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©-DR-LA PETITE VENISE d'Andrea Segre (2011) p7
30/01/2015 12:00
LE POINT
par Florence Colombani
Vous adorez Venise, les promenades du côté de l'Arsenal, le soir qui tombe sur la Giudecca, les pâtes aux coquillages dans la petite osteria du coin ? Courez voir La petite Venise, qui dévoile l'autre visage, soigneusement dissimulé aux touristes, de la Sérénissime : celui que seuls connaissent les travailleurs de la lagune. Le cinéaste Andrea Segre raconte l'amitié inattendue d'une immigrée chinoise et d'un pêcheur du coin. Elle a dû quitter son pays, cherche ses repères dans un monde suspendu entre ciel et eau ; il voit sa ville disparaître sous le flot incessant des visiteurs.
Cette histoire poignante d'une petite Venise broyée par la grande est traitée avec une sensibilité exquise d'un cinéaste dont c'est ici le premier long-métrage,et dont on surveillera attentivement l'oeuvre à venir. Au-delà du portrait inattendu d'une ville que tous croient connaître, le film est aussi un très beau portrait de femme, celui de Shun Li, la jeune Chinoise, que joue la magnifique Zhao Tao, interprète des films de son compatriote Jia Zhang-Ké. Un film remarquable à ne manquer sous aucun prétexte.
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©-DR-LA PETITE VENISE d'Andrea Segre (2011) p8
30/01/2015 12:06
Le blog de Anette Merle
La petite Venise. film de Andrea Segre 2011
Vu récemment sur Arte ce film franco-italien d'une touchante beauté.Il est de mode d'opposer les méchants et les gentils, notre monde depuis la nuit des temps donnant en général aux premiers la victoire sur les seconds, tandis qu'une espérance tenace magnifie ceux-ci comme irréductibles. En fait, il faut l'aide de miracles.Et c'est le cas de ce film. Deux déracinés, l'un depuis longtemps, mais il n'a pas oublié les héros partageux de son ancienne patrie, l'autre depuis peu:une jeune Chinoise,venue trouver un monde meilleur, mais il fallait en passer par une Mafia.organisation mafieuse.
Etre en dette pour un temps indéterminé, à la discrétion de ses "patrons". Tenir dans un travail sans loi, accepter d'être séparée de son enfant, affronter la méchanceté raciste quand celle-ci trouve un prétexte.L'ancien pêcheur et la jeune serveuse partagent le goût des beaux instants face à la mer, une sorte de communion de bonnes personnes, d'amitié mêlée de reconnaissance et d'admiration pour ce qu'ils sont, l'un et l'autre.Pas de démonstration bruyante, une sorte de discrétion dans cet accord entre la beauté des choses et celle des êtres.
Un autre miracle, cher payé, permettra à la jeune femme de retrouver son fils. Mais l'histoire ne finit pas bien pour son ami Bepi. Parce que la vie peut aussi être méchante.Ce film célèbre les gentils, leur solidarité essentielle envers les humiliés et les offensés. Avec force et douceur. Il n'a pas la rage et la haine salubres du "Jimmy's Hall"de Ken Loach qui affronte vent debout l'injustice et le cynisme.Deux façons de souhaiter un monde encore plus beau.
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©-DR-LA PETITE VENISE d'Andrea Segre (2011) p9
30/01/2015 16:05
SENS CRITIQUE
Critique publiée par Noelle8 le 19 novembre 2014 (modifiée le 20 novembre 2014)
C'est le premier long-métrage d'un auteur de documentaires tourné avec Zhao Tao, l’actrice fétiche de Jia Zhang Ke (Still Life) et Rade Serbedzija, homme de théâtre croate et second rôle du cinéma international depuis Before the Rain, de Milcho Manchevski (1994).Le film a obtenu 15 prix et 9 nominations dans les divers festivals dont le Festival du Film de Venise.
Critique publiée par Jean Éleuthère le 5 juillet 2012
"La Petite Venise" relève de la chronique digne de la vie ordinaire. Évoluant lentement, le récit suit le chemin de Shun Li, chinoise exploitée par un réseau d'immigration,dont la seule motivation est de faire venir son fils à ses côtés en Italie. Elle va rencontrer Bepi, un pêcheur d'origine yougoslave, avec qui elle nouera un peu plus qu'une amitié, ce qui ne va pas aller sans déranger ceux qui les entourent...
Andrea Segre imprègne son film, simple et authentique, d'une mélancolie et d'une beauté sans prétention. Il fait nôtre la lagune vénitienne dont la photogénie transperce l'écran : la lumière vient nous cueillir et confère au film une nuance onirique fort bienvenue. Ici, la suggestion règne, tout est sous-jacent et délicat. Bémol scénaristique : les ellipses finales fragilisent quelque peu le récit.Un beau moment de cinéma.
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©-DR-LA PETITE VENISE d'Andrea Segre (2011) p10
30/01/2015 16:10
Critique publiée par Mewnaru le 26 novembre 2014
Mesdames et messieurs, je vous annonce solennellement que je viens de me prendre une bien jolie claque dans la figure !« La petite Venise », premier film de fiction réalisé par l’italien Andrea Segre est un vrai bijou, encore une fois découvert grâce à l’excellente programmation d’Arte !
Le film dresse le portrait touchant de la relation naissante entre une chinoise venue travailler en Italie et un yougoslave installé depuis trente ans dans une petite ville environnant Venise. Shun Li et Bepi sont à la fois semblables et opposés, que ce soit en termes d’origine, d’âge, de sexe ou de croyances. Pourtant, une relation naturelle naît entre les deux individus.
C’est grâce à cela que l’on se sent si concerné par cette histoire. L’amitié, puis l’amour s’immiscent entre les deux êtres sans que l’on s’en rende compte. Leurs échanges simplistes, leurs regards pleins de sens, leurs ballades dans la lagune vénitienne sont une merveille à la poésie infinie.Les longueurs magnifiques couplées au jeu tout en subtilité de Zaho Tao et de Rade Serbedzija, contribuent également au rêve.
« La petite Venise » ne néglige malgré tout jamais la portée sociale de son sujet : les travailleurs chinois en Europe. Le personnage de Shun Li devient ainsi représentante de cette foule d’anonymes travaillant d’arrache-pied afin de ramener leurs proches près d’eux en Europe. Un quotidien difficile où les préjugés vont de pair avec le travail acharné.Un film simple, un film engagé, un film beau, tout simplement.
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©-DR-LA PETITE VENISE d'Andrea Segre (2011) p11
30/01/2015 16:22
Critique publiée par LeBlogDuCinéma
le 13 décembre 2012
Voilà une sortie en DVD à découvrir ce mois-ci… La Petite Venise, un film dont le titre est déjà une invitation au voyage… dont on ne sort pas déçu, bien au contraire. Et cela à plusieurs titres : un film à voir pour la beauté des paysages – la lagune vénitienne – et la grande humanité qui se dégage de cette histoire et des liens amicaux, fraternels, qu’elle évoque, sans oublier d’évoquer la poésie omniprésente de cette œuvre. Une vraie réussite en somme.
Le réalisateur a choisi d’ancrer son histoire près de Venise, entre mer et lagune. Originaire de Vénétie, Andrea Segre, jeune réalisateur ou plutôt documentariste trentenaire, renoue donc avec sa terre d’origine et filme Venise de manière presque photographique : les scènes sont cadrées avec minutie et esthétisme et l’on sent bien la grande sensibilité du réalisateur qui, en suivant le parcours quotidien de Shun Li, jeune chinoise exilée, capte différents moments de la journée, entre brouillard matinal, chaleur d’un soleil réchauffant les âmes, ou nuit éclairée à la lueur d’une bougie votive, rempart à la solitude et métaphore d’un espoir incertain.
Au-delà de l’aspect esthétique très réussi de ce film, Andrea Segre offre une belle leçon d’humanité. On assiste ainsi à la rencontre de deux solitudes entre Bepi, le pêcheur yougoslave sorte d’ours poète égaré et la jeune Shun Li, qui incarne à la perfection cette douce fragilité, très émouvante dans son espoir de faire un jour venir son fils à ses côtés. Malgré cette fragilité apparente, on sent en elle une détermination farouche ;elle incarne,à l’image de sa voisine de chambre, cette communauté de chinois venus en Europe pour servir de main d’œuvre.
Andrea Segre, anthropologue de formation, montre bien tous les travers de cette exploitation par le travail, les sacrifices et renoncements auxquels sont contraints et livrés ces êtres qui n’ont pas d’autres choix que de se résigner et se plier à la tâche sans broncher.Malgré cette dure confrontation des communautés chinoise et italienne, La Petite Venise montre que des liens forts mais furtifs sont toutefois possibles et que l’intensité alors vécue rend ces relations plus fortes que toute autre. Et c’est dans la communion des âmes et des sensibilités que cette rencontre à lieu ici.
Le vieux Bepi est poète, aime les vers et la mer. Shun Li allume quant à elle des bougies flottantes en l’honneur d’un grand poète chinois tout en évoquant le souvenir de son père ancien pêcheur et rêvant devant la beauté d’une lagune photographiée. La sensibilité commune de ces deux êtres réunis ainsi puis bientôt soumis au regard désapprobateur des deux communautés offre au spectateur de beaux moments de poésie. Dans un monde de travail hostile, ces deux-là se réchauffent le cœur et trouve un rempart à leur solitude, une sorte de famille perdue ou de substitution.
La fin du film signe une métaphore ultime,témoin d’une éternité des sentiments indestruc tibles et éternels.On ne peut alors que saluer le travail d’Andre Segre qui manie la réalisation de cette fiction d’une main de maître pour un documentariste qui n’avait jusqu’alors jamais touché au genre. Salué et primé à de nombreux festivals en 2011, ce film présage on l’espère un heureux avenir au jeune réalisateur.
Auteur : Diane -L'article sur son site : http://www.leblogducinema.com/critiques/critique-drame/critique-la-petite-venise/
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