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© DR - IDIOCRACY by Mike Judge (2007) p2
08/10/2012 05:05
Luke Wilson et Maya Rudolph
Résumé(part 1)
La baseline originale est : The Future is A No Brainer soit "le futur c'est tout réfléchi". Joe Bauers est l'image type de l'Américain moyen. Il travaille dans l'armée américaine comme simple soldat, en tant que responsable des archives d'une unité, et demeure sans ambition. Il est choisi par le Pentagone comme cobaye d'un programme d'hibernation censé durer un an (et dont le but est d'éviter de gâcher des soldats à fort potentiel lors de périodes sans conflits).
Une prostituée, incarnée par Maya Rudolph, est engagée pour tenir le rôle du cobaye féminin. Le responsable de l'expérience se retrouve embourbé dans une affaire de proxénétisme. Le programme d'hibernation voit ses fonds coupés, et les caissons contenant les deux cobayes sont oubliés dans une décharge. Les deux cobayes se réveillent 500 ans plus tard, dans un pays complètement transformé.
Ils découvrent à leur réveil une société totalement abêtie où le QI moyen de l'humanité a gravement baissé au cours des siècles précédents, à cause d'un « schéma de sélection naturelle inversée » ou effet dysgénique. La séquence d'ouverture du film montrait d'ailleurs comment les personnes peu éduquées se reproduisent à grande vitesse, tandis que les couples instruits ne font guère d'enfants.
La population de la Terre en 2500 n'est composée que de niais habitant des studios saturés de publicités murales et de déchets, passant leurs journées à ingérer pléthore de malbouffe via un tuyau et à regarder des programmes abrutissants à la télévision, calés en permanence sur la lunette de leurs toilettes.
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© DR - IDIOCRACY by Mike Judge (2007) p3
08/10/2012 05:13
Luke Wilson et Dax Sheppard
Résumé (part 2)
L'émission phare s'intitule « Aïe mes burnes » (Ouch My Balls), extrapolation évidente de Jackass : Le film - d'ailleurs, Mike Judge a participé au film Jackass: Number Two - où le protagoniste principal se voit asséner de violents coups de pied dans les parties génitales à longueur de temps.L'économie entière est régie par des entreprises, en situation de monopole, exerçant un pouvoir sans limite. Le seul désir des gens se résume à cette phrase : « I like money ». Après un bref séjour en prison, Joe, catalogué quelque temps, « Douteux » (Not Sure), est reconnu personne la plus intelligente du monde : son quotient intellectuel totalise en effet le meilleur score du moment, et attire l'attention du président américain Camacho, sorte de caricature gangsta rap, qui le nomme « secrétaire d'État à l'Intérieur ». Objectif : trouver en une semaine pourquoi les plantes ne poussent plus. La désertification de terres jusqu'alors encore fertiles est en effet imminente. L'eau est remplacée par une boisson enrichie en sels minéraux de type Gatorade, le Brawndo, y compris pour arroser les plantes, afin d'augmenter les bénéfices. Joe Bauers s'interroge sur la légitimité du Brawndo pour l'irrigation des terres, le gouvernement ne peut que lui rétorquer par le biais de ses représentants, que « le Brawndo est plein d'électrolytes » en exécutant le gimmick phare de la publicité Brawndo, et sans savoir du reste ce que sont les « électrolytes ».
L'eau « pure » n'est en fait utilisée que pour les toilettes. Joe Bauers suggère alors, après des heures de palabres, de remplacer l'eau enrichie par l'eau des toilettes pour l'irrigation des champs de culture. Les conséquences pour Joe seront catastrophiques.
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© DR - IDIOCRACY by Mike Judge (2007) p4
08/10/2012 05:18
Terry Crews : président Dwayne Elizondo Mountain Dew Herbert Camacho
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Cast Luke Wilson : Joe Bowers / ministre « Pas Sûr »
(baptisé Not Sure par l'ordinateur-tatoueur) Maya Rudolph : Rita Dax Shepard : Frito Terry Crews : président Dwayne Elizondo
Mountain Dew Herbert Camacho Anthony Campos : Secretaire de la Defense David Herman : Secretaire d'Etat Michael McCafferty : Officier Collins Earl Mann : Narrateur
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La critique de DVD Classik
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Mike Judge avait déjà déversé tout son fiel sur la culture (acculture) américaine avec sa série « Beavis and Butt-Head ». Pour son deuxième long métrage (après « Office Space » en 1999), il imagine un futur de l'Humanité particulièrement inquiétant de bêtise crasse. On suit ainsi le périple de Joe Bauers (Luke Wilson), un soldat sélectionné pour une expérience de l'armée, non pour ses capacités mentales ou physiques mais parce qu'il est est l'archétype parfait de l'Américain moyen. Il se situe au milieu de tous les tests et s'est fait comme spécialité de ne jamais en faire trop, s'échinant à être le plus discret possible afin de passer ses années de service derrière le bureau de la bibliothèque de l'armée, forcément peu visitée.
En compagnie d'une prostituée, Rita (Maya Rudolph), il est cryogénisé et tout deux doivent être réveillés une année plus tard. Seulement l'expérience est enterrée, et Joe et Rita se retrouvent cinq cents années dans le futur. L'évolution a fait son œuvre, mais dans un sens radicalement opposé à celui attendu : comme ce sont les gens les plus crétins, acculturés et pauvres qui font le plus d'enfants, la civilisation s'est écroulée en même temps que le QI moyen. Ils découvrent donc un monde complètement à la ramasse, où les déchets s'accumulent jusqu'à former des montagnes et provoquer des éboulements, où l'eau a été remplacée par une boisson énergisante (qui sert aussi à arroser les plantations, d'où une pénurie alimentaire sans précédent), où le président a été élu pour ses biscotos, son passé de star du porno et son look de gangsta rap.
A partir de ce postulat original et loufoque, Mike Judge tire à boulets rouges sur l'Amérique contemporaine. Tout y passe : le culte de l'argent, la mainmise des médias sur la société, la justice expéditive (la peine de mort par Monster Truck !), l'inconscience écologique, l'appétit carnassier et destructeur des multinationales, l'appauvrissement de la langue, la disparition de toute forme de culture au profit d'émissions télé décérébrantes... la charge est particulièrement féroce, Mike Judge utilisant sa fable pour décrire ce nivellement par le bas qu'il observe chez ses contemporains. Sans jouer la carte de la provocation à outrance ou du cynisme, Judge livre une comédie acide irrésistible, préférant souvent l'absurde aux gags potaches, multipliant à chaque plan des idées visuelles aussi hilarantes qu'effrayantes.
Car cette vision d'un monde tout entier livré à la bêtise et à l'ignorance fait aussi particulièrement froid dans le dos, et ce même si le cinéaste joue admirablement avec nos zygomatiques. La Fox a refusé de soutenir le film lors de sa distribution, si bien que « Idiocracy » n'a eu droit qu'à une sortie technique aux États-Unis et un peu partout dans le monde. Comme quoi le système ne parvient pas encore à tout digérer, ce qui rend salutaire des films comme celui de Mike Judge, la subversion pouvant encore trouver son chemin dans le formatage du cinéma par l'industrie.
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Olivier Bitoun
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© DR - IDIOCRACY by Mike Judge (2007) p5
08/10/2012 05:25
Le monde d'Idiocracy
La plupart des scènes du film évoquent de manière détaillée l'avilissement et l'abêtissement de la civilisation humaine du XXVIe siècle :La majorité des gens sont gros : l'affiche du film est d'ailleurs une reprise de l'Homme de Vitruve dessiné par Léonard de Vinci, qui apparaît désormais avec un ventre bedonnant.La langue anglaise est devenue une novlangue - référence à "1984" d'Orwell - contenant systématiquement des termes sexuellement explicites.
Le terme « Fuck » est banalisé sur les publicités. Le héros qui s'exprime de façon « correcte » mais sans cuistrerie, passe bientôt pour un « pédé » (pussy, ou fag') : l'anti-intellectualisme a triomphé.Les ordures ménagères ne sont plus traitées, au contraire, elles s'amoncellent en piles de centaines de mètres de hauteur qui occasionnent d'ailleurs la « grande avalanche », à l'origine du réveil de Joe Bauers.Tout le monde a au poignet gauche un tatouage code barre et les forces de police sont coiffées d'un casque de la Wehrmacht (allusion aux Hell's Angels).La symbolique des claviers numériques est réduite à sa plus simple expression pour s'adapter au niveau de lecture sommaire de l'époque.
Ainsi à l'hôpital, le diagnostic est fait grâce à des pictogrammes sur d'énormes touches aux couleurs criardes reproduisant des scènes de vie crues (un accouchement, un coup de couteau, etc.) et se substituent aux anciens symboles alphanumériques.À Washington, l'Obélisque n'est plus entretenu et s'affaisse telle la tour de Pise. Les citoyens lambda jouissent du lieu comme d'un terrain de jeu sans contrôle où ils s'adonnent au jet-ski.
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© DR - IDIOCRACY by Mike Judge (2007) p6
08/10/2012 05:33
Le monde d'Idiocracy (part 2)
Le « Réseau national de Masturbation » (Masturbation Network) assure les activités officielles de masturbation des États-Unis depuis 300 ans. C'est un sponsor officiel d'émissions de playmates assumant ouvertement leur vocation masturbatoire.« Time Mascheen », une sorte de parc à thème, propose une nouvelle historiographie,déconnectée des réalités:Hitler / Charlie Chaplin (en référence au film Le Dictateur) aurait été une seule et même personne, on voit aussi des T-rex américains et nazis s'entredévorer (en référence à Godzilla), etc.
Les dinosaures nazis ayant été exterminés, furent créées ensuite les Nations Unies, dominées par un tyrannosaure coiffé d'un casque bleu, afin de « dénazifier le monde » (to UnNazify the world, en référence à UN, le sigle des Nations unies). On termine la visite par un « Et les Nations unies nationsunisèrent le monde ».Les immeubles qui s'affaissent sont soutenus par des cordes dans un équilibre très instable.
Les arènes façon jeux romains du cirque ont été rétablies ainsi que la polygamie.On peut rapprocher ce film d'anticipation du roman 1984 de George Orwell, du film Brazil de Terry Gilliam, du film d'animation WALL-E voire, dans ce qu'il tente de révéler du rêve américain aujourd'hui, du Borat de Sacha Baron Cohen.(Mewdik)
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