Q-Dans quelles circonstances êtes-vous devenu premier assistant réalisateur sur À bout de souffle ?
R-J’avais 21 ans et j’avais travaillé comme stagiaire sur deux films de Henri Decoin, La Chatte et Pourquoi viens-tu si tard ? réalisés en 1958. J’avais surtout été stagiaire sur Les Cousins (1959) de Claude Chabrol, dont le premier assistant sur ce film était Philippe de Broca. Chabrol et de Broca avaient été très contents de moi, et je connaissais Godard – qui était passé sur le tournage des Cousins – depuis un certain temps comme cinéphile. Eric Rohmer avait souhaité me prendre comme premier assistant sur Le Signe du lion mais cela n’avait pas été possible car le CNC à l’époque ne permettait pas qu’un stagiaire devienne directement premier assistant avant d’avoir été second assistant. Le directeur de production du Signe du lion n’avait pas voulu faire l’effort de demander une dérogation au CNC. Mais Godard oui.