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©-DR-LA BELLE ET LA BĘTE de Jean Cocteau (1946) p4
20/12/2014 15:56
Jean Marais : Avenant et Josette Day : la Belle
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©-DR-LA BELLE ET LA BĘTE de Jean Cocteau (1946) p5
20/12/2014 15:58
Interprétation L'histoire a tout du « roman d'apprentissage ». La Belle refuse au départ de grandir, de se séparer de son père et d'avouer son amour à Avenant. Son père refuse de la laisser grandir. Ses deux sœurs et son frère vivent de façon égoïste et sans faire d'efforts. La Bête cherche l'amour pour se délivrer de son maléfice. La Belle goûte peu à peu à la vie fortunée avec la Bête, dont seule l'apparence la tient à distance. Alors qu'Avenant et Ludovic (le frère de la Belle) sont chez la Bête pour la voler et la tuer (dans le cas d'Avenant, également pour délivrer la Belle), envoyés « à la mort » par les deux sœurs, elles-mêmes avides de richesses, Avenant est abattu d'une flèche par la statue de Diane et se change en Bête. On comprend que c'est son tour d’être une Bête, tandis que la Bête redevient un prince, volant au passage par magie l'apparence d'Avenant.
Le film se termine abruptement avec l'envol de l'ex-Bête et de la Belle, mais on peut imaginer sans peine ce qui arrive aux autres personnages : la Belle épouse la Bête, les sœurs et le père deviennent riches (pour le cas des sœurs, c'est moins sûr, car les richesses qu'elles touchent deviennent des choses hideuses) , Ludovic soit est tué par la bête (Avenant)- mais c'est peu probable car le dernier plan montre la bête morte - soit s'enfuit dans la forêt et disparaît. Ses chances de retrouver son chemin vivant paraissent minces, à moins que le magnifique ne le ramène, s'il se souvient de la formule, ce qui ne semble pas être le cas. Les sœurs se sentiront, peut-être, un peu responsables. La Belle, elle, semble avoir fait le choix de"ne pas être gênée"par toute cette magie et ces maléfices pour son propre bénéfice. Elle sacrifie donc son véritable amour (Avenant) à son apparence et à la Bête. On peut ainsi se demander si - à l'exception d'Avenant, héroïque par amour - tous ne sont pas des bêtes.
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©-DR-LA BELLE ET LA BĘTE de Jean Cocteau (1946) p6
20/12/2014 16:07
(Sous réserve)
Nane Germon : Adélaïde / Marcel André : Le père / Mila Parély : Félicie
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©-DR-LA BELLE ET LA BĘTE de Jean Cocteau (1946) p7
20/12/2014 16:10
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©-DR-LA BELLE ET LA BĘTE de Jean Cocteau (1946) p8
20/12/2014 16:12
Production
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L'élaboration du film
Juste après la Deuxième Guerre mondiale, Jean Marais a proposé à Jean Cocteau de faire un film qui se baserait sur deux œuvres du XVIIe siècle et XVIIIe siècle. L'une, dont le titre et la majeure partie du contenu narratif, est le conte de fées de Madame Leprince de Beaumont, publié pour la première fois dans l'anthologie Le Magasin des Enfants, ou Dialogues entre une sage gouvernante et ses élèves à Londres en 1757 et que Cocteau avait déjà pensé avant la guerre à adapter pour le théâtre ou pour un pantomime. La seconde source narrative du film est aussi un conte de fées : La Chatte blanche de Madame Marie-Catherine d'Aulnoy, publié quelque soixante ans auparavant dans une des premières anthologies du genre des Kunstmärchen (contes littéraires) imprimées en France : Les Contes des Fées, Paris, 1697-1698.
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De ce conte, un seul motif évocateur se trouve dans le film : les domestiques, ayant été transformés par magie, en sont réduits à leur seuls bras et mains, encore prêts à servir. Cocteau a trouvé l'idée excellente : non seulement elle coïncidait avec les rêves qu'il avait eus dans son enfance, mais elle lui offrait une nouvelle possibilité cinématographique : mettre en scène des contes de fées. À première vue ce film est différent du précédent pour lequel Cocteau avait écrit le script et qu'il avait dirigé, mais tous les deux travaillent sur des mythes et créent une ambiance d'une beauté qui dérange. Dans son esprit le film reste fidèle à ces deux contes de fées mentionnées, mais la mise en image est de Cocteau et de personne d'autre. Il a ouvert une voie qu'emprunteront après lui des metteurs en scène, comme Ingmar Bergman, François Truffaut et Vincente Minnelli.
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L'œuvre d'Alexandre Arnoux, La belle et la bête, pièce de théâtre publiée en 1913 en Belgique, aurait aussi inspiré ce film. L'intrigue du film est plus proche de cette pièce que du conte original, notamment dans la mise en situation de l'intrigue, l'absence de la fée, etc. Cocteau devait initialement cosigner le film avec Marcel Pagnol et s'était associé à la Gaumont qui se désengagea en 1944 alors que Pagnol avait rompu son contrat car il venait de quitter sa compagne Josette Day, rôle principal du film, pour l'actrice Jacqueline Bouvier.
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