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© DR - APRES LA PLUIE de Takashi Koizumi (1999) p6
13/03/2013 12:34
La Critique: LE MONDE
Scénario : Japon, époque Kyoho (1716-1735). A la suite de pluies torrentielles, un groupe de voyageurs est bloqué dans une auberge de campagne par une rivière en crue. Parmi eux se trouvent Ihei Misawa,un Ronin samouraï sans maitre qui excelle dans l’art du combat, et sa femme Tayo.
Le samouraï participe à des duels primés dans le seul but d’aider ses compagnons d’infortune leur prodiguant de la nourriture et de la bonne humeur. Alors qu’il s’interpose pour éviter un duel entre deux jeunes samouraïs, Ihei est remarqué par le seigneur Shigeaki, qui lui propose de devenir le maitre d’armes de son fief. La décision ne plait pas à tout le monde, Ihei devra faire ses preuves.
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Elle : Dernier scénario de Kurosawa mis en scène fidèlement par son assistant réalisateur après sa mort.On se trouve plongé au XVIe siècle(?)parmi les samouraïs,les seigneurs, les paysans dans des paysages et décors de toute beauté. C'est l'exaltation de la nature, des sens et de la sagesse. Le style est épuré et sobre. Ce samouraï qui fait l'admiration de sa femme, des pauvres gens et du seigneur du fief est très humain et manifeste une maîtrise impressionnante de son corps pour les arts martiaux.Point de violence de sa part mais une grande générosité et sagesse qu'il souhaite mettre au service des autres. Après la pluie est un film très zen...
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Lui : Très beau film, héritage de Kurosawa, un film empreint d'une grande noblesse à l'image de son personnage principal,à mi-chemin entre le guerrier samouraï au sabre implacable et le bienfaiteur philosophe qui recherche la paix de son âme.Les très belles images contribuent fortement à nous envoûter. Tout le film se passe dans un univers très réduit (une auberge et un “château”) mais c'est étonnant de voir comment on peut y retrouver tant de choses, tant d'enseignements. Un film d'une grande humanité.
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© DR - APRES LA PLUIE de Takashi Koizumi (1999) p7
13/03/2013 12:45
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© DR - APRES LA PLUIE de Takashi Koizumi (1999) p8
13/03/2013 12:53
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© DR - APRES LA PLUIE de Takashi Koizumi (1999) p9
13/03/2013 13:03
Critique de SYLKARION Résumé Japon, époque Kyôhô (1716 - 1735). Un groupe de voyageurs est bloqué dans une auberge de campagne à cause de pluies torrentielles rendant le passage à gué de la rivière impossible. Dans cette auberge un ronin (samouraï sans maître), Ihei Misawa accompagné de sa femme Tayo.Alors qu’il s’interpose entre deux jeunes samouraïs fougueux pour les empêcher de s’entretuer, Ihei est remarqué par le seigneur Shigeaki, qui peu de temps après lui proposera de devenir le nouveau maître d’armes de son fief.Seulement Ihei avait promis à Tayo de se ranger et d’arrêter de combattre pour de bon...(il a promis d'arrêter les duels primés...ce qui n'est pas tout à fait la même chose) A l’origine ce film devait être réalisé par Akira Kurosawa qui a mené ce projet de bout en bout. Il était sur le point de débuter le tournage quand la maladie triompha de lui. Le projet était tellement avancé qu’on décida de tourner quand même le film tout en respectant le plus fidèlement possible la vision de son auteur.(de son co-scénariste) Cela grâce à Takashi Koizumi-son assistant depuis 25 ans et qui avait déjà tourné Dersou Ouzala pour lui en 1975 par téléphones interposés (si si, c’est possible). Mais une autre embûche de taille attendait le film au tournant, impossible de trouver un financement.
C’est là qu’intervint Elie Chouraqui,trouvant tout simplement impensable que le dernier film d’Akira Kurosawa ne puisse pas trouver de producteur. Le projet pouvait enfin prendre vie. "Je n’ai pas fait un film de Koizumi, j’ai fabriqué le film que Kurosawa voulait réaliser" déclarait Takashi Koizumi au sujet de son travail sur le tournage de Ame agaru.Nombreux sont les ténors de la presse critique à avoir fustigé ce film, et par là même son metteur en scène"Le film de Kurosawa aurait sûrement été d’une autre classe"prétendent ils.A ceux là je répondrais qu’on critique un film existant, pas un film qui aurait pu exister.Certes,le film de Kurosawa aurait sans doute été meilleur, mais il s’agit ici d’un film de Takashi Koizumi, et c’est ce film sur lequel je m’engage à donner mon avis.
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© DR - APRES LA PLUIE de Takashi Koizumi (1999) p10
13/03/2013 13:06
Il s’agit donc du portrait d’un ronin, Ihei Misawa, un samouraï sans maître qui arpente le Japon du début du 18ème siècle, accompagné docilement par sa femme Tayo. Foncièrement un homme de bien, Misawa est cependant handicapé par une chose, sa parfaite maîtrise du sabre.Celle-ci lui vaut beaucoup de jalousie de la part des autres guerriers, un amour-propre japonais étant très difficile à guérir. Pourtant lui ne demande qu’une chose, trouver un emploi qui lui corresponde et vivre paisiblement avec son épouse.Cet épisode de la vie d’un ronin pourrait à lui seul le résumer. Ayant successivement perdu plusieurs emplois semblables et de la même façon, Misawa se voit contraint de participer à des duels primés pour subvenir à ses besoins ainsi qu’à ceux de son entourage, car Misawa aime faire le bien autour de lui. Les locataires de l’auberge Matsuda le considèrent d’ailleurs comme un grand Seigneur, d’une part parce qu’il améliore leur quotidien du mieux qu’il peut, d’autre part parce qu’il s’efforce d’avoir toujours le sourire.Misawa sourie à la vie et aime prendre des risques. Le récit de son apprentissage qu’il fait au seigneur Shigeaki illustre parfaitement cet homme qui dans sa prime jeunesse, ignorant de tout, jouait sur les apparences et la bonne humeur de son prochain afin d’obtenir ce qu’il désirait.On peut remarquer que maintenant qu’il n’a plus grand chose à apprendre, il dispense à son tour la générosité plus que de raison.Comme dans tout film de sabres qui se respecte, les décors naturels sont somptueux et les costumes (créés par la fille de Kurosawa) sont magnifiques. La musique de Masaru Sato, fidèle du maître, n’est pas en reste et offre au spectateur de merveilleux instants de plénitude. Ce qu’on pourrait reprocher au film de Koizumi, c’est de trop faire pencher son récit du côté de la comédie et de négliger ainsi le côté dramatique. Le film, relativement court (à peine 1h30), aurait pu bénéficier de vingt bonnes minutes supplémentaires pour insister sur le désarroi de Misawa,notamment vis à vis de sa femme tellement effacée du début à la fin qu’on en vient à se demander pourquoi elle ne se mêle jamais aux réjouissances des locataires de l’auberge Matsuda.Simple pudibonderie ou hostilité envers son époux de la contraindre à une vie itinérante de par son manque de maturité ? Autant de questions qui demeureront sans réponses. Reste un très beau film de sabres à la poésie enivrante mais au scénario imparfait
Les points forts : Le grand respect marqué envers le défunt Akira Kurosawa. La beauté omniprésente, aussi bien visuelle qu’auditive. Un héros attachant.Les points faibles : Un potentiel dramatique trop souvent inexploité. Des seconds rôles pas assez développés.Ma note : 8/10
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