L'analyse de Tvclassik. (1)
Ultime œuvre de Jacques Becker, Le Trou reste sans conteste l’un des films les plus brillants jamais tournés sur l’univers carcéral. En 1947, un jeune bourgeois accusé d’avoir tué son épouse est placé en détention en attendant son jugement. Il en rencontre dans sa cellule d’autres détenus, criminels de carrière, qui le prennent en sympathie et lui révèlent qu’ils préparent une évasion ; ils creusent en effet un tunnel qui leur permettra de s’échapper dans les égouts. Œuvre de fin de carrière, Le Trou est pourtant un film d’une grande modernité : en adaptant le roman de José Giovanni, lui-même ancien truand condamné à mort, il livre un thriller glacial évoquant Melville – grand admirateur du film – et la Nouvelle Vague – ormis Marc Michel, les détenus sont interprétés par des non-professionnels, Michel Constantin étant encore à l’époque chroniqueur cycliste à L’Equipe.
Franck Suzanne