|
|
|
|
|
|
©-DR-UN REVENANT de Christian Jaque (1946) p15
08/05/2014 16:14
L'Écho du soir, ne cache pas sa déception, le lendemain du gala, tout en faisant une belle publicité au film grâce à une grande photo de François Périer et de Ludmilla Tcherina : «Un nombreux public assistait, hier soir, à la première mondiale du Revenant de Christian- Jaque donnée au Royal, en représentation de gala (...) OEuvre non du réalisateur Christian- Jaque, mais, sauf à de rares images, du dialoguiste Henri Jeanson (...), Un Revenant, n'est, au fond, qu'un long bavardage, pour ne pas dire un long "cancanage". (...)On sait, d'ailleurs, que le prétendu esprit du sieur Henri Jeanson n'est que de fiel. (...)Pour nous consoler,quelques vues de Lyon [...]». L'attaque est directe,et se concentre particulièrement sur Jeanson. Il reçoit régulièrement des volées de bois vert, et ce ne sont pas les critiques des Cahiers du cinéma qui accusèrent les premiers ce scénariste d'abuser des bons mots.
L'Écho du soir avait donné un compte rendu très favorable du film lors de sa présentation cannoise, comme si les critiques écrites loin de Lyon et du gala rassemblant la bonne société, appréciaient plus le film. Les différents acteurs sont encensés, et le journaliste conclut :«Ce film est d'une mordante ironie et n'est pas dominé par la Symphonie pastorale» L'Écho du soir donna une critique plus consistante le 22 novembre 1946. Le journaliste anonyme reprend son idée de «cancanage», et insiste sur sa déception. Le critique n'avait sans doute pas lu les articles parus lors de la présentation cannoise,autour du 27 sept qui ne parlaient pas de chef-d'oeuvre !et même les fils de "soyeux" sont plus dégourdis que le jeune premier de ce film[...]. Sacré Jeanson ! Ce n'est pas la peine d'aller au cinéma tous les jours pour écrire de pareilles niaiseries».
| |
|
|
|
|
|
|
|
©-DR-UN REVENANT de Christian Jaque (1946) p16
08/05/2014 16:23
Légendé "Ludmilla Tchérina"...quant à savoir si c'est le bon balais...euh ballet pardon
*
*
Un échec lyonnais ? Les réactions que nous venons de citer sont plutôt négatives. Le grand absent de notre revue de presse est le plus célèbre des journaux locaux (et le seul des quotidiens encore existant parmi ceux cités) : Le Progrès. Ce journal, s'il consacre un quart de page parsemaine aux sorties cinématographiques, et s'il rend compte de la plupart des films du festival de Cannes pendant le mois de septembre 1946, évite avec une grande application de parler du Revenant.Dans le film,un photographe se jette sur les deux soyeux machiavéliques qui viennent d'être éclaboussés par le scandale de la tentative de suicide, en criant "C'est pour Le Progrès "Or,dans le plan suivant, on voit apparaître les manchettes de quatre journaux locaux (que nous avons cités), mais pas celle du Progrès! Dès le tournage du film, on peut imaginer que la production et le célèbre quotidien ne se sont pas entendus.
En l'absence de plus amples informations, on ne peut que constater le boycott systématique du film aux trois dates de sortie : Cannes 26/27 septembre27, le gala 1er/2 octobre, la sortie lyonnaise 20 novembre 1946. Les autres journaux, à caractère purement politique, comme La Voix du peuple (PCF), Le Démocrate (Parti Radical-Socialiste), Le Maquis, ou La Marseillaise de Lyon, n'évoquent pas le film, et parlent rarement de cinéma. Cela signifie que le «scandale» ne toucha qu'une toute petite fraction du public. La publicité à Lyon ne fut jamais censurée. Un Revenant eu droit aux plus gros «placards publicitaires» dans tous les quotidiens lyonnais (à part Le Progrès). On pouvait lire : «Demain. Tourné à Lyon. ROYAL. Un Revenant. Sélectionné au Festival de Cannes»28. Ou «UN REVENANT. Jouvet. Grand film lyonnais du Festival de Cannes»
| |
|
|
|
|
|
|
|
©-DR-UN REVENANT de Christian Jaque (1946) p17
08/05/2014 16:35
Fin du roman fleuve...pfhew!
Lorsqu'un autre gala fut organisé,en décembre, avec la troupe des Ballets de Monte-Carlo les encarts publicitaires rappelaient que la danseuse étoile, Ludmilla Tcherina avait joué dans le film. Un entretien avec l'artiste, nous signale que le film «marche» : «Ludmilla Tcherina veut savoir quel accueil Lyon a réservé au Revenant. Nous la rassurons». Le devis du film était de 32 millions (dont 1,5 million pour Jouvet, et 1.050.000 pour Gaby Morlay Une notule d'une dizaine de lignes accompagne la présentation cannoise, avec toujours les mêmes arguments: «C'est une satire de la bourgeoisie lyonnaise qui, pour féroce qu'elle soit, est d'autant moins convaincante qu'elle est plus grossière»(26/09/46).
La Compagnie Franco-Coloniale Cinématographique obtint 10 millions de prêt du Comité d'Attribution des avances de l'Industrie Cinématographique. Ses 10 millions furent intégralement remboursés le 11 juin 1947, soit moins de huit mois après la sortie ! Cela signifie que le film obtint des bénéfices très rapides. Les sociétés de distribution pour la France (Dorfman/Corona) et pour l'étranger (Régina) ont fait des bénéfices dès les mois de janvier et de février 1947.Le film est resté à l'affiche à Lyon jusqu'à la mi-janvier,soit huitsemaines d'exploitation : deux de plus que Le Voleur de Bagdad, le grand succès de la même salle. Le film marche mieux à Lyon qu'à Bordeaux, Clermont, Dijon ou même Nice(où il passe dans deux salles).
Comparons(voui ,faisons cela) la réaction des journaux lyonnais avec le reste de la presse : les réticences face aux mots de Jeanson sont les mêmes (la susceptibilité en moins). On trouve cinq articles négatifs, contre quatre positifs et deux mitigés. En substance, seule une toute petite minorité de personnes a pu se sentir choquée à la vision du film. L'influence de quelques familles de soyeux se fait sentir dans les comptes rendus de presse. Cette influence économique et politique s'exprime par le non-dit. Les tergiversations des journalistes sont plus dues à une forme d'autocensure qu'à une pression directe.La majorité des lyonnais accueillit le film de Christian-Jaque favorablement, et ses bons résultats prouvent que le «scandale»fut bien petit.La réception réelle d'un film est souvent différente de l'idée qu'on s'en fait.(et un tient vaux mieux...)
| |
|
|
|
|
|
|
|
©-DR-UN REVENANT de Christian Jaque (1946) p18
08/05/2014 16:42
Hello stranger!
9/10
Author: dbdumonteil
26 January 2007
This film is another definitive proof that the french cinema did not begin,as too many people innocently think ,with Robert Bresson or the Nouvelle Vague.
"Un revenant" has everything: a dream of a cast where Jouvet is of course the stand-out:just hearing him speak is just a joy,his ironical vengeful voice makes this work unwatchable if it is dubbed; supporting actors are up to scratch:Gaby Morlay was probably never better as Genevieve ,a woman who accepted a compromise solution and whose life is definitely lost;Jean Brochard and Louis Seigner shine in their parts of mean bourgeois,the latter not afraid of marrying his only son with an ugly bubble head girl to assure the prosperity of his business;François Périer is the perfect romantic young lead,reading Goethe's "Werther" ,and epitomizing the youth which the fifty-something around him have never known;Ludmilla Tcherina is as competent as a gorgeous bitch as she is as a ballerina (she was a real "Danseuse Etoile de l'Opera de Paris");and last by not least,Marguerite Moreno,one of the French Monstres Sacrés ,as the rich childless auntie .
Remarkable sequences: Jean-Jacques (Jouvet),coming into his bedroom after twenty years;the same, painting a picture of the young François (Périer) as he looks at the things the boy keeps in his room the sensational part in the opera theater,where all the characters gather for the show,which does not really take place on stage;Geneviève looking through her opera glasses and saying goodbye to the posh despicable world she 's still part of;François looking at the whirling group of ballerinas from the flies ,and falling;The aunt 's final soliloquy when she confesses she expects nothing from the great beyond ;and more...
Henri Jeanson steeps his pen in venom and writes some of his most brilliant lines Jouvet Jeanson who had already worked wonders in previous movies (the most famous example being Carné's "Hotel du Nord" )team up for the very best ,under Christian-Jaque's masterful directing."Un Revenant" ,which was given four stars (out of four) in the "Dictionnaire des Films" is a must for everyone interested in the evolution of the French cinema.
| |
|
|
|
|
|
|
|
©-DR-UN REVENANT de Christian Jaque (1946) p19
08/05/2014 16:45
| |
|
|
|
|