« Avec le néo-réalisme, le peuple de la rue, des paysans, des ouvriers, a la parole »
Giuseppe de Santis, Cinémaction, n° 70
Le néoréalisme est le nom du mouvement cinématographique qui son apparition en Italie au cours de la Seconde Guerre mondiale. En opposition parfaite avec l'insouciance et la légèreté de la période des "Téléphones blancs"(Telefoni bianchi), il couvre la période allant de 1943 à 1955.
La principale caractéristique de ce courant est de présenter le quotidien en l'état, en adoptant une position moyenne entre scénario, réalité et documentaire et en se servant souvent de gens de la rue à la place d'acteurs professionnels, en quelque sorte en romançant la « vraie vie ».
La pénurie de moyens pour les films hors de la ligne du gouvernement fasciste avant sa chute en 1943 puis pour tous après, l'indisponibilité par manque de finances des plateaux de tournage après 1944 contraignent de tourner dans la rue, d'acclimater les longs métrages dans les lieux authentiques : cela devient une sorte de code stylistique du néoréalisme qui va puiser dans ces apparentes contraintes une incontestable qualité de vérité.
Les autres caractéristiques du néoréalisme sont d'une part, le déplacement du regard du réalisateur porté sur l'individu vers la collectivité (l'individu ne peut exister sans son contexte social, et ensuite on"zoome"), d'autre part, une prédilection pour la narration (on préfère raconter une situation plutôt que de mettre en scène une longue explication) et enfin, la prééminence de l'analyse lucide des scènes douloureuses et de la critique ouverte de l'autorité en place, cruelle ou indifférente.