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©-DR- PARCHED de Leena Yadav (2015) p8
30/03/2017 06:23
AVOIR à LIRE (part1)
Dans un village perdu de l’Inde, des femmes extraordinaires promises à un destin ordinaire s’apprêtent à se mettre hors la loi pour faire entendre leurs voix. Un récit coloré et chaleureux qui force l’admiration.
L’argument :Inde, Etat du Gujurat, de nos jours. Dans un petit village, quatre femmes osent s’opposer aux hommes et aux traditions ancestrales qui les asservissent.Portées par leur amitié et leur désir de liberté, elles affrontent leurs démons et rêvent d’amour et d’ailleurs.
Notre avis : L’industrie du cinéma indien est l’une des plus prolifiques au monde. Elle est particulièrement friande des productions bollywoodiennes. Ce qui ne l’empêche pas de nous proposer cette pépite, pleine d’énergie. Bien sûr, la réalisatrice avoue combien il lui fut difficile de trouver le financement pour un film dénonçant de manière aussi frontale un patriarcat ancestral et insupportable.
Dans des paysages arides et impressionnants, dans le désert de Kutch, on accompagne Leena Yadav, à la rencontre des ces femmes qui travaillent dur. Elles ne sont que des coquilles vides, n’ont aucun droit. La tendresse ou le bonheur sont inenvisageables, pas même en pensée. La scène du conseil de village, constitué exclusivement d’hommes qui règlent le sort des femmes comme nous-mêmes n’envisagerions même pas de le faire pour nos chers animaux domestiques, fait froid dans le dos.
Elles ne sont clairement que des objets sexuels à qui l’on ôte tout droit. Quand elles ont fini d’être cuisinières, femmes de ménage, éducatrices, elles effectuent des tâches agricoles éreintantes. Le soir, elles gagnent un peu d’argent en brodant des étoffes artisanales. Dès que leur mari arrivent, elles ne doivent se consacrer qu’à lui, faute de quoi les coups pleuvent avant qu’elles n’aient eu le temps de réagir.
Entre drôlerie et émotion, le récit nous permettra de nous approcher de quelques-unes d’entre elles. Leur souhait de jours meilleurs devient le nôtre tant leur sort pitoyable et injuste nous touche...
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©-DR- PARCHED de Leena Yadav (2015) p9
30/03/2017 06:29
Surveen Chawla : Bijli, la danseuse prostituée
AVOIR à LIRE (fin)
Il en est ainsi de Rani, veuve à quinze ans après un mariage forcé, condamnée à ne s’habiller que de noir et à élever seule ses enfants. Comment ne pas être révoltée en découvrant Lajjo, les bras et le visage couverts de bleus ? Habilement, l’histoire nous décrit une personne douce et résignée qui parvient même à justifier l’attitude de son mari "Il travaille beaucoup. Sur qui d’autre que moi, pourrait-il se défouler ?" Ce qui ne l’empêche pas de rire et de plaisanter.
De quoi renforcer la compassion qui nous lie à elle, sans jamais tomber dans le misérabilisme. Car, malgré les situations dramatiques qu’elle nous livre, la réalisatrice choisit la voie de l’optimisme et d’une gaieté à toute épreuve, créant une empathie immédiate avec ces malheureuses oppressées. Les saris aux couleurs chatoyantes virevoltent au gré des nombreuses activités des femmes et éclairent ce décor au ton de sable. Et puis, en Inde, quoiqu’il arrive, on n’oublie jamais la musique et la danse.
C’est d’ailleurs par ce biais que naît l’espoir d’émancipation, à travers le personnage de Bijili. Devenue danseuse itinérante, considérée comme une prostituée, elle est la seule à avoir osé quitter le village. Elle tente, non sans mal, d’imposer sa liberté. Les autres femmes, partagées entre crainte et admiration, rêvent de lui ressembler, sans vraiment oser y croire. C’est pourtant elle qui, dans un immense élan de solidarité et d’amitié, leur donnera la force de prendre leur destin en main en leur permettant de croire qu’elles ne valent pas moins que les hommes.
La musique magnifiée par la voix brute de Gaazi Khan achève de bouleverser les spectateurs que nous sommes face à tant de détermination joyeuse. Une ode magnifique et nécessaire à celles qui, tous les jours par leur optimisme et leur courage font reculer les formes d’oppression dont sont encore trop souvent victimes les femmes.
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©-DR- PARCHED de Leena Yadav (2015) p10
31/03/2017 06:05
Radhika Apte : Lajjo, l'amie de Rani
Tannishtha Chatterjee : Rani, la veuve de 32 ans
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©-DR- PARCHED de Leena Yadav (2015) p11
31/03/2017 06:07
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©-DR- PARCHED de Leena Yadav (2015) p12
31/03/2017 06:08
CHRONIQUES DE CLIFFHANGER La critique de Fabrice Sayag (1)
Il y a des films dont on ne connaît ni le metteur en scène, ni les acteurs et qui vous atteignent en plein cœur , s’imposant comme une évidence dès leur première vision. Cela tient généralement à une alchimie miraculeuse entre un casting et son sujet, à la qualité de la narration, la sincérité du propos, la mise en scène étant alors même parfois secondaire.
Si chaque année, le cinéphile coche sur son agenda les dates de sortie des nouveaux films de ses réalisateurs de chevet ou de ses acteurs préférés, rien n’est plus enthousiasmant que d’être ainsi surpris en étant vierge de tout à priori, de ne pas se dire que son avis sur le film est plus ou moins influencé par la sympathie ou l’admiration que l’on a pour untel.
Ces films nous offrent de belles et de grandes émotions, nous font réfléchir, nous ouvrent de nouveaux horizons cinématographiques, nourrissent et renouvellent plus que tout autre notre passion. En 2015, Mustang avait ainsi su séduire la critique et le public, porté par des actrices lumineuses et un sujet traité avec une sensibilité et une intelligence qui lui permettait d’avoir une portée universelle...
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