste le cadre sociétal, plutôt étouffant : famille, école, justice... Car si l'on constate la délinquance des actes, on observe que l'autorité, vaniteuse, n'est pas forcément la meilleure réponse. En cela Les 400 coups trouve toujours un écho aujourd'hui. A ceux qui doutent encore des méfaits de la pure répression, voici un arsenal d'arguments. Le maître d'école, le père, la mère, le juge, tous abîment l'enfance et abusent de leur pouvoir.

    On ne regrette pas cette époque liberticide. Mais Truffaut, surtout, anticipe avec une prémonition rare, les événements de 68 ("Qu'est ce que sera cette France dans 10 ans?"). En un film, il casse un cinéma trop sage (celui des années 50) et annonce les aspirations d'une génération grandissante (celle des années 60). Le lien est évident et démontre l'envie de changement.Au milieu de ces canailles, à travers tous ces larcins, Truffaut installe aussi son cinéma : deux garçons et une fille se promènent dans un parc et l'on pense à Jules et Jim. Il faut dire que ces 400 coups ne sont que le premier épisode des aventures d'Antoine Doinel, miroir intime de la vie du cinéaste. Doinel est son double. En le filmant enfant, il s'offre sa naissance, ses origines, ses racines de cinéma. Il va voler une machine à écrire (avant de voler des baisers), il va brûler le domicile conjugal, il va fuir l'amour de sa mère






    ©-DR- LES 400 COUPS de François Truffaut (1959) p26

    06/11/2014 17:27

    ©-DR- LES 400 COUPS de François Truffaut (1959)  p26







    ©-DR- LES 400 COUPS de François Truffaut (1959) p27

    06/11/2014 17:30

    ©-DR- LES 400 COUPS de François Truffaut (1959)  p27


    Il trouve ainsi en Jean-Pierre Léaud son parfait alter-ego. Au delà de la ressemblance physique, l'air buté et farouche, souriant et charmant, le jeune acteur transperce l'écran.Quand il annonce au proviseur le décès (mensonger) de sa mère, il rappelle la folie de Jean-Louis Barrault dans Drôle de drame avec un simple mais saisissant : "Elle est morte!"Son charisme nous pousse, naturellement, à vouloir l'accompagner jusqu'au bout, sans le juger (et c'est là toute la réussite du film : nous rendre compatissant).

    Truffaut se donne naissance et en un film, il touche ce qui fera son cinéma : un mélange détonnant de gravité et de sensibilité, des traits d'humour et une légère érotisation. Il n'y a rien de naïf. Les enfants sont même trop matures pour leur âge. Quand on les voit mater Guignol, il s'attarde sur leurs visages, stupéfaits, tremblants, éclatants entre rires et peurs. Dans ces séquences muettes, la vie dépasse la comédie, les expressions d'un gosse sont plus impressionnantes qu'un dialogue scénarisé.Il y passe un murmure dramatique. Mais surtout ils rient de l'autorité, de ce flic qui se fait tabasser par Guignol. La morale du plus fort n'est pas sauve, et les enfants ne s'y trompent pas.(pour moi la meilleure séquence du film)

    Car ces 400 coups ce n'est rien d'autre qu'un immense hymne à la liberté, de libération en fugue, d'évasion en course, d'école buissonnière en promenades nocturnes. Loin d'être à bout de souffle justement, le petit Doinel étouffe ses soupires et respire à pleins poumons, en quête d'un nouvel horizon, plus grand que la réalité. Cela rend le message universel, atemporel. Un film en apparence simple, en profondeur beau, qui finit par nous emporter dans ce tourbillon de la vie. Celle de Truffaut aura commencé avec ces quatre jeudis pour se finir un dimanche, entre deux films en noir et blanc.

    - Vincy  






    ©-DR- LES 400 COUPS de François Truffaut (1959) p28

    06/11/2014 17:44

    ©-DR- LES 400 COUPS de François Truffaut (1959)  p28







    ©-DR- LES 400 COUPS de François Truffaut (1959) p29

    06/11/2014 17:48

    ©-DR- LES 400 COUPS de François Truffaut (1959) p29


    Autour du film

    -Le titre du film est repris de l'expression populaire « faire les 400 coups », faire toutes les bêtises possibles.

    -Ce film fait partie de la Liste des 50 films à voir avant d'avoir 14 ans établie en 2005 par le British Film Institute, intégrant même le top 10 de cette liste.

    -Une version restaurée du film est sortie le 19 octobre 2004 à l'occasion des 20 ans de la disparition de François Truffaut.

    -Dès la sortie du film, Truffaut n'accepte pas la dimension autobiographique, il dit lui-même : « Si le jeune Antoine Doinel ressemble parfois à l'adolescent turbulent que je fus, ses parents ne ressemblent absolument pas aux miens qui furent excellents, mais beaucoup, par contre, aux familles qui s'affrontaient dans les émissions de télévision ».

    En 1981, il écrira même à Pierre Tchernia, en lui demandant de ne pas évoquer lors d'une émission télévisée le fait que le film puisse être autobiographique, afin de ménager son père, suite au décès de sa mère. En 1959, année de sortie du film, l'œuvre avait déjà causé des problèmes familiaux. Vingt ans après la sortie du film, François Truffaut dira : « À l'époque, ce film a créé un véritable drame familial et aujourd'hui [...] j'en redoute toujours les séquelles ».

    -D'après Jean-Pierre Mocky, le travelling à la fin du film montrant Antoine Doinel en train de courir est inspiré du film Rashomon de Akira Kurosawa qu'il avait vu avec François Truffaut et Claude Chabrol au cinéma et qui les avaient fortement marqués.






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