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© DR - SERAPHINE LOUIS - Peintre (1864-1942) p2
12/01/2013 18:45
Séraphine Louis est née à Arsy (Oise) le 3 septembre 1864. Son père était manouvrier et sa mère venait d'une famille de paysans. Elle perd sa mère le jour de son premier anniversaire, et son père, remarié, meurt alors qu'elle n'a pas tout à fait sept ans ; elle est alors recueillie par sa sœur aînée.Elle travaille d'abord comme bergère,puis,à partir de 1881,comme domestique chez les sœurs de la Providence à Clermont (Oise). En 1901, elle commence à travailler comme femme de ménage dans les familles bourgeoises de Senlis.
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© DR - SERAPHINE LOUIS - Peintre (1864-1942) p3
12/01/2013 18:52
Tout en travaillant, elle se met à peindre à la bougie dans un grand isolement et accomplit une œuvre considérable. Le collectionneur d'art allemand Wilhelm Uhde, installé à Senlis en 1912, découvre ses peintures et lui apporte son soutien.Mais il est obligé de quitter la France en août 1914, et il ne reprend contact avec Séraphine qu'en 1927, à l'occasion d'une exposition locale à Senlis. Son aide, alors, permet à Séraphine de peindre de grandes toiles de deux mètres de hauteur.
En 1929, Uhde organise une exposition Les peintres du Cœur sacré qui permet à Séraphine d'accéder à une certaine prospérité financière qu'elle dilapide au fur et à mesure. À partir de 1930, Uhde cesse d'acheter ses peintures à cause de la Grande Dépression, ce qui la perturbe gravement.
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© DR - SERAPHINE LOUIS - Peintre (1864-1942) p4
12/01/2013 19:04
Elle sombre alors dans la folie. On l'interne pour « psychose chronique » le 31 janvier 1932 à l'hôpital psychiatrique de Clermont et dès lors elle ne pratique plus son art.Ses œuvres sont pourtant exposées par Uhde : en 1932, exposition Les Primitifs modernes à Paris ; en 1937-1938, exposition Les Maîtres populaires de la réalité, à Paris, Zürich, New-York (MOMA) ; en 1942, exposition Les Primitifs du XXe siècle à Paris ; en 1945, exposition consacrée à Séraphine seule à Paris.
Elle meurt de faim à 78 ans le 11 décembre 1942 dans l'annexe de l'hôpital à Villers-sous-Erquery, dans le dénuement et les dures conditions des asiles sous l'Occupation allemande. Séraphine Louis est enterrée dans une fosse commune.
Son dossier porte la mention"cueille de l'herbe pour manger la nuit ; mange des détritus". Le musée Maillol à Paris, le musée d'art de Senlis, le musée d'art naïf de Nice, le LaM à Villeneuve-d'Ascq et le Centre Pompidou-Metz possèdent plusieurs de ses œuvres.
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© DR - SERAPHINE LOUIS - Peintre (1864-1942) p5
12/01/2013 19:11
Séraphine utilisait des couleurs qu'elle préparait elle-même, ainsi que du Ripolin qu'elle mélangeait avec d'autres produits. De façon un peu plus tardive, lorsque Wilhelm Uhde lui en a donné les moyens, elle utilisait des vernis.En ce qui concerne les pigments et les couleurs, elle n'a jamais dévoilé son modus operandi. Fait remarquable, sa matière picturale tient particulièrement bien et ne pose que peu de soucis de conservation.Ses peintures ont un aspect mat, presque ciré. Parfois, la signature est gravée au couteau, révélant une sous-couche de couleur contrastée. Il semble qu'elle signait ses peintures avant de les peindre.
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© DR - SERAPHINE LOUIS - Peintre (1864-1942) p6
12/01/2013 19:20
On peut remarquer que ses peintures comportent presque toutes, dans le quart inférieur, une bande ou une zone qui est manifestement d'un autre ordre que le reste de l'image : les fruits et fleurs continuent à s'épanouir dans cette région particulière de la peinture, mais d'autres éléments - herbes, feuilles plus sombres que dans le reste du tableau - invitent à imaginer cet espace spécifique comme une sorte de soubassement, de souterrain où tout s'enracine, de monde d'en-bas. Ce principe de composition rigoureux se répète sur de nombreux tableaux. Il rappelle certaines racines peintes par Frida Kahlo, qui s'inspirait quant à elle des ex-voto populaires mexicains. Le besoin irrépressible de création fait de Séraphine, pour reprendre les termes de Bertrand Lorquin, conservateur du musée Maillol, une artiste dévorée par « cette fameuse nécessité intérieure dont parlait Kandinsky »
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