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 CINEMA :Les blessures narcissiques d'une vie par procuration
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CINEMA :Les blessures narcissiques d'une vie par procuration

VIP-Blog de tellurikwaves
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  • Créé le : 10/09/2011 19:04
    Modifié : 09/08/2023 17:55

    Garçon (73 ans)
    Origine : 75 Paris
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    © DR - STRELLA de Panos H.Koùtras (2009) p10

    27/02/2013 16:24

    © DR - STRELLA de Panos H.Koùtras (2009) p10


     

    Après L’Attaque de la moussaka géante (2001), délirante reprise protéiforme des séries B fifties, et Real Life (2004), avec Anna Mouglalis mais jamais sorti en France, Strella pourrait révéler plus largement Panos H. Koutras au public, après une circulation relativement intense en festivals.Un mélange touchant des genres et des histoires, personnelles et collectives, où le chatoiement ne s’oppose pas à la mélancolie.
     
    Une brève embrassade avec son co détenu et Yiorgos quitte sa cellule. La liste serait longue des films qui s’ouvrent en même temps qu’une porte de prison, plus ou moins tournés vers l’intérieur ou l’extérieur, comme récemment le début d’Adieu Gary qui ne délivrait ses informations que par du son sur fond noir.Dans Strella la force de la scène est d’éclairer la relation entre Yiorgos et celui qui reste.
    *
    Elle est homo-sexuelle, certes, mais surtout elle est douce, forte, comme une bouée mais loin d’être uniquement physique.C’est cela l’essentiel car en quelques secondes c’est un personnage qui est construit, et l’ambiguïté, l’instabilité éternelle du rapport entre les Hommes. Le sexe n’est jamais simple, qu’il soit acheté, désiré, voire volé.
                                                                                              





    © DR - STRELLA de Panos H.Koùtras (2009) p11

    27/02/2013 16:30

    © DR - STRELLA de Panos H.Koùtras (2009) p11


     

    Avec Strella, Panos H. Koutras renvoie directement à Almodóvar. À Athènes, il filme avec amour un groupe de transsexuels traversant tous les âges et les genres, autour de Strella, chanteuse de cabaret et prostituée, occupations entre mille autres que Koutras accompagne d’autant de miroitements colorés, d’une agilité de captation qui évacue toute caricature.Sans trop dévoiler l’histoire il sera beaucoup question de famille, d’inceste, et indirectement – mais par ce biais-là quand même – de ce que peut être la famille quand l’identité sexuelle n’est pas celle de la société grecque traditionnelle (ça marcherait aussi ailleurs). Koutras y calque des bouts de mythologie, Œdipe en premier lieu mais en piochant également dans le vivier antique sans enfermer aucun personnage.
     
    L’important, c‘est de voir la famille de Yiorgos, ontologiquement déchirée entre ses racines traditionnelles dans le décor archaïque d’un petit village, et un présent éclaté, morcelé, qui se reconstruit non pas dans les liens du sang mais à travers des communautés.Si la filiation avec Almodóvar est certaine, Koutras n’est pas un clone. Plus faible dans la puissance des sentiments et surtout dans les scènes de violence, le Grec s’épanouit dans des passages plus oniriques, donnant au kitsch de ses décors et de ses personnages un ton plus proche du pastel que de l’éclat.
     
    Son film est fragile, la fin densifierait l’action si elle intervenait avant quelques scènes de conclusion non indispensables,et les rêves numériques que fait Yiorgos sont avant tout prétexte au kitsch et à une psychologie un peu tiède.Strella est en revanche un succès lorsqu’il montre les errances douces, joyeuses ou amères, les gueules (celle de Yiannis Kokiasmenos (Yiorgos), patinée mais aux yeux pétillants) ou les corps loin de toute monstruosité.
    *
    Strella nue, jouée par une non professionnelle, c’est des seins et un sexe masculin qui s’affirment ensemble.Rien de plus doux que ce beau corps, sinon le réalisateur lui-même, plus provocant à filmer cette tendresse que les excès d’une communauté rarement mise en avant à d’autres titres.  





    © DR - STRELLA p12 -Mina Orfanou

    27/02/2013 16:42

    © DR - STRELLA  p12  -Mina Orfanou


     

    Ces corps artificiels et authentiques sont filmés, comme par mimétisme, avec une lumière toc, quelques effets dont on pourrait se passer mais une sincérité payante. Tourné en super 16mm, le film passe des soirées délirantes, des visages surmaquillés aux rues granuleuses et dépouillées.Difficile même d’opposer Athènes au village de Yiorgos, le paysage ne fait pas l’homme, c’est lui qui le transforme. Si beaucoup sont paumés, chacun sait ce qu’il veut, et tente de l’obtenir à sa manière, loin des cadres. La famille bien sûr est épinglée en tant que poids terrible, les reports à travers les générations sont une malédiction.
     
    Mais puisque personne n’y échappe autant bâtir sur d’autres bases. Et si l’inceste ici est un étonnant vol, une vengeance, il est aussi plus que ça, et certains seront choqués de voir que Koutras le met sur le chemin de la quiétude.Plusieurs façons de le voir,comme une réparation ou une étape supplémentaire vers la libération Strella ne se veut pas immoral mais place le personnage de Yiorgos dans une instabilité à rendre fou – l’amant et le père – avant de le rendre sage.La vengeance comme thérapie ? Tentative avortée de rejet total du sang familial ? Koutras n’oriente  finalement pas son film sur une thèse psychologisante mais il semble rester indécis sur une position difficile à refuser.
     
    Peut-être le poids même des générations, des modes de vie qui perturbe le conteur autant que ses héros. Il reste un grand respect pour ce qu’il aimerait certainement n’être plus « un milieu », et qui dans le film montre sa plus grande victoire par la recréation d’une famille.Pas de véritable happy end, il demeure une sensation de temporaire : même la stabilité à un arrière-goût d’eau qui dort. Chacun y lira son oracle, sans échapper à son propre reflet.
     
    Camille Pollas (que je remercie)smiley
     





    © DR - STRELLA p13 -Mina Orfanou (2)

    27/02/2013 16:53

    © DR - STRELLA  p13  -Mina Orfanou  (2)


     

    CHRISTIANE PASSEVANT
    Strella de Panos H. Koutras
    HISTOIRE DE FAMILLE (ENTRETIEN AVEC PANOS H. KOUTRAS)
    dimanche 15 novembre 2009
     
     
    Condamné à quatorze années de prison pour meurtre, Yorgos est libéré. Durant sa première nuit de liberté, il rencontre dans un hôtel d’Athènes Strella qui le drague. Ils passent la nuit ensemble. Strella est transsexuelle, se prostitue et chante aussi dans un cabaret.Attirés l’un par l’autre, Strella et Yorgos s’installent dans un appartement et décident de vivre ensemble. Mais comme une fatalité, le passé de Yorgos ressurgit et, peu à peu, leur histoire devient inacceptable pour lui.
     
    Sélectionné dans les longs métrages en compétition pour l’Antigone d’or du 31e festival international du cinéma méditerranéen de Montpellier, Strella a longuement été applaudi lors de son premier passage en salle.Le film met en scène des personnages fragiles et hors normes dans une tragédie grecque actuelle. C’est une histoire touchante et un très beau film,"pas facile à faire"comme le dit son réalisateur et producteur Panos H. Koutras.Le film, qui se présente comme une histoire sentimentale, soulève bien des questions et des interdits. Le sujet ne laisse guère indifférent et peut même choquer. Selon Panos Koutras, il aurait même provoqué des réactions parfois hostiles.
     
    C’est pourtant une histoire tendre avec une fin à la fois positive et ouverte. L’image est très belle et l’introspection troublante. Les rebondissements de la rencontre sont ponctués par une animation qui marque l’évolution du récit et est en fait une des clés du passé de l’un des personnages principaux.
    Strella est un regard différent et inhabituel porté sur la communauté transsexuelle, direct et sans complaisance, mais avec empathie.Tragédie grecque moderne dans sa construction, le film soulève de nombreuses questions.Qui sommes-nous pour juger semble la question sous-jacente de cette histoire d’amour troublante ?Les conventions sont-elles les normes obligées pour former une famille et qui les édicte ? Quelle est la place des sentiments dans ces normes ? Quelles sont les bases qui permettent de constituer une famille ? La famille, car c’est en fait la question initiale et récurrente de cette très belle histoire de générosité et de beauté.
     
    Le film surprend, déroute, mais son originalité et son naturel sans voyeurisme en font un des films intéressants de cette rentrée. « Je l’espère », déclare Panos H. Koutras, réalisateur et producteur du film, qui souligne avec bonne humeur : « Je l’espère car je dois encore beaucoup d’argent. »





    © DR - STRELLA p14 - Entretien avec Panos H.Koutras & Larry Portis

    27/02/2013 17:04

     © DR - STRELLA  p14 - Entretien avec Panos H.Koutras & Larry Portis


     

    Christiane Passevant : Quel est le déclic qui a initié le film ? Qu’est-ce qui vous a guidé au départ, l’idée d’une famille recomposée ?
     
    Panos H. Koutras  : Ce n’est jamais très simple. En fait, c’est à la fois simple et compliqué. En ce qui concerne Strella , je voulais depuis longtemps raconter cette histoire. Cela me tenait à cœur de parler de la communauté transsexuelle et, en même temps, c’est un clin d’œil à ma culture. Comment percevoir aujourd’hui, en 2010, une forme de la tragédie grecque.
     
    Christiane Passevant : La présence de la culture grecque est en effet perceptible dans la forme tragique. Vous l’avez voulu ainsi ?
     
    Panos H. Koutras : Je suis grec et évidemment imprégné de ma culture, néanmoins mon intention n’a pas été de faire un film grec. J’ai voulu parler de quelque chose d’universel afin de toucher le plus de monde possible.
     
    Christiane Passevant : Le film est déjà distribué en France ?
     
    Panos H. Koutras : La sortie en France est le 17 novembre .
     
    Christiane Passevant : Comment avez-vous travaillé la bande son ?
     
    Panos H. Koutras : Pour la musique, j’ai travaillé avec un musicien qui a déjà composé la musique de mon précédent film . C’est un jeune compositeur avec lequel j’aime travailler. J’ai également beaucoup utilisé les ambiances et les bruits, le train par exemple qui est très présent et rythme en quelque sorte l’évolution du film. Cela crée un tempo dans l’appartement le train qui passe...
     
    Larry Portis : Strella est un film sur la famille et non pas sur la sexualité
     
    Panos H. Koutras : Vous avez raison. Le film ne pose à aucun moment de questions sur la sexualité et la transsexualité. Il y a certes des transsexuel-les, c’est un fait, mais c’est un film sur la famille, et particulièrement sur le lien qui lie les personnages. Ce qui m’intéressait, c’est le besoin de l’un pour l’autre et jusqu’où peut-on aller pour satisfaire ce besoin.
     
    Je préfère au mot amour, qui me semble abstrait même si c’est un très joli mot, le mot besoin ou le manque affectif. Ce qui est le moteur de tout drame, de toute fiction, c’est le manque. Le manque de Strella durant son enfance, le manque de son père quand il est en prison, le manque qui les sépare et ensuite les rassemble.
     
    Larry Portis : La véritable question que pose le film est finalement qu’est-ce que la famille ?
     
    Panos H. Koutras : Pour moi, c’est un groupe de personnes qui s’aiment, se respectent et sont prêtes à s’aider mutuellement sans qu’il y ait des obligations.
     
    Larry Portis : Pas dans le sens conventionnel.
     
    Panos H. Koutras : C’est cela. Le film a d’ailleurs un côté kitsch, un peu love story. C’est pour cela que le mot amour est très beau, mais ne veut pas dire grand chose. L’important est ce que l’on fait avec l’amour. De par mon expérience, c’est le manque de l’autre qui définit l’intensité de l’amour que j’ai pour une personne.
     





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