Interprétation
L'histoire a tout du « roman d'apprentissage ». La Belle refuse au départ de grandir, de se séparer de son père et d'avouer son amour à Avenant. Son père refuse de la laisser grandir. Ses deux sœurs et son frère vivent de façon égoïste et sans faire d'efforts. La Bête cherche l'amour pour se délivrer de son maléfice. La Belle goûte peu à peu à la vie fortunée avec la Bête, dont seule l'apparence la tient à distance. Alors qu'Avenant et Ludovic (le frère de la Belle) sont chez la Bête pour la voler et la tuer (dans le cas d'Avenant, également pour délivrer la Belle), envoyés « à la mort » par les deux sœurs, elles-mêmes avides de richesses, Avenant est abattu d'une flèche par la statue de Diane et se change en Bête. On comprend que c'est son tour d’être une Bête, tandis que la Bête redevient un prince, volant au passage par magie l'apparence d'Avenant.
Le film se termine abruptement avec l'envol de l'ex-Bête et de la Belle, mais on peut imaginer sans peine ce qui arrive aux autres personnages : la Belle épouse la Bête, les sœurs et le père deviennent riches (pour le cas des sœurs, c'est moins sûr, car les richesses qu'elles touchent deviennent des choses hideuses) , Ludovic soit est tué par la bête (Avenant)- mais c'est peu probable car le dernier plan montre la bête morte - soit s'enfuit dans la forêt et disparaît. Ses chances de retrouver son chemin vivant paraissent minces, à moins que le magnifique ne le ramène, s'il se souvient de la formule, ce qui ne semble pas être le cas. Les sœurs se sentiront, peut-être, un peu responsables. La Belle, elle, semble avoir fait le choix de"ne pas être gênée"par toute cette magie et ces maléfices pour son propre bénéfice. Elle sacrifie donc son véritable amour (Avenant) à son apparence et à la Bête. On peut ainsi se demander si - à l'exception d'Avenant, héroïque par amour - tous ne sont pas des bêtes.