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©-DR- PULP FICTION de Q.Tarentino p4
30/01/2012 08:09
Accueil critique
Le film a été très bien accueilli par la critique, recueillant 94 % de critiques favorables, avec un score moyen de 9/10 et sur la base de 68 critiques collectées, sur le site Rotten Tomatoes[67]. Sur le site Metacritic, il obtient un score de 94/100, sur la base de 24 critiques collectées[68].
Roger Ebert, du Chicago Sun-Times, donne au film 4 étoiles sur 4, vantant la qualité du scénario, les situations et les dialogues « inventifs et originaux » et estimant que « le film ressuscite un genre vieillissant ainsi que quelques carrières »[69]. Richard Corliss, de Time Magazine, est tout aussi enthousiaste, écrivant qu'il « domine les autres films de l'année de manière aussi majestueuse et menaçante qu'un chef de gang à l'école maternelle. Il défie les productions hollywoodiennes d'être aussi futées que lui en allant aussi loin. Si de bons réalisateurs acceptent le challenge implicite de Tarantino, les salles de cinéma pourraient être à nouveau un formidable endroit où passer son temps »[70].
Janet Maslin, du New York Times, décrit le film comme « un voyage triomphant et habilement désorientant à travers un demi-monde qui jaillit entièrement de l'imagination de M. Tarantino, un paysage peuplé de dangers, de chocs, d'hilarité et d'une vibrante couleur locale. Rien n'est prévisible ou familier dans ce monde irrésistiblement bizarre. Vous n'entrez pas simplement dans une salle de cinéma, vous descendez dans un terrier de lapin »[71]. Mick LaSalle, du San Francisco Chronicle, évoque un « film à la fois monumental et immédiatement accessible » dont l'énergie ne retombe jamais, empli d'humour noir et d'une violence quasiment chorégraphiée[72].
Pour Owen Gleiberman, d'Entertainment Weekly, c'est la « la redécouverte du plaisir qu'un film peut apporter » où Tarantino combine « la discipline et le contrôle à une joie sauvage et absolue » avec de superbes performances d'acteurs de Travolta, Willis, Keitel et surtout Jackson[73]. Ian Freer, du magazine Empire, donne au film 5 étoiles sur 5, commentant : « Tarantino tisse un pan de l'histoire du film de gangsters avec ce film brillant et novateur. Saupoudré de grands moments et porté par des acteurs au sommet de leur jeu, le scénario astucieux, les références à la pop culture, l'amoralité jubilatoire, la musique culte et l'énergie hyperactive du film ont redéfini le genre pour l'avenir »[74].
Peter Travers, de Rolling Stone, compare le jeu des acteurs à de la « dynamite » et évoque un film « férocement divertissant sans aucune trace de prudence, de complaisance ou de politiquement correct pour inhiber ces 154 minutes délicieusement sanglantes »[75]. Et pour Desson Howe, du Washington Post, c'est un « divertissement hypnotisant », « brillant et brutal, drôle et vivifiant, choquant par sa cruauté et désarmant par sa tendresse » et porté par un quatuor irréprochable d'acteurs principaux[76].
Parmi les quelques critiques mitigées ou négatives, Kenneth Turan, du Los Angeles Times, estime que Tarantino « semble être à la peine dans ses effets. Certaines scènes, notamment celle impliquant un viol homosexuel, donnent une sensation inconfortable de désespoir créatif de quelqu'un qui a peur de perdre sa réputation et faisant des pieds et des mains pour choquer les sensibilités »[77]. Stanley Kauffman, du New Republic, a le sentiment que le film joue trop sur son aspect dégoûtant et qu'il « encourage l'appauvrissement culturel »[78]. Et Pour John Simon, de National Review, le film compte des moments amusants et des acteurs accomplis mais « il y a toujours quelque chose pour gâcher le plaisir » et l'intérêt suscité par la structure scénaristique ne comble « ni les moments creux, ni la superficialité »[79].
En France, Marc Weitzmann, de Première, juge que le film est « un grand moment de jubilation » « nerveux, léger, souvent drôle », où certains dialogues « frôlent les mèches du sublime » et qui « offre une formidable galerie de personnages », les acteurs s'en donnant « à cœur joie », notamment Travolta « grandiose de regard bovin et d'allure avachie »[34]. Philippe Rouyer, de Positif, estime que Tarantino « crée un univers complexe et cohérent » où « le rire est omniprésent, l'humour des situations et du langage servant de contrepoids à la tension inouïe de l'action » et où « les multiples références culturelles ne paraissent jamais artificiellement plaquées sur l'intrigue » mais « la constituent »[80].
La rédaction des Inrockuptibles le qualifie de « parangon de junk-culture américaine » et met en avant le « génie du casting, [la] construction en boucle temporelle virtuose, [et les] dialogues hilarants portés dans le rouge comme un duel de guitares électriques »[81]. Michel Pascal, du Point, évoque un film qui « bafoue les lois de la narration classique, jouant avec le temps, les personnages et les situations en cercles concentriques » et « qui refait de John Travolta une star, dans le rôle grandiose du tueur Vincent Vega, empâté et cocaïné. Son concours de twist au resto avec Uma Thurman perruquée est devenu un morceau d'anthologie comme l'histoire de la montre de Bruce Willis, les anneaux de Rosanna Arquette, ou la torture sado-maso avec les flics homos de Los Angeles »[82].
La rédaction de Télérama délivre deux critiques opposées : côté pour, Vincent Remy juge le film d'une « irrésistible drôlerie. Violent, peut-être, mais d'une violence surréelle, jamais racoleuse, désamorcée par le burlesque » avec « des dialogues déphasés [et] un timing déstructuré qui finissent par faire « la » différence » ; côté contre, Laurent Bachet évoque une « esbroufe immorale » où « l'auteur ne porte aucun regard critique sur les comportements de ses protagonistes. Et pas le moindre regard sur le monde qui les entoure » et d'une « affreuse misogynie »[83]. Et pour Vincent Ostria, des Cahiers du cinéma, c'est un « film de cinéphage plutôt que de cinéphile » où « le cinéaste a un vrai sens du dialogue et un culot indéniable mais à la longue cette habileté tourne au procédé, cette audace devient rapidement mécanique » et « passé l'effet de surprise, le mécanisme tourne à la routine »[84].
En Belgique, Jacques Decker, du Soir, délivre une critique cannoise mitigée, reconnaissant la « patte » du réalisateur qui, même s'il « filme de façon très conventionnelle, excelle dans le montage survolté et aime construire les scénarios comme des pièges à rats » mais estimant qu'il « se moque de son contenu »[85].
Distinctions
Le film a reçu de nombreuses récompenses dont la Palme d'or au Festival de Cannes 1994, prix accordé sous l'impulsion du président du jury Clint Eastwood et qui a suscité la controverse à la fois au sein du public cannois et de la presse francophone, très divisée à son sujet et dont les favoris étaient des films plus « conventionnels » tels que Soleil Trompeur, Vivre ! et Trois couleurs : Rouge. Ainsi, Michel Ciment et Yann Tobin, de Positif, saluent ce « choix anticonformiste » qui récompense « l'audace, le jaillissement créatif et le désir d'explorer les limites de son matériau »[86] et Didier Allouche, du magazine Impact, évoque une « guerre de tranchées entre amateurs et détracteurs du film » et se félicite de sa victoire car « c'était le seul film à polémique, le seul à donner un vrai plaisir cinématographique immédiat »[87] ;
alors que Thierry Jousse, des Cahiers du cinéma, affirme que le jury a récompensé le film uniquement car « les Américains sont là pour faire le spectacle »[88], et que Jacques Decker, du Soir, estime que c'est un « scandale » et le « plus absurde des palmarès »[89]. À l'annonce de la Palme d'or, quelques huées fusent du public, Tarantino y répondant par un doigt d'honneur[90]. Il faut attendre la sortie du film en salles pour que la presse reconnaisse ses mérites[91].
Parmi les autres récompenses les plus prestigieuses, le film reçoit en 1995 sept nominations, dont celui du meilleur film, lors de la cérémonie des Oscars cérémonie des Oscars et six lors de la cérémonie des Golden Globes cérémonie des Golden Globes (ne remportant dans les deux cas que le prix du meilleur scénario) ainsi que neuf nominations aux BAFTA Awards (avec un nouveau prix du meilleur scénario et celui du meilleur second rôle masculin pour Samuel L. Jackson). Il est également nommé pour le César du meilleur film étranger.
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©-DR- PULP FICTION de Q.Tarentino p5
30/01/2012 08:16
Nan..pas une scène "mythique",ni une scène "culte",juste une scène pour laquelle un acteur et une actrice,qui vont être grassement payés ,encensés,félicités,lèche-cul isés,récompensés,oscarisés, dansent le twist.Point final.
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Analyse
Artificialité et postmodernisme
Quentin Tarantino a indiqué qu'il avait prévu dès le départ de réaliser un « Black Mask movie », se référant par ce terme au magazine ayant popularisé les histoires de détectives dans le genre noir[107]. Le critique Geoffrey O'Brien voit le résultat comme relié « assez fortement à une autre forme traditionnelle des pulp magazines : les contes de fantastique et d'horreur écrits entre autres par William Irish et Fredric Brown… Tous deux se situent largement dans un royaume d'improbables coïncidences et de cruelles plaisanteries cosmiques, un royaume que Pulp Fiction a fait sien »[108]. O'Brien trouve en particulier une forte affinité entre les intrigues complexes et les retournements de situation des romans de Brown et la structure récursive et entrelacée du film[109].
Par ailleurs, l'ordre des différents cahiers reliés pour former les pulp magazines était souvent erroné, la fin pouvant se retrouver avant le début, comme dans le film de Tarantino. James Mottram considère le romancier Elmore Leonard, dont Tarantino a reconnu l'influence, comme la principale inspiration littéraire du film. Il suggère que les « riches dialogues » de Leonard se reflètent dans ceux, basés sur la culture populaire, de Tarantino, et met aussi en avant le fait que le sens de l'humour aigu et très noir de Leonard prend un monde violent comme source d'inspiration[110].
Pulp Fiction est considéré comme un des principaux représentants du cinéma postmoderne, qui se caractérise par « son évocation d'une force viscérale si intense qu'elle se substitue à tout souci d'atteindre un sens profond », détachant de l'intrigue des « morceaux de bravoure isolés, soit par le brio des dialogues, soit par l'étrangeté de l'action, soit par l'étalage virtuose du style cinématographique »[111]. Robert Kolker voit « les fioritures, l'apparente banalité pleine d'esprit des dialogues, la rupture maladroite de la temporalité [comme] une couche transparente par-dessus un pastiche […] essentiellement de deux films que Tarantino semble ne pas pouvoir se sortir de l'esprit : Mean Streets et L'Ultime Razzia »[112].
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Mais Pulp Fiction se démarque de ses prédécesseurs postmodernes hollywoodiens Hudson Hawk (1991) et Last Action Hero (1993) qui « ont poussé la blague trop loin… en ne faisant que se moquer ou en suggérant qu'ils étaient plus malins que le public » et ont connu l'échec[113]. Alberto Morsiani écrit que « l'impressionnant format en cinémascope des plans étudiés par Tarantino et son remarquable directeur de la photographie Andrzej Sekula, cadre souvent des objets en très gros plans et offre des contrastes assez vifs qui rappellent les stratégies visuelles de Sergio Leone », reconnu par Tarantino comme un de ses modèles[114]. Pour Martin Rubin, ces « images en format large expansives et brillamment colorées » évoquent plutôt celles de réalisateurs de comédies tels que Frank Tashlin et Blake Edwards[115].
Le genre du film s'est révélé particulièrement difficile à classifier, diverses hypothèses étant avancées par les analystes et les critiques. Il a été étiqueté comme une comédie noire[116] et, plus fréquemment comme du néo-noir[117],[118]. Geoffrey O'Brien s'est élevé contre cette association avec le film noir, affirmant que « les passions d'autrefois du noir, sa mélancolie cafardeuse et ses scènes de mort dignes d'un opéra seraient totalement hors de propos dans le pays des merveilles croustillant et brillamment éclairé que Tarantino a créé. Ce n'est ni du néo-noir, ni une parodie du noir »[107]. Nicholas Christopher le compare plus à une parodie de film de gangsters à l'artificialité revendiquée qu'à du néo-noir[119].
Et Foster Hirsch suggère que le « paysage psychédélique imaginaire » du film le caractérise beaucoup plus que n'importe quelle étiquette de genre[120]. Comparant Reservoir Dogs à Pulp Fiction, Alberto Morsiani affirme que le premier est un film choral alors que le second « fonctionne à travers une série continuelle de couples ». Le style des personnages, la trame et la violence des deux films les rapprochent mais « le crescendo de confrontations » de Reservoir Dogs contraste avec la « série d'accords négociés entre les protagonistes » de Pulp Fiction. Le format narratif du deuxième film de Tarantino et ses emprunts plus diversifiés en font pour Morsiani une œuvre « plus nuancée et raffinée »[121].
Les nombreuses allusions à la culture populaire présentes dans le film, allant de l'image célèbre de la jupe de Marilyn Monroe se soulevant au-dessus d'une grille de métro aux différents noms donnés aux hamburgers de McDonald's suivant les pays, ont conduit beaucoup de critiques à discuter du film dans le cadre du postmodernisme. David Walker décrit le film comme le « chef-d'œuvre postmoderne » de Tarantino, notant qu'il « est marqué par sa vénération espiègle pour les années 1950 et ses références constamment taquines et souvent respectueuses à d'autres films ». Il caractérise sa technique narrative compliquée comme une « espièglerie postmoderne »[122].
Geoffrey O'Brien compare le film à « une visite guidée dans un parc à thèmes infernal décoré avec des détritus culturels, Buddy Holly et Mamie Van Doren, la blaxploitation, Roger Corman et Baby Cart, et une musique sortie d'une vieille station de radio pour laquelle toutes les décennies depuis les années 50 existent simultanément »[107]. Catherine Constable prend le moment où la seringue d'adrénaline est plantée dans le cœur d'une Mia Wallace comateuse comme exemple postmoderne, écrivant « qu'on peut le voir en tant qu'accomplissement de sa résurrection depuis les morts, rappelant et sapant à la fois la convention gothique du pieu pour les vampires. Sur ce modèle, la mise en référence des formes et des courants esthétiques précédents va au-delà d'un pastiche creux, soutenant un mode inventif et affirmatif de postmodernisme »[123].
Concernant les thèmes du film, Foster Hirsch suggère que s'il « traite réellement de n'importe quoi d'autre que de sa propre ingéniosité, il semble consacré à la thèse douteuse selon laquelle les tueurs à gages font partie de l'humanité »[120]. Pour Alberto Morsiani, ces « tueurs impitoyables » sont néanmoins « sympathiques car ils sont pétris de vices et de vertus très humains » et « conservent une fidélité à leur nature » qui les distancie du « stéréotype hollywoodien du film d'action dans lequel tout est calculé » pour que le héros plaise au spectateur[124]. Mark Conard estime pour sa part qu'il traite du « nihilisme américain »[125]. Richard Alleva pense qu'il a « autant à voir avec la violence et la criminalité actuelle que Cyrano de Bergerac avec la réalité du XVIIe siècle en France ou Le Prisonnier de Zenda avec la politique des Balkans ».
Sa vision du film est qu'il s'agit d'une forme de romance dont l'attrait est centré sur les discours non-naturalistes des personnages à la fois cultivés, malins et vulgaires[126]. Pour Alberto Morsiani, ce film « jugé brutal et violent » « se transforme inopinément en une histoire de rédemption » à travers « la transformation du personnage de Jules, tueur féroce qui survit à la mort grâce à une "intervention divine", est béni et purifié par l'ange fascinant Harvey Keitel et découvre finalement le goût de la piété. Dans l'essence symbolique du film, Jules semble le bénéficiaire final de toute la grâce qui s'est accumulée au cours de l'histoire »[121]. Selon Alan A. Stone, « le côté absurde des dialogues », comme celui entre Vincent Vega et Jules Winnfield après le meurtre accidentel de Marvin, « transforme inopinément la signification des clichés sur la violence. Pulp Fiction démasque le mythe machiste en le rendant risible et retire le côté héroïque du délire mégalomane glorifié par la violence hollywoodienne ». Stone voit le film comme politiquement correct car il ne comporte pas de scènes de nudité ou de violences dirigées contre les femmes. Il « célèbre l'amitié interraciale et la diversité culturelle » et Tarantino « nage à contre-courant du stéréotype des classes »[127].
Mais alors que Stone voit une célébration dans cette artificialité, Robert Kolker souligne un vide en écrivant : « L'insouciance, la violence, l'homophobie et le racisme postmodernistes de Pulp Fiction sont parfaitement acceptables parce que le film ne prétend pas être sérieux et donc ne ridiculise pas [ces thèmes] »[113]. Qualifiant le film de « point culminant du cinéma postmoderne des années 90 », il explique que « le postmodernisme traite de la surface des choses ; il se situe dans un espace aplati dans lequel les évènements et les personnages sont là pour nous rappeler qu'ils représentent la culture populaire ». Kolker conclue en affirmant : « C'est pourquoi Pulp Fiction est si populaire. Pas parce que le public a saisi telle ou telle référence à Scorsese ou Kubrick mais parce que la structure narrative et spatiale du film n'a jamais menacé d'aller plus loin qu'eux dans sa signification.
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©-DR- PULP FICTION de Q.Tarentino p6
30/01/2012 08:24
L'hommage en tant qu’essence
Cinéma
Pulp Fiction fourmille d'hommages rendus à d'autres films, Gary Groth employant d'ailleurs le terme de « kleptomane du cinéma » pour qualifier Tarantino[131]. Deux scènes en particulier ont donné lieu à des débats concernant l'intertextualité du film : la scène de danse entre John Travolta et Uma Thurman et celle où Butch Coolidge et Marsellus Wallace sont confrontés à leurs tortionnaires. La scène de danse a souvent été perçue comme une référence aux performances de Travolta dans La Fièvre du samedi soir (1977) et Grease (1978) mais Tarantino en crédite l'inspiration à Bande à part (1964), de Jean-Luc Godard. Selon les mots du réalisateur : « Tout le monde pense que j'ai écrit cette scène juste pour faire danser John Travolta. Mais la scène existait avant que Travolta ne soit engagé… Mes scènes musicales préférées sont celles des films de Godard parce qu'elles sortent de nulle part. C'est si contagieux, si familier. Et le fait que ce ne soit pas un film musical, mais qu'il arrête le film le temps d'une scène musicale, rend le tout plus doux »[6].
Jerome Charyn soutient que la présence de Travolta est essentielle à l'énergie de la scène et à celle du film, écrivant que « la carrière tout entière de Travolta devient une toile de fond, le mythe d'une star du cinéma tombée en disgrâce mais qui demeure toujours dans nos mémoires comme le roi du disco. Nous nous attendons toujours à ce qu'il se débarrasse de sa bedaine, enfile un costume blanc en polyester et entre au 2001 Odyssey Club de Brooklyn où il dansera pour nous sans jamais s'arrêter. Daniel Day-Lewis n'aurait jamais pu réveiller un désir si ardent en nous car il ne fait pas partie de la folle cosmologie de l'Amérique… Tony Manero[N 7] est un ange posé sur l'épaule de Vincent Vega… [La danse de Mia et Vincent] est peut-être plus proche de la chorégraphie d'Anna Karina avec ses deux petits amis voyous et empotés dans Bande à part mais cette référence est perdue pour nous car nous sommes encore avec Tony »[132].
Estella Tincknell note que tandis que « le décor du diner semble être un simulacre d'un restaurant des années 1950, le concours de twist est une scène musicale qui évoque les sixties alors que la danse de Travolta fait inévitablement référence aux seventies et à son apparition dans La Fièvre du samedi soir… Le passé prend ainsi un aspect plus général dans lequel les styles caractéristiques de plusieurs décennies sont regroupés en un seul moment. » Elle affirme aussi que, lors de ce passage, Tarantino « diverge brièvement de son discours habituellement ironique pour se référer aux conventions du film musical classique, et permet ce faisant au film d'occuper un espace affectif qui dépasse l'allusion stylistique »[55].
Le moment où Marsellus Wallace traverse la rue devant la voiture de Butch Coolidge et remarque sa présence en tournant la tête évoque la scène où le patron de Marion Crane la voit dans des circonstances similaires dans Psychose[133]. Butch et Marsellus sont peu après faits prisonniers par Maynard et Zed, « deux sadiques sortis tout droit de Délivrance »[127] (le film de John Boorman). Zed porte par ailleurs le même nom que le personnage interprété par Sean Connery dans Zardoz (1974), autre film de Boorman. Quand Butch décide de secourir Marsellus, il trouve plusieurs articles du magasin pouvant lui servir d'armes qui ont toutes été identifiées comme des allusions possibles à divers films : The Toolbox Murders (1978) pour le marteau ; Justice sauvage (1973) et Les Incorruptibles (1987) pour la batte de baseball ; Massacre à la tronçonneuse (1974), MegaVixens (1976) et Evil Dead 2 (1987) pour la tronçonneuse ; et de nombreux films du genre chanbara pour le katana[134],[135]. Après avoir été secouru par Butch, Marsellus prononce une phrase sur deux experts « qui vont travailler nos deux copains avec une paire de pinces, un chalumeau et un fer à souder » qui renvoie à une phrase similaire de Tuez Charley Varrick ! (1973), film de Don Siegel, qui est prononcée par un personnage nommé Maynard[136].
David Bell estime que loin d'aller à l'encontre des « stéréotypes de classes courants », cette scène, comme celle de Délivrance, « fait appel à une certaine représentation des blancs pauvres des régions campagnardes, en particulier leur sexualité rustique qui prend souvent la forme d'un viol homosexuel dans les films américains »[137]. Stephen Paul Miller pense que la scène de viol de Pulp Fiction est beaucoup moins choquante que celle de Délivrance, le tabou des années 1970 étant devenu vingt ans plus tard un « jeu subtil et divertissant pour faire monter l'adrénaline »[138]. Henry Giroux fait une analyse semblable, écrivant qu'« à la fin, l'utilisation de la parodie par Tarantino… adoucit le visage de la violence en réduisant celle-ci au domaine de l'histoire du cinéma »[130].
Neil Fulwood se concentre sur le choix de son arme fait par Butch, affirmant que « Tarantino se montre ici ouvert et neutre dans son amour du cinéma, saluant aussi bien les films les plus nobles que tristement notoires, et augmentant du même coup sa propre réputation d'enfant terrible du film violent. Plus encore, la scène formule un commentaire astucieux au sujet de la promptitude à saisir tout ce que l'on a sous la main dans les instants de meurtre et de mutilation au cinéma »[135]. Glyn White soutient que « le katana que choisit finalement, et de façon significative, [Butch]… l'identifie comme un héros honorable »[134]. Et Mark Conard note que les trois premières armes potentielles sont le symbole d'un nihilisme que Butch rejette alors que la sabre japonais traditionnel, par contraste, représente une culture avec un code moral bien défini, reliant ainsi Butch à une approche de la vie ayant plus de sens[139].
Télévision
Robert Miklitsch affirme que la « téléphilie » de Tarantino est peut-être plus importante dans la sensibilité guidant Pulp Fiction que l'amour du réalisateur pour le rock'n'roll ou même le cinéma. Il se base sur une déclaration de Tarantino au sujet de sa génération, qui a grandi dans les années 1970 : « la première chose que nous avons tous partagée n’était pas la musique, qui était un truc des années 60. Notre culture était télévisuelle » et dresse la liste de tous les programmes télévisés référencés dans Pulp Fiction : Speed Racer, Clutch Cargo, The Brady Bunch, The Partridge Family, Chapeau melon et bottes de cuir, Les Trois Stooges, Les Pierrafeu, Les Espions, Les Arpents verts, Kung Fu, Happy Days et bien sûr le pilote fictionnel tourné par Mia Wallace. Miklitsch écrit que cette liste, à l'exception possible de Chapeau melon et bottes de cuir, « suggère que Pulp Fiction a moins d'affinité élective avec le cinéma avant-gardiste de Godard qu'avec les programmes télévisés nationaux »[140].
Jonathan Rosenbaum a introduit la télévision dans son analyse de la comparaison entre Tarantino et Godard, reconnaissant que les deux réalisateurs étaient semblables dans le fait de vouloir mettre tout ce qu'ils aiment à l'écran. Mais il ajoute que « la différence entre ce que Godard aime et ce que Tarantino aime, et pourquoi, est astronomique ; c'est comme comparer un musée, une bibliothèque, des archives cinématographiques et un magasin de disques à un juke-box, un magasin de locations de vidéos et un magazine de programmes télévisés »[141].
Sharon Willis étudie la façon dont une série d'animation (Clutch Cargo) marque le début de la scène, et continue à être en arrière-plan tout au long de celle-ci, entre le jeune Butch Coolidge et la capitaine Koons. Ce vétéran de la guerre du Viêt Nam est interprété par Christopher Walken, dont le rôle ici évoque celui du soldat traumatisé qu'il a joué dans Voyage au bout de l'enfer (1978). Willis écrit que « Quand le capitaine Koons entre dans le salon, nous voyons Walken en tant qu'image d'une masculinité abîmée en quête de réhabilitation sortie d'un répertoire de cinéma et télévision des années 70… La lumière grise de la télévision présidant au-dessus de la scène semble graver son fixe et fantomatique regard paternel »[142]. Robert Miklitsch soutient que, pour certains critiques, le film est un « exemple typique de l'influence pernicieuse de la culture de masse, représentée par leur bête noire : la télévision »[140]. Robert Kolker est d'accord avec cela, estimant que « Pulp Fiction est un simulacre de notre exposition quotidienne à la télévision ; ses homophobes, voyous, pervers, boxeurs sentimentaux et proxénètes se déplacent à travers une série de longues scènes : nous regardons, rions, et restons devant l'écran sans qu'il n'y ait rien à comprendre »[128].
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©-DR John Travolta - BROKEN ARROW
30/01/2012 16:59
Broken Arrow
est un film d'action américain mis en scène par John Woo, et sorti en 1996.
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Résumé
Le Major Vic 'Deak' Deakins (John Travolta) et le capitaine Riley Hale (Christian Slater) sont des pilotes de l'US Air Force. Le film commence par un match de boxe entre les deux où Deakins explique qu'il faut toujours surprendre son adversaire pour gagner. Il emporte le match. Hale qui considère Deakins comme son mentor lui donne le billet correspondant au pari sur le match en lui disant qu'il l'avait volé dans ses affaires.
Les deux pilotes sont affectés à une mission top-secret d'un avion furtif B-3 (un avion fictif qui serait une version avancée du bombardier B-2 Spirit) chargé de bombes nucléaires armées afin de vérifier leur non détectabilité pendant le vol. Ils décollent de Whiteman Air Force Base pour une mission au-dessus de l'Utah.
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Cast
John Travolta : Maj. Vic 'Deak' Deakins Christian Slater : Capt. Riley Hale Samantha Mathis : Terry Carmichael Delroy Lindo : Colonel Max Wilkins Bob Gunton : Pritchett Frank Whaley : Giles Prentice Howie Long : Kelly Kurtwood Smith : Secretaire de Défense Baird Daniel von Bargen : Général Creely
Fiche technique
Scénario : Graham Yost Musique : Hans Zimmer Photographie : Peter Levy Production : Bill Badalato, Terence Chang, Joe Gareri, Christopher Godsick, Mark Gordon, Brad Lewis, Dwight H. Little, Michele Maples & Allison Lyon Segan pour 20th Century Fox, Mark Gordon & WCG Entertainment Productions Durée: 108 min Couleur: Color (DeLuxe) Son: DTS / Dolby Digital / SDDS Date de sortie : 9 février 1996 aux États-Unis.
Autour du film
Le titre du film vient du nom de code employé par le Département de la Défense des États-Unis dans le cas d'un accident impliquant une arme nucléaire ou un de ses composants mais ne créant pas de risque de guerre. En cas de vol, saisie ou perte d'une arme nucléaire comme cela à lieu dans le film, le nom de code est Empty Quiver.(c'est bon à savoir au cas où...)
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