Le monde d'Idiocracy
La plupart des scènes du film évoquent de manière détaillée l'avilissement et l'abêtissement de la civilisation humaine du XXVIe siècle :La majorité des gens sont gros : l'affiche du film est d'ailleurs une reprise de l'Homme de Vitruve dessiné par Léonard de Vinci, qui apparaît désormais avec un ventre bedonnant.La langue anglaise est devenue une novlangue - référence à "1984" d'Orwell - contenant systématiquement des termes sexuellement explicites.
Le terme « Fuck » est banalisé sur les publicités. Le héros qui s'exprime de façon « correcte » mais sans cuistrerie, passe bientôt pour un « pédé » (pussy, ou fag') : l'anti-intellectualisme a triomphé.Les ordures ménagères ne sont plus traitées, au contraire, elles s'amoncellent en piles de centaines de mètres de hauteur qui occasionnent d'ailleurs la « grande avalanche », à l'origine du réveil de Joe Bauers.Tout le monde a au poignet gauche un tatouage code barre et les forces de police sont coiffées d'un casque de la Wehrmacht (allusion aux Hell's Angels).La symbolique des claviers numériques est réduite à sa plus simple expression pour s'adapter au niveau de lecture sommaire de l'époque.
Ainsi à l'hôpital, le diagnostic est fait grâce à des pictogrammes sur d'énormes touches aux couleurs criardes reproduisant des scènes de vie crues (un accouchement, un coup de couteau, etc.) et se substituent aux anciens symboles alphanumériques.À Washington, l'Obélisque n'est plus entretenu et s'affaisse telle la tour de Pise. Les citoyens lambda jouissent du lieu comme d'un terrain de jeu sans contrôle où ils s'adonnent au jet-ski.