Jaime King (la soeur jumelle de Goldie et...Goldie)
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Analyse 1
Avec un casting de malade, qui réunit toutes les gueules du cinéma américain (Michael Madsen, Rutger Hauer, Michael Clarke Duncan, Tommy Flanagan ect), Sin City tente d’ailler un casting all star et de renouer avec le genre du film noir, qui faisait partie de l’âge d’or du cinéma américain tout en exploitant les techniques actuelles pour doser un film violent, érotique, brutal et un brin mélancolique. La collaboration entre Miller, Rodriguez et Tarantino fonctionne à merveille et le film, décomposé en trois volets, est très intéressant autant que surprenant
L’intégralité des séquences mettant en scène les acteurs de Sin City ont été tournées devant un écran vert, à l’instar du mésestimé(et complètement boudé au cinéma)Capitaine Sky et le monde de demain. Les extérieurs de ce long-métrage tourné avec des caméras numériques Haute-Définition ont ensuite été ajoutés indépendamment, au stade de la post-production. L’ensemble donne une impression d’originalité manifeste, mélangeant un esprit comic indépendant à de réels acteurs et accentuant, comme la bande dessinée (en conservant le style « Millerien »), leurs expressions et leurs placement dans le champs de la caméra.
Comme également la BD, il y a très peu de couleurs, hormis des cheveux, des lunettes ou encore du sang jaune, juste ce qu’il faut pour insister sur les détails qui sont les plus marquant. Ce parti pris original s’il en est, permet de montrer qu’il est possible de sortir des sentiers battus pour présenter une oeuvre originale sur grand écran.Sin City, cette adaptation de la « Ville du péché » est particulièrement réussie si l’univers assez machiste séduit. L’œuvre des trois réalisateurs est assez originale et complète à merveille les films tirés de comics books. On est ici dans une ambiance obscure, torturée, avec des personnages qui ont morflé et on adhère complètement. Pour peu, bien entendu, que vous aimiez cela…
Cette adaptation des comics du même nom de Franck Miller est une pure merveille, une série de grandes réussites. La première, est que pour respecter l’ambiance et le découpage de cette œuvre, le réalisateur Robert Rodriguez a eu le courage de respecter case par case le travail de l’auteur d’origine, parvenant même par ce moyen à l’associer à la réalisation, car le story-board est la bande dessinée elle-même. La seconde, le travail sur les couleurs, accentue le rendement visuel, un peu comme les plans déformées dans le comic. Mais surtout, la plus grande réussite, est le casting de ce film, très hétéroclite, par lequel le réalisateur parvient à capter l’essence même de SIN CITY.
L’adaptation porte alors sur trois chapitres précis de l’œuvre de Franck Miller, et c’est avec virtuosité et montage imbriqué, que Rodriguez parvient à restituer à l’écran l’esprit de la ville du péché, en français dans le texte. Le design du film est difficilement explicable mais à certains moments, vu la photographie et le cadrage, on a simplement l’impression de voir une case de la bande dessinée.Avec ses diagonales et ses perspectives. Le scénario est dit "à tiroirs" avec une histoire à sketch où des éléments apparaissant en commun petit à petit et un montage à la Tarantino, c'est-à-dire étalé sur le long du film. Ce dernier a d’ailleurs participé à la réalisation, au cours d’une séquence particulière.
D’autre part les acteurs, parfaitement en adéquation avec le style du film, font ressortir la noirceur de l’œuvre originale, par un jeu typique du cinéma noir américain des années 40. Des gueules cassés, des femmes forcément fatales, et une ambiance délétère, font déjà de ce film une réussite totale. A ceci, on ajoute un style totalement maîtrisé et un design unique, et on obtient peut-être le film le plus stylé de l’année, en tout cas un des meilleurs polars de la décennie et surtout le meilleur film de Robert Rodriguez.
Guillaume Bannier