Pour célébrer le dixième anniversaire de la mort du roi, la reine organise un bal à son château de Kranz. Refusant de montrer son visage, elle reste dans sa chambre pour souper avec le fantôme du roi. Or, sa solitude est interrompue lorsqu’un assassin, mal en point et ayant une forte ressemblance au défunt monarque, surgit dans ses quartiers. Voyant en lui sa mort si attendu, elle décide de la garder près d’elle, instaurant les bases d’un complot tordu et d’un amour tragique.
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Adapté de son propre texte, écrit pour la scène, Jean Cocteau réalise, en 1948, L’aigle à deux têtes, un film qui assume sa théâtralité sans tout à fait se résumer à du théâtre filmé. Campé dans un lieu et un temps historique imaginaire, qui rappel fortement l’Autriche de la fin du 19ième siècle, le récit nous propose la rencontre fortuite entre deux personnages : une reine anarchiste (Edwige Feuillère) et un anarchiste monarchiste (Jean Marais).
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Avec son histoire, Cocteau cherche à confronter ses deux personnages pour en faire éclater un amour improbable et ardent. Un amour qui sera rapidement confronté aux machinations machiavéliques des prétendant à la royauté. C’est là que Cocteau déploie la partie intéressante du film : les dialogues expressifs entre les personnages qui évoquent les relations de pouvoir entre les classes sociales, entre les hommes et les femmes, entre les amoureux.
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Cependant, l’ambition poétique du texte n’atteint jamais vraiment la mise en scène. En effet, elle s’efface pour laisser place au texte et aux acteurs qui incarnent avec intensité des personnages romantiques qu’ils connaissent bien. Cocteau se contente de filmer ses acteurs, qui offrent des performances puissantes Certains diront que L’Aigle à deux têtes est un film oublié. Ils n’ont certainement pas tort puisqu’il n’atteindra pas la notoriété de La Belle et la Bête. Cependant, les fervents amateurs de Cocteau et ceux qui tiennent à voir son œuvre complète, seront satisfait.
(Gabriel Bouvier-Pelletier)
