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©-DR -À BOUT DE SOUFFLE de Jean Luc Godard (1960) p37
31/10/2014 04:49
à gauche J.L.Godard tirant le fauteuil roulant,pour faire un travelling
à la caméra Raoul Coutard ?
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©-DR-À BOUT DE SOUFFLE de Jean Luc Godard (1960) p38
31/10/2014 04:53
À bord d’une voiture volée, Michel Poiccard (Jean-Paul Belmondo) abat un motard, puis retrouve à Paris Patricia (Jean Seberg), une jeune Américaine dont il est amoureux. A partir d’une histoire simple empruntée à un fait-divers Godard réalise un film révolutionnaire qui l’impose d’emblée comme le cinéaste le plus emblématique de la Nouvelle Vague, et connaîtra une postérité à nulle autre pareille. Titre étendard de la modernité cinématographique, film mythique, À bout de souffle invente une nouvelle façon de penser et de faire le cinéma, toujours d’actualité 55 ans après sa réalisation.
Pour aborder sous un angle original un film largement commenté et analysé, nous avons voulu en discuter avec un témoin privilégié des différentes étapes de sa fabrication. Pierre Rissient, cinéphile passionné et avisé, actif et influent dans tous les domaines de la création cinématographique mondiale depuis de nombreuses années, fut en effet le premier assistant de Jean-Luc Godard sur le tournage d’À bout de souffle.
Entretien avec Pierre Rissient assistant de Jean-Luc Godard
sur le tournage d’À bout de souffle.
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©-DR - À BOUT DE SOUFFLE de Jean Luc Godard (1960) p39
31/10/2014 05:33
Question-Vous souhaitez d’abord apporter une précision sur la genèse de la production d’À bout de souffle…
Réponse-La personne qui financièrement est responsable de l’existence d’À bout de souffle n’est pas Georges de Beauregard, mais René Pignères. René Pignères était un important distributeur de l’époque. Avant-guerre son grand succès avait été La bandera, et après-guerre c’est lui qui distribuait les « Sissi » avec Romy Schneider (par la suite Pignères deviendra le producteur de la série des « Gendarme » avec Louis de Funès, ndr.) Pignères était un type totalement frustre mais certainement très compétent pour distribuer des films sur la France entière. Il a voulu se payer un film de la Nouvelle Vague pour être dans le coup après les succès des Quatre Cents Coups de Truffaut et des Cousins de Chabrol. Je ne sais pas comment s’est effectuée la connexion avec Godard mais Pignères a donc mis l’argent dans le projet d’À bout de souffle et confié la production à Beauregard, qui avait déjà fait pour lui trois films de Pierre Schoendoerffer, Pêcheur d’Islande et Ramuntcho d’après Pierre Loti, et La Passe du diable, documentaire co-réalisé avec Jacques Dupont.
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©-DR-À BOUT DE SOUFFLE de Jean Luc Godard (1960) p40
31/10/2014 05:36
Q-Dans quelles circonstances êtes-vous devenu premier assistant réalisateur sur À bout de souffle ?
R-J’avais 21 ans et j’avais travaillé comme stagiaire sur deux films de Henri Decoin, La Chatte et Pourquoi viens-tu si tard ? réalisés en 1958. J’avais surtout été stagiaire sur Les Cousins (1959) de Claude Chabrol, dont le premier assistant sur ce film était Philippe de Broca. Chabrol et de Broca avaient été très contents de moi, et je connaissais Godard – qui était passé sur le tournage des Cousins – depuis un certain temps comme cinéphile. Eric Rohmer avait souhaité me prendre comme premier assistant sur Le Signe du lion mais cela n’avait pas été possible car le CNC à l’époque ne permettait pas qu’un stagiaire devienne directement premier assistant avant d’avoir été second assistant. Le directeur de production du Signe du lion n’avait pas voulu faire l’effort de demander une dérogation au CNC. Mais Godard oui.
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©-DR- À BOUT DE SOUFFLE de Jean Luc Godard (1960) p41
31/10/2014 05:39
Au départ le chef opérateur d’À bout de souffle ne devait pas être Raoul Coutard mais Michel Latouche, un type très sympathique qui avait fait la photographie des courts métrages de Godard. Mais le CNC a coincé. Ils n’ont pas voulu faire une seconde exception avec lui, qui n’avait pas encore signé la photo d’un long métrage. C’est là que Pignères, très peu de temps avant le début du tournage, a amené Raoul Coutard. Cela s’est passé extrêmement vite entre Godard et Coutard, qui se sont bien entendus dès qu’ils ont commencé à travailler ensemble. Coutard était parfaitement adapté à un film comme À bout de souffle car il avait travaillé comme reporter de guerre en Indochine : il pouvait tourner avec très peu de lumière, il était adroit avec la caméra portée à l’épaule, prêt à se dissimuler dans une boîte pour les prises de vues dans la rue. Michel Latouche a quand même suivi le tournage, sans y avoir de responsabilités.
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