De gauche à droite:Richard Conte / Brian Don Lévy
La critique
« The Big Combo » est l’un des plus beaux films noirs jamais réalisés. On doit au metteur en scène, Joseph H. Lewis, une autre perle du genre intitulée « Gun Crazy » (« Le Démon des armes ») et aussi quelques westerns de facture moyenne avec Randolph Scott.Première originalité:la musique. Du jazz, avec des cuivres des anches… Pas de cordes dans cette affaire. Le thème, joué au sax soprano sur des vues nocturnes de New York, donne le ton d’emblée de jeu. Brutal, violent, rapeux.Superbe prestation de Richard Conte en gangster mégalo flanqué de deux acolytes inséparables, joués par Lee Van Cleef et Earl Holliman (qui doit être le « giton » du couple, même si l’on ne pouvait alors y faire qu’allusion)
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Il y a un érotisme latent, avec des scènes parfois osées pour l’époque (lorsque Conte disparaît derrière sa maîtresse filmée bouche ouverte en gros plan) et d’autres plus « soft », notamment celles entre C. Wilde et la danseuse de cabaret, où il est question par deux fois de pieds et de chaussures.Il y a aussi des scènes franchement géniales dans leur façon de représenter la violence la plus brutale : l’exécution de Brian Donlevy, sonotone arraché, donc muette ; la séance de torture subie par Cornell Wilde, travaillé au solo de batterie à plein volume...
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le finale dans la brume avec ses invraisemblables jeux de lumières signés John Alton, le chef-op (il avait écrit un livre : « Painting with Light »), l’un des plus grands du cinéma américain (cf. "Devil’s Doorway" ou « Raw Deal » d’Anthony Mann ou certains films d’Allan Dwan,comme "Slightly Scarlet" – « Deux rouquines dans la bagarrre » en français (Le niveau!!! Pffff...). Personnellement, je raffole des films noirs comme des westerns (et de bien d’autres choses encore) et franchement, des films aussi réussis que « The Big Combo », on n’en réalise pas tous les jours.
Rédigé par : Samuel Blaquet | le 11 octobre 2012 |