à droite : Jean Pierre Cassel
(suite)
On le sait, Jean Gabin et Gilles Grangier étaient très proches, et le cinéaste contribuera à donner au comédien quelques rôles emblématiques au sein de la douzaine de films qu’ils tourneront ensemble (Gas-oil, Le Rouge est mis, Archimède le clochard, Les Vieux de la vieille, Le Gentleman d’Epsom...). Pourtant, le comédien vedette n’apparaît ici qu’après plus de quinze minutes de film, une fois posées une atmosphère et une esthétique propres.
Atmosphère et esthétique qui doivent évidemment beaucoup à la manière dont, dans le courant des années 50, le cinéma français se sera réapproprié une partie des conventions narratives ou formelles du film noir américain tel qu’il aura évolué durant la décennie précédente. C’est d’ailleurs à cet instant qu’on peut reconnaître que, s’il démontre une grande habileté notamment dans les scènes de cabaret, Grangier n’est ni le Dassin de Du Rififi chez les hommes ni le Becker de Touchez pas au grisbi, et que, sur la durée, le film s’essouffle un peu, par défaut probablement de consistance stylistique. (3)