Electric Café
La première scène de NIKITA est primordiale. En quelques minutes, elle situe l'univers extrêmement violent dans lequel évolue la bande à RICO. La prédominance du bleu (couleur plutôt froide) contraste avec la fureur dans laquelle plongent les différents acteurs de la confrontation.Besson fait la preuve d'une très grande maîtrise des effets spéciauxet le montage rapide donne une force d'impact à la scène qui reste intacte même après un grand nombre de visionnage(s).
La scène comportent un grand nombre de plans qui s'enchaînent très rapidement. Ceci induit un grand nombre de prises. Et comme à chaque prise, les explosions et les impacts de balles détruisent les éléments du décor, Dan Weil, le décorateur a imaginé un décor composé de quatre panneaux en contre-plaqué pour les murs de la pharmacie. Entre chaque prise, l'équipe partait sur un autre plateau pour tourner d'autres scènes pendant que les décorateurs, les charpentiers et les électriciens remettait "à neuf" la pharmacie.
Au bout de quatre heures, l'équipe revenait et constatait avec stupéfaction que la pharmacie détruite quelques heures plus tôt était de nouveau nickel !Le générique de NIKITA est un clin d'oeil au GRAND BLEU avec un premier plan sur les pavés de Paris qui est du même type que le plan d'hélicoptère au ras des vagues de la Méditerranée. On retrouve d'ailleurs les deux frangins d'Enzo dans la bande à Rico. Mais rapidement, on s'aperçoit que le film est radicalement différent du BLEU, voire même opposé.
Besson dit qu'on ne peut pas passer sa vie à parler du bleu... et ignorer le noir. La puissance de la scène est aussi due à l'utilisation d'un enregistrement son numérique de très grande qualité. NIKITA fut d'ailleurs l'un des premiers films à utiliser une bande son digitale.Maintenant, c'est devenu monnaie courante. Dès les premiers dialogues on sent la tension qui s'installe. Le gang de RICO ne compte que des marginaux toujours à la limite et que le manque rend aggressifs.
Dès que la police apparaît, les paumés laissent éclater leur colère. Et ça fait très mal ! Mais leur errance s'arrête ici, stoppé net par le tireur d'élite. Seule NIKITA s'en sort après avoir abattu un dernier policier. Après le carnage, un calme relatif s'installe. Le ton du film est donné.