Extraits du roman
[Le troisième clan était celui du monde proprement dit, ce monde des bals, des dîners, des toilettes brillantes, qui se maintient d’une main à la cour pour ne pas tomber dans le demi-monde, qu’il s’imagine mépriser tout en partageant ses goûts.
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Anna sur son mari
Elle n’éprouvait plus envers son mari que la répulsion du bon nageur à l’égard du noyé qui s’accroche à lui et dont il se débarrasse pour ne pas couler.
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Kitty sur Anna
Comme elle est belle ! Mais il y a quelque chose en elle qui m’inspire une immense pitié."
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["Les gens de son monde [celui de Vronski] divisent l'humanité en deux catégories opposées. La première, tourbe insipide,sotte et surtout ridicule,s'imagine que les maris doivent être fidèles à leur femme, les jeunes filles pures,les femmes chastes,les hommes courageux,fermes et tempérants, qu'il faut élever ses enfants, gagner sa vie, payer ses dettes, et autres fariboles : c'est le vieux jeu.
La seconde au contraire - le"gratin"à laquelle ils se vantent tous d'appartenir, prise l'élégance, la générosité, l'audace, la bonne humeur, s'abandonne sans vergogne à toutes ses passions et se moque du reste."]
— Léon Tolstoï, Anna Karénine, première partie, chapitre 34.