Le blog de Anette Merle
La petite Venise. film de Andrea Segre 2011
Vu récemment sur Arte ce film franco-italien d'une touchante beauté.Il est de mode d'opposer les méchants et les gentils, notre monde depuis la nuit des temps donnant en général aux premiers la victoire sur les seconds, tandis qu'une espérance tenace magnifie ceux-ci comme irréductibles. En fait, il faut l'aide de miracles.Et c'est le cas de ce film. Deux déracinés, l'un depuis longtemps, mais il n'a pas oublié les héros partageux de son ancienne patrie, l'autre depuis peu:une jeune Chinoise,venue trouver un monde meilleur, mais il fallait en passer par une Mafia.organisation mafieuse.
Etre en dette pour un temps indéterminé, à la discrétion de ses "patrons". Tenir dans un travail sans loi, accepter d'être séparée de son enfant, affronter la méchanceté raciste quand celle-ci trouve un prétexte.L'ancien pêcheur et la jeune serveuse partagent le goût des beaux instants face à la mer, une sorte de communion de bonnes personnes, d'amitié mêlée de reconnaissance et d'admiration pour ce qu'ils sont, l'un et l'autre.Pas de démonstration bruyante, une sorte de discrétion dans cet accord entre la beauté des choses et celle des êtres.
Un autre miracle, cher payé, permettra à la jeune femme de retrouver son fils. Mais l'histoire ne finit pas bien pour son ami Bepi. Parce que la vie peut aussi être méchante.Ce film célèbre les gentils, leur solidarité essentielle envers les humiliés et les offensés. Avec force et douceur. Il n'a pas la rage et la haine salubres du "Jimmy's Hall"de Ken Loach qui affronte vent debout l'injustice et le cynisme.Deux façons de souhaiter un monde encore plus beau.