AVOIR à LIRE (part1)
Dans un village perdu de l’Inde, des femmes extraordinaires promises à un destin ordinaire s’apprêtent à se mettre hors la loi pour faire entendre leurs voix. Un récit coloré et chaleureux qui force l’admiration.
L’argument :Inde, Etat du Gujurat, de nos jours. Dans un petit village, quatre femmes osent s’opposer aux hommes et aux traditions ancestrales qui les asservissent.Portées par leur amitié et leur désir de liberté, elles affrontent leurs démons et rêvent d’amour et d’ailleurs.
Notre avis : L’industrie du cinéma indien est l’une des plus prolifiques au monde. Elle est particulièrement friande des productions bollywoodiennes. Ce qui ne l’empêche pas de nous proposer cette pépite, pleine d’énergie. Bien sûr, la réalisatrice avoue combien il lui fut difficile de trouver le financement pour un film dénonçant de manière aussi frontale un patriarcat ancestral et insupportable.
Dans des paysages arides et impressionnants, dans le désert de Kutch, on accompagne Leena Yadav, à la rencontre des ces femmes qui travaillent dur. Elles ne sont que des coquilles vides, n’ont aucun droit. La tendresse ou le bonheur sont inenvisageables, pas même en pensée. La scène du conseil de village, constitué exclusivement d’hommes qui règlent le sort des femmes comme nous-mêmes n’envisagerions même pas de le faire pour nos chers animaux domestiques, fait froid dans le dos.
Elles ne sont clairement que des objets sexuels à qui l’on ôte tout droit. Quand elles ont fini d’être cuisinières, femmes de ménage, éducatrices, elles effectuent des tâches agricoles éreintantes. Le soir, elles gagnent un peu d’argent en brodant des étoffes artisanales. Dès que leur mari arrivent, elles ne doivent se consacrer qu’à lui, faute de quoi les coups pleuvent avant qu’elles n’aient eu le temps de réagir.
Entre drôlerie et émotion, le récit nous permettra de nous approcher de quelques-unes d’entre elles. Leur souhait de jours meilleurs devient le nôtre tant leur sort pitoyable et injuste nous touche...