Résumé Ne pouvant s'acquitter de ses dettes envers l'ancien proxénète Charles Lepicard, Éric Masson lui propose, en guise de remboursement, la préparation d'une grosse affaire de fausse monnaie. Le seul qui puisse diriger l'opération est Ferdinand Maréchal, dit "Le Dabe", maintenant éleveur de chevaux à Caracas. D'abord réticent, celui-ci finit par accepter et retrouve Paris après quinze ans d'absence.
Filé par deux policiers, il les sème à l'hippodrome de Vincennes et se rend chez Lepicard, à qui il expose ses exigences. S'il ne voit pas d'un très bon œil que le graveur, Robert Mideau, soit un "cave", un "gogo", il se ravise très vite, constatant qu'il a affaire à un orfèvre en la matière, et met ses acolytes en quête d'une imprimerie à vendre, seul endroit où ils puissent faire fonctionner leurs machines sans éveiller de soupçons.
Après que Maréchal ait fait l'acquisition du papier nécessaire auprès de sa vieille amie Madame Pauline, Mideau se met au travail toute une journée durant, selon un horaire parfaitement programmé, car il faut que, dès le soir même, soient démontées les machines et effacées toutes traces du forfait consistant à imprimer l'équivalent d'un milliard d'anciens francs en florins hollandais.
Pendant ce temps, Éric Masson roucoule avec sa maîtresse Solange, l’épouse de Robert, et ourdit un plan visant à la fois à se débarrasser du mari gênant – parfait raté social – et à "doubler" Maréchal. Mais le cave se rebiffe ...
Le personnage de Max le Menteur disparaît dans l'adaptation cinématographique de l'œuvre de Simonin, mais la trame de cette histoire de faux-monnayeurs, et les personnages centraux du « dabe » et du « cave » restent identiques. Dans le film de Gilles Grangier, Charles Lepicard (Bernard Blier), Maître Lucas Malvoisin (Antoine Balpêtré) et Éric Masson (Franck Villard) veulent monter une affaire de « fausse mornifle ». Éric pense avoir « à sa pogne » un graveur hors pair, un certain Robert Mideau (Maurice Biraud), le « cave », c'est-à-dire dans le langage des truands, un être ordinaire, crédule et ignorant des pratiques et des codes du Milieu.
Mais l'affaire ne devient possible qu'avec le concours de Ferdinand Maréchal (Jean Gabin), alias « le dabe », ancien faux-monnayeur de haute volée. Retiré sous les tropiques après une dernière affaire ratée, il reçoit la visite de Charles Lepicard qui lui propose un dernier coup d'anthologie sur le florin. Le dabe accepte de s'occuper de l'affaire et revient à Paris. La fine équipe se met au travail. Sous la houlette du dabe, Robert Mideau ne se montrera pas aussi « cave » que prévu.
: L'imprimerie des faux-monnayeurs est au 57, rue du Volga. L'appartement du graveur est au étage du 83, rue des Grands-Champs. La boutique de Pauline (Françoise Rosay) est à l'angle de la rue Saint-Blaise et Galleron, on aperçoit l'église Saint-Germain-de-Charonne au fond de la rue lorsque la vendeuse sort de la boutique (c'est également l'église de la scène finale des Tontons flingueurs[10]), Pauline (Françoise Rosay) est à l'angle de la et , on aperçoit l' au fond de la rue lorsque la vendeuse sort de la boutique (c'est également l'église de la scène finale des ), étage du 83, . La boutique de Pauline (Françoise Rosay) est à l'angle de la et , on aperçoit l' au fond de la rue lorsque la vendeuse sort de la boutique (c'est également l'église de la scène finale des ),
Franstudio (studios de Saint-Maurice) - scènes d'intérieur du lupanar. L'adresse, 14 rue Verdoux, censée être celle de l'ancien bobinard occupé par Charles Lepicard (Bernard Blier), est purement imaginaire, cette voie n'existant pas à Paris. Lorsque Bernard Blier fait visiter ses « 17 chambres d'amis », celles-ci font par leur extravagances directement référence à celles du Chabanais : la chambre des glaces, le palais oriental, la baignoire à champagne en cuivre rouge.
En régions :
La scène de la rencontre entre Jean Gabin et Bernard Blier, censée se dérouler en Amérique du Sud[11], fut en réalité tournée à l'hippodrome d'Hyères (Var) et sur la route désertique de l'Ayguade-Ceinturon vers le port de Hyères, Gabin n'ayant aucune envie de se déplacer à l'étranger.
Les autres scènes hippiques furent tournées à Vincennes et en Normandie. Habitant à Deauville, il fut plus que ravi de cette décision[12].
« Ça, c'est du BSA Extra piste[13] » dit Jean Gabin, dans le dialogue écrit par Michel Audiard. Gabin et Audiard étaient des habitués du Vélodrome d'Hiver, avant 1939, et avaient connu cette grande publicité qui ornait la piste, vantant les mérites de roulements britanniques. Pour eux, c'était le summum dans l'excellence d'un produit.
À la fin du générique, apparaît la citation de Jean de La Fontaine« Bien mal acquit (sic) ne profite jamais », ainsi qu'un très court texte qui tient à nous expliquer que tout ce beau monde a été bien sûr arrêté par la police[14].
affiche du film montre le dabe sortant de sa poche de poitrine des billets de 100 francs Bonaparte, alors que le billet contrefait[15], dans ce film, est celui de 100 florins néerlandais avec un portrait d’Érasme.
Le cave est invité chez Lepicard où le dabe, pour tester ce graveur, a une discussion avec lui sur quelques-uns de ses prédécesseurs du XVIIIe siècle. Sont cités alors : l'un des membres de la dynastie Nicolas de Larmessin ; Moreau le Jeune ; et un certain Binet[16].
À la fin du film, Maurice Biraud et Jean Gabin s'envolent à bord du 1erBoeing 707Château de Versailles d'Air France[17]. Le
, deux mois avant la sortie du film, lors d'un autre vol, l'avion se disloque en sortie de piste à Hambourg faisant dix blessés graves[18].
Accueil
Le film fut un succès public lors de sa sortie en salles (plus de 2,8 millions d'entrées[5] en France), même s'il n'a pas remporté l'adhésion de certains critiques[19].
Postérité
Pour le magazine Télé Loisirs, Le cave se rebiffe est « l'un des meilleurs dialogues signés par Michel Audiard, au service de comédiens qui étaient de vieux complices. La bonne humeur qui a régné lors du tournage de ce film est très rapidement partagée par les spectateurs »[20].
Colorisé en 1995[21], le film est diffusé sur Canal+ en 1996 et figure sur l'édition DVD d'EuropaCorp en 2009, qui permet de visionner le film en noir et blanc ou en colorisé[22].