Gaspard, un jeune homme comme il faut, est transféré dans une nouvelle cellule de la prison de la Santé, dans laquelle il apprend que ses codétenus ont décidé de s'évader en creusant un tunnel. Gaspard participe aux préparatifs et se lie d'amitié avec ses nouveaux camarades.
Critiques
Le film est salué comme étant le meilleur film de Jacques Becker ; il est salué comme un chef-d'œuvre par François Truffaut. L'attention donnée aux détails des préparatifs de l'évasion éclipse presque le jeu des acteurs pour donner au film un caractère de documentaire.
Philippe Leroy-Beaulieu : Manu Borelli, un détenu (dans la réalité José Giovanni, de son vrai nom Joseph Damiani, l'auteur du roman autobiographique d'origine).
Jean Keraudy : Roland Darbant, le détenu, chef du plan d'évasion (Jean Keraudy, de son vrai nom Roland Barbat, était réellement impliqué dans la tentative d'évasion de 1947, et c'est lui qui introduit le film).
Jacques Becker est mort décédé en 1960 alors qu'il venait de terminer le montage du film.
Jean Becker, fils de Jacques et son assistant réalisateur sur Le trou, était joueur de volley-ball. Il avait pour capitaine d'équipe un certain... Michel Constantin. Ce dernier n'est alors absolument pas acteur, mais son visage « hors du commun » intéresse suffisamment le futur réalisateur qui recrute le débutant pour interpréter un rôle majeur, celui d'un des cinq prisonniers de la cellule.
Jean Pierre Melville révèle, dans son livre d'entretiens avec Rui Nogueira, que Becker, insatisfait de la qualité des scènes, les tourna à nouveau aux Studios Jenner, dont Melville avait fait réaménager la menuiserie en plateau de tournage. Les deux hommes se portaient une grande estime mutuelle.
L'analyse de Tvclassik. (1)
Ultime œuvre de Jacques Becker, Le Trou reste sans conteste l’un des films les plus brillants jamais tournés sur l’univers carcéral. En 1947, un jeune bourgeois accusé d’avoir tué son épouse est placé en détention en attendant son jugement. Il en rencontre dans sa cellule d’autres détenus, criminels de carrière, qui le prennent en sympathie et lui révèlent qu’ils préparent une évasion ; ils creusent en effet un tunnel qui leur permettra de s’échapper dans les égouts. Œuvre de fin de carrière, Le Trou est pourtant un film d’une grande modernité : en adaptant le roman de José Giovanni, lui-même ancien truand condamné à mort, il livre un thriller glacial évoquant Melville – grand admirateur du film – et la Nouvelle Vague – ormis Marc Michel, les détenus sont interprétés par des non-professionnels, Michel Constantin étant encore à l’époque chroniqueur cycliste à L’Equipe. Franck Suzanne