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© -DR -LE DESORDRE ET LA NUIT de Gilles Grangier (1958) p11
13/11/2016 20:58
à droite : Jean Pierre Cassel
(suite)
On le sait, Jean Gabin et Gilles Grangier étaient très proches, et le cinéaste contribuera à donner au comédien quelques rôles emblématiques au sein de la douzaine de films qu’ils tourneront ensemble (Gas-oil, Le Rouge est mis, Archimède le clochard, Les Vieux de la vieille, Le Gentleman d’Epsom...). Pourtant, le comédien vedette n’apparaît ici qu’après plus de quinze minutes de film, une fois posées une atmosphère et une esthétique propres.
Atmosphère et esthétique qui doivent évidemment beaucoup à la manière dont, dans le courant des années 50, le cinéma français se sera réapproprié une partie des conventions narratives ou formelles du film noir américain tel qu’il aura évolué durant la décennie précédente. C’est d’ailleurs à cet instant qu’on peut reconnaître que, s’il démontre une grande habileté notamment dans les scènes de cabaret, Grangier n’est ni le Dassin de Du Rififi chez les hommes ni le Becker de Touchez pas au grisbi, et que, sur la durée, le film s’essouffle un peu, par défaut probablement de consistance stylistique. (3)
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© -DR -LE DESORDRE ET LA NUIT de Gilles Grangier (1958) p12
14/11/2016 06:23
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© -DR -LE DESORDRE ET LA NUIT de Gilles Grangier (1958) p13
14/11/2016 06:26
(suite) Toutefois, il y persiste un certain désordre, qui a de quoi séduire et dérouter à la fois, et qui voit donc Gabin être tout à fait lui-même et à la fois autre chose, c'est-à-dire assumer simultanément son autorité et ses faiblesses. Dans la deuxième moitié des années 50, Gabin vieillit, plus vite que son âge, et il devient un comédien-ogre, qui avale (qui « gabinise », pourrait-on dire) tout ce qu’on lui fait jouer : la manière dont il investit Maigret, en 1957, dans le Maigret tend un piège de Jean Delannoy, est assez symptomatique.
A tel point que sa seule présence physique contribue désormais à établir une sorte de profil psychologique de ses personnages. Si Valois n’apparaît donc qu’après 15 minutes de film, c’est donc évidemment pour dramatiser son arrivée, mais c’est aussi pour que le spectateur ait le temps d’assimiler des informations relatives au personnage (notamment son rapport au « jus de fruits ») avant que le corps de Gabin ne vienne faire le reste.
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© -DR -LE DESORDRE ET LA NUIT de Gilles Grangier (1958) p14
14/11/2016 06:34
Robert Manuel / Nadja Tiller / Roger Hanin
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© -DR -LE DESORDRE ET LA NUIT de Gilles Grangier (1958) p15
14/11/2016 09:09
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