Légendé "Ludmilla Tchérina"...quant à savoir si c'est le bon balais...euh ballet pardon
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Un échec lyonnais ?
Les réactions que nous venons de citer sont plutôt négatives. Le grand absent de notre revue de presse est le plus célèbre des journaux locaux (et le seul des quotidiens encore existant parmi ceux cités) : Le Progrès. Ce journal, s'il consacre un quart de page parsemaine aux sorties cinématographiques, et s'il rend compte de la plupart des films du festival de Cannes pendant le mois de septembre 1946, évite avec une grande application de parler du Revenant.Dans le film,un photographe se jette sur les deux soyeux machiavéliques qui viennent d'être éclaboussés par le scandale de la tentative de suicide, en criant "C'est pour Le Progrès "Or,dans le plan suivant, on voit apparaître les manchettes de quatre journaux locaux (que nous avons cités), mais pas celle du Progrès! Dès le tournage du film, on peut imaginer que la production et le célèbre quotidien ne se sont pas entendus.
En l'absence de plus amples informations, on ne peut que constater le boycott systématique du film aux trois dates de sortie : Cannes 26/27 septembre27, le gala 1er/2 octobre, la sortie lyonnaise 20 novembre 1946. Les autres journaux, à caractère purement politique, comme La Voix du peuple (PCF), Le Démocrate (Parti Radical-Socialiste), Le Maquis, ou La Marseillaise de Lyon, n'évoquent pas le film, et parlent rarement de cinéma. Cela signifie que le «scandale» ne toucha qu'une toute petite fraction du public. La publicité à Lyon ne fut jamais censurée. Un Revenant eu droit aux plus gros «placards publicitaires» dans tous les quotidiens lyonnais (à part Le Progrès). On pouvait lire : «Demain. Tourné à Lyon. ROYAL. Un Revenant. Sélectionné au Festival de Cannes»28. Ou «UN REVENANT. Jouvet. Grand film lyonnais du Festival de Cannes»