The soundtrack to this film was released as a Pink Floyd album. Due to a spat with the film company after filming was complete, the Floyd decided not to mention the planned film title, "La Vallee," in the album's title and instead chose to call the release "Obscured By Clouds," echoing a line of dialogue from the film. In response, "Obscured By Clouds" was added as a subtitle so it could gain from Pink Floyd's popularity. This turned out to be a good move as Pink Floyd would soon gain even more fame with the release of "Dark Side of the Moon" just a few months later.
Le film devait initialement s'appeler Les Aventures du lieutenant Maréchal, ce personnage étant le seul présent du début à la fin. Le scénario d'origine se concentrait sur les relations du lieutenant Maréchal et du capitaine de Boëldieu.
Le titre de ce film reprend littéralement celui d'un essai de Norman Angell, La Grande Illusion, paru en France en 1910 et ayant connu un succès mondial[4]. Renoir précisa qu'il avait choisi ce titre « parce qu'il ne voulait rien dire de précis »[5].
Le film s'inspire des récits d'évasion du Général Armand Pinsard. Jean Renoir l'a rencontré pendant la Première Guerre mondiale et ce dernier lui a sauvé la vie alors qu'il était pris en chasse par un avion allemand. Les deux hommes se perdent de vue pendant la guerre mais se retrouvent par hasard en 1934 pendant le tournage de Toni. Armand Pinsard raconte alors sa captivité en Allemagne et son évasion à Renoir qui s'en inspire pour écrire un premier scénario avec Charles Spaak. Le projet s'intitule d'abord L'évasion de Pinsard[6],[7].
Le scénario initial prévoyait une séquence supplémentaire : en se séparant, Maréchal et Rosenthal se donnaient rendez-vous dans un grand restaurant parisien pour fêter la victoire. Au jour dit, les deux chaises restaient vides, sans qu'on sache s'ils avaient renoncé à continuer à fraterniser, la paix revenue, ni s'ils avaient été tués ou épargnés.
Production
Jean Renoir a eu beaucoup de difficultés pour financer ce film et n'a pu trouver un producteur que par le soutien de Jean Gabin[6],[7].
Distribution des rôles
Jean Renoir a confié les rôles principaux à trois figures emblématiques de l'époque : Pierre Fresnay en aristocrate déclinant, Jean Gabin en titi parisien gouailleur et Erich von Stroheim en officier très rigide, trait accentué par sa minerve. La présence d'Erich von Stroheim a été imposée à Renoir par la production. Renoir a alors développé un personnage sur mesure pour Erich von Stroheim avec Rauffenstein[8].
À la suite d'un malentendu avec Erich von Stroheim, Jean Renoir dut réécrire le scénario alors que le tournage était commencé pour lui donner un rôle plus important car il ne devait faire, à l'origine, qu'une apparition. À l'origine également, le rôle de Boëldieu était écrit pour Louis Jouvet.
La petite Peters, qui interprète le rôle de Lotte, ne vit jamais le film : elle fut emportée par la grippe quelques semaines avant sa sortie[réf. nécessaire].
Sylvain Itkine qui joue le rôle de l'officier prisonnier amateur de Pindare a été membre d'un réseau de renseignements pendant l'Occupation, il fut arrêté par la Gestapo en été 1944 et mourut sous la torture[9].
Claude Renoir, qui travaillait auprès de son oncle Jean Renoir depuis 1932, fut contraint de quitter le tournage en Alsace pour raison de santé et fut remplacé durant trois semaines par son assistant Jean-Serge Bourgoin.
Musique
La trame sonore contient plusieurs mélodies bien connues à l'époque de culture française, anglaise et allemande :
Frou-Frou (1897), paroles d'Hector Monréal (1839-1910) et Henri Blondeau (1841-1925), musique d'Henri Chatau (18..-1933), chantée par Lucile Panis.
Aux bat' d'Af' chanson d'Aristide Bruant (1851-1925), dont le refrain est chanté par Carette pendant la préparation de la fête, juste avant qu'il ne tombe nez à nez avec un garde.
Il était un petit navire, joué par Boëldieu avec son pipeau, ou penny whistle, pour distraire les gardes pendant l'évasion de Rosenthal et Maréchal, qui plus tard, lors d'une altercation sur la route, se la crient l'un à l'autre.
Lors de sa présentation publique, le film fut amputé de 18 minutes, il ne fut projeté en version complète qu'au cours d'un festival organisé à Bruxelles en 1958. Au lendemain de la première au cinéma Marivaux, le film a été projeté sans interruption de 10 heures à 2 heures du matin. Le film a fait salle comble à chaque séance et a battu tous les records de fréquentation : 1,55 million de francs en quatre semaines, 200 000 spectateurs en deux mois dans une seule salle, meilleure recette de l'année 1937[réf. nécessaire].
Le film fut projeté exceptionnellement à la Maison-Blanche à Washington pour l'anniversaire de . .
Censure
Ce film fut interdit en Allemagne par le régime nazi et en France par les autorités d’occupation le1eroctobre1940[réf. nécessaire].En raison de l'esprit pacifiste, revendiqué par Jean Renoir, et de l'idée de fraternisation entre les peuples, ce film fut interdit en France et dans l'Europe occupée pendant la Seconde Guerre mondiale[réf. nécessaire].
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Copie du film
La cinémathèque de Toulouse a récupéré le négatif original du film dans les années 70 auprès des archives du film soviétique. Ce négatif avait vraisemblablement été récupéré à Berlin en 1945 par les Soviétiques. C'est ce négatif qui a permis de mettre au point une version restaurée du film en 2012[10].
Titre
La signification du titre du film a longtemps suscité des discussions : la « grande illusion » s'applique-t-elle à la durée de la guerre, dont personne ne s'attendait à ce qu'elle soit si longue ? Ou concerne-t-elle les relations entre les personnages (le rapprochement factice des classes sociales par la guerre, l'entente entre aristocrates malgré le conflit de leurs patries respectives) ? L'illusion dont parle le titre serait celle des frontières, qui ne séparent pas des nations ou des territoires, mais qui sont avant tout sociales. Au cours du dernier plan (On ne raconte PAS la fin bordel!!!!)
Une troisième hypothèse voudrait que l'illusion soit celle de la « Der des Der » qu'évoque Maréchal, aussitôt contredit par Rosenthal dans la dernière séquence de dialogue entre les deux évadés qui s'approchent de la frontière suisse. À Maréchal qui parle de la guerre en disant « En espérant que c'est la dernière », Rosenthal répond : « Ah ! tu te fais des illusions ! ». En effet, le film date de 1937, alors que le nationalisme est à son comble et que l'accession d'Hitler au pouvoir en 1933 laisse déjà présager une nouvelle guerre.
Thèmes
Ce film décrit des personnages fortement typés, (deux aristocrates, un titi parisien, un couturier et fils de banquier juif, un acteur, un instituteur, un ingénieur, etc.) lors de la Première Guerre mondiale. Ce film qui montre la fin de l'aristocratie française et allemande, s'attache à présenter les rapports de force et les affinités entre les différentes classes sociales au-delà des frontières et des conflits. La Grande Illusion n'est d'ailleurs ni un film d'aventures, ni même un film de guerre (il n'y a aucune scène de combat).
Le film est interprété comme une charge contre les nationalismes et l'antisémitisme[11].Il a également été interprété comme un œuvre pacifiste et il a d'ailleurs été interdit en 1940 par les autorités d'occupation pour cette raison[11].
Il est une scène dans laquelle on peut remarquer une reconnaissance des classes sociales. Après avoir accueilli les deux français avec une courtoisie qui déjà montre l’orientation humaniste du film, le Capitaine Rauffenstein les invite à partager la table que l’on prépare, là, au QG de cette escadrille allemande. Un plan rapproché poitrine montre alors les deux officiers côté à côte, échangeant quelques affinités, puis un autre plan, de même échelle, montre le lieutenant Maréchal et l’officier allemand assis à côté de lui dans la même relation d’affinités, l'Allemand proposant d'abord très courtoisement de couper la viande du lieutenant Maréchal quelque peu handicapé dans la manipulation de ses couverts par un bras blessé, puis évoquant, sur un « sans blague ! » de Maréchal, à la sonorité gouailleuse, le fait d'avoir travaillé tous deux en France dans la même branche, la mécanique.
Dans le film, Maréchal fait allusion au Comte de Monte-Cristo ( minute), néanmoins il s'agit du premier film à traiter essentiellement d'une évasion. . minute), néanmoins il s'agit du premier film à traiter essentiellement d'une évasion. .
L'histoire ne montre aucun personnage négatif : combattants ou gardiens ; les prisonniers alliés font leur devoir avec conscience mais sans héroïsme excessif, Boëldieu excepté. Tels qu'ils sont présentés, les camps de prisonniers de 1914-1918 ne donnent pas l'impression d'un épouvantable enfer (au moins les camps d'officiers).
Distinctions (on verra ça à la fin avec les ref IMDb)
Prix du meilleur ensemble artistique à l'exposition internationale d'art cinématographique de Venise (Ve Mostra de Venise (1937)).
Prix du meilleur film étranger décerné par la critique américaine en 1938.
Autour du film
Procès
L'écrivain Jean des Vallières, auteur en 1931 du roman Le Cavalier Scharnorst, a accusé Jean Renoir et Charles Spaak d'avoir plagié son ouvrage. De nombreuses similitudes existent en effet entre le film et le roman mais le jugement final dédouane Renoir[7].
Véracité historique
Une carte affichée sur un mur montre l'Allemagne avec ses frontières d'après 1919, c'est-à-dire celles de la République de Weimar alors que le portait de l'empereur allemandGuillaume II apparaît de nombreuses fois sur les murs, et que plusieurs éléments laissent penser que l'action semble avoir lieu en 1916. Le film mentionne en effet la perte puis la reprise de Douaumont. L'action s'étale sur plusieurs mois, compte tenu des changements de camps et tentatives d'évasion des personnages, sans compter le séjour à la ferme qui couvre Noël (1916 ou 1917)[réf. nécessaire].
Parallèlement, les prisonniers russes reçoivent une caisse de l'impératrice russe (qu'ils espèrent renfermer de la nourriture et qui contient en réalité des livres), ce qui atteste d'une action se déroulant avant les événements de la révolution russe de 1917.
Il n'y a jamais eu d'escadrille MF 902 (celle de Maréchal) mais cette dénomination correspond bien au système en vigueur en 1914-1918 car Renoir, qui fut aviateur, a pris soin d'utiliser un numéro non attribué, la série n'ayant pas atteint 600.
↑Norman Angell, La Grande Illusion, Paris, Librairie Hachette, 1910, cité par Philippe Simonnot, L'erreur économique : Comment économistes et politiques se trompent et nous trompent, Paris, Denoël, « Médiations GF », « Médiations GF », 15 janvier 2004, 412 , 52 , 52
↑Claude Beylie - 1975 Jean Renoir, le spectacle, la vie 56 56
↑ a et bFrançois Truffaut, « Jean Renoir, sur "La Grande Illusion" », dans Classiques du cinéma, Balland, avril 1974réédité dans François Truffaut, Le plaisir des yeux, Flammarion, 1987, 102-109 102-109
↑Noémie Luciani, « "La Grande Illusion" : à la redécouverte d'un des chefs-d’œuvre de Jean Renoir, dans une copie restaurée », Le Monde, 15 février 2012(lire en ligne [archive])
"Renoir vient me voir: "Imagine-toi qu'on voudrait que je fasse un film qui s'appelle PEPE LE MOKO -Eh bien ,lui ai-je dit, si le scénario te plait, il faut le faire! -Mais le scénario, il faudrait le refaire...le film commence par une plaque dédiée aux policiers morts dans l'accomplissement de leur devoir...ça me débecte.. . et puis là- dessus on entend un bruit de mitrailleuse et la plaque vole en éclats! ça c'est le début du film..Plus loin il y a des poursuites dans la Casbah, en voiture!...
Je suis allé dans la Casbah et je peux te dire que les rues sont si étroites qu' il ne peut pas y avoir de poursuite en voiture... Bref,moi,je ne veux pas refaire SCARFACE!" Je lui répond :"tu dois faire le film comme tu l'entends. Comme tu n'es pas pressé, que tu n'as pas besoin d'argent, tu n'as qu'à les envoyer se faire foutre!". C'est ce qu'il a fait. Mais quand Duvivier est venu me trouver pour écrire PEPE LE MOKO je me suis souvenu des remarques de Renoir" Henri Jeanson, Interview ORTF.
"Il ne trouvait pas d'engagement. Remarquez il était dans une situation de fortune assez brillante. Il avait les tableaux de son père. qu'il avait vendus d'ailleurs pour faire des navets. Vendre un Renoir pour faire TIRE AU FLANC, vous avouerez que c'est un peu exagéré...ll faut surtout ne pas aimer la peinture !" Henri Jeanson, Interview ORTF.
"Si tu allais proposer à Duvivier LA GRANDE ILLUSION, il me donnerait en échange LA BELLE EQUIPE..." Duvivier m'écoute avec attention:" Votre histoire de soldats ne m'intéresse pas du tout... Vous perdez la raison ?' Je reviens un peu penaud chez Renoir qui avait bien compris ce qu'il y avait de Front Popu dans mon scénario de LA BELLE EQUIPE. ''Eh bien,...on va continuer, on va faire LA GRANDE ILLUSION". Il s'en est fallu de très peu de choses. Dans une certaine mesure LA GRANDE ILLUSION pouvait mieux convenir à Duvivier et on peut imaginer ce qu'aurait donné LA BELLE EQUIPE dirigée par Renoir...Des films totalement différents, mais incontestablement deux autres grandes réussites." Charles Spaak,1971.