André Dussollier : Victor Bornand 
Élodie Navarre : Katryn  
Denis Podalydès : Louis Flandin
 
 
 La presse
Pour Première, il s'agit d'un "polar tendu et mouvementé"avec des rôles qui sont joués à la perfection par les acteurs."Après 10 min seulement du film, il s'est passé de quoi remplir un an de films français ordinaires": quelle énergie!
Le Figaro, quant à lui, pense qu'il s'inscrit dans"la lignée des polars ambitieux des années 70,avec l'aisance et l'aplomb des grands films américains."
«P***, quel film !»
Les scénaristes Franck Magnier et Alexandre Charlot ont la connaissance qu'il faut pour décrire les rouages de la politique avec un regard acide : ils ont en effet écrit six ans durant à la rédaction des Guignols de L'info. Le réalisateur du film Eric Valette y a d'ailleurs filmé nombre de leurs sketchs.
 
Cinéaste sous influence
Henri VerneuilCanicule - Yves BoissetPour Eric Valette, ce film s'inscrit dans la lignée des films protestataires à thématique politique des années 70, amplement inspirés de faits réels, style notamment illustré par Henri Verneuil ( I comme Icare) ou Yves Boisset ( Le Juge Fayard dit le Shériff)Le réalisateur déclare en effet avoir voulu réaliser «un film du même style que Mille milliards de dollars »; sa réalisation se voulant «du Boisset new look».
 
Du livre à l'écran
Le scénario est tiré du roman «Nos fantastiques années fric» de Dominique Manotti, paru en 2003. Écrit par une professeur d'histoire économique contemporaine, ce livre est à la fois un thriller et un portrait au vitriol de la corruption des sphères politiques durant les années Mitterand.
Tout le Ciné
Une affaire d'Etat pour Eric Valette
Décrit par son auteur comme un «western politique», un bon thriller dont les méchants, tous propres sur eux et bien nés, se fondent dans un monde politique bien vérolé.
 
Avec Maléfique, Eric Valette transforme un essai original où le surnaturel se mêle à l’univers carcéral. Original et audacieux dans le cadre d’un cinéma fantastique français surtout préoccupé de copier les Américains.Sept ans plus ans, non sans que nombre de ses projets aient échoué et qu’il ait tourné deux films fantastiques aux Etats-Unis ( One Missed Call et Hybrid), il aborde avec Une affaire d’Etat le thriller fortement teinté de politique.
 
Politique, corruption, réseau de prostitution de luxe, clientélisme, Françafrique, magouilles diverses et coups tordus au plus haut de l’état… Beau programme qui débute par l’explosion d’un avion chargé d’armes au-dessus du golfe de Guinée et la prise d’otage de ressortissants français par les rebelles africains. Trempe là-dedans un certain Victor Bornand ( André Dussollier), proche conseiller du président de la République et codirigeant d’une fondation visant au développement de l’Afrique.
Amant d’une Madame Claude ( Christine Boisson) fournissant des filles aux élites, il emploie aussi un ancien barbouze ( Thierry Frémont) qui élimine un photographe maître chanteur, tue accidentellement une call-girl qui trahit le secret « professionnel » et, piégé au domicile de sa première victime, abat un flic. Chargée de l’enquête, la partenaire du policier dézingué ( Rachida Brakni) mène l’enquête et, patiemment, remonte à la source…
 
Dans un style très années 70 qu’il revendique, Eric Valette illustre le scénario de Une affaire d’Etat à la manière de l Henri Verneuil de Mille milliards de dollars et de Yves Boisset et son Juge Fayard. C’est-à-dire très efficacement, sans gaspiller ses munitions en discours et palabres, tout entier au service d’un récit concis, clair malgré ses nombreux méandres et intervenants.
 
De Rachida Brakni (loin du cliché de la flic ethnique) à Thierry Frémont (que j'ai apprécié pour la première fois)en tueur entraîné dans une spirale qu’il ne contrôle plus à André Dussollier en crapule policée particulièrement à son aise sous les lambris de la république, les comédiens sont tous formidables, justes dans la sobriété de leur jeu.
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Certains s’expliquent dans un bon making-of pédagogique de trente minutes qui commence sur le roman de Dominique Manotti et son adaptation et embrayent ensuite sur l’interprétation la réalisation, la photographie, la musique et le montage. En presque une heure et fort du témoignage d’hommes politiques (Michel Rocard en premier lieu), un excellent documentaire éclaire sur l’historique et les diverses implications (financières, géostratégiques…) de la Françafrique.
 
Par Marc Toullec (03/05/2010 à 10h00