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 CINEMA :Les blessures narcissiques d'une vie par procuration
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CINEMA :Les blessures narcissiques d'une vie par procuration

VIP-Blog de tellurikwaves
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  • Créé le : 10/09/2011 19:04
    Modifié : 09/08/2023 17:55

    Garçon (73 ans)
    Origine : 75 Paris
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    ©-DR- LE CAVE SE REBIFFE de Gilles Grangier (1961) p5

    28/03/2018 02:07

    ©-DR- LE CAVE SE REBIFFE  de Gilles Grangier (1961) p5


    Jean Gabin & Françoise Rosay






    ©-DR- LE CAVE SE REBIFFE de Gilles Grangier (1961) p6

    28/03/2018 02:10

    ©-DR- LE CAVE SE REBIFFE  de Gilles Grangier (1961) p6


    Ginette Leclerc & Bernard Blier

     

     https://www.causeur.fr/le-cave-se-rebiffe-simonin-grangier-gabin-blier-139704

     

    Prenez un polar des années 50, bien noir, serré comme la guêpière d’une entraîneuse, tendance pègre montmartroise, le tout exécuté par le dramaturge de la Porte de la Chapelle, Albert Simonin himself, et passez-le à la moulinette du cinéma grand public ! Vous obtiendrez Le cave se rebiffe. Strike au box-office : presque 3 millions d’entrées dans les fouilles des producteurs en 1961. Une comédie policière réalisée par Gilles Grangier, avec Gabin, Blier et Biraud en têtes de gondole, où les bons mots fusent plus vite que le feu des colts.

    L’équipe de choc (Audiard/Simonin), une fois de plus à la manœuvre, charge chaque réplique à bloc. Ces alchimistes du rire ne font pas dans le silence pesant ou l’introspection glaçante. Ils se laissent emporter par leur style gourmand, tantôt-boulevardier, tantôt-célinien. Une musique d’arrière-cour, populaire de prime abord, mais quand on tend l’oreille, on est happé par ce verbe puissant, cette rime riche, toutes ces références au monde d’avant, une manière d’échapper au réel et de crier son désespoir en faisant mine de se vanner.

    On les taxe de vulgaires amuseurs alors qu’ils sont pudiques à l’extrême. Ils s’inscrivent en cela dans la tradition des grands auteurs du répertoire. Ces deux spécimens du XIVème et XVIIIème arrondissement ont choisi la rue comme décor factice à leurs joutes oratoires. Leur argot côtoie le Littré sans barrière idéologique. A quatre mains, ils jouent une partition pleine de chausse-trappes, on croit voir des truands à l’écran et on se retrouve au Théâtre français.

    Quel plaisir d’écouter ces immenses acteurs réciter une langue aussi juteuse ! Si quelques fines gueules du 7ème art s’étranglent devant cet opéra- bouffe, les familles sont au Luna Park et ne regrettent pas d’avoir payé leur ticket. Du roman paru chez Gallimard en 1954, à vrai dire, il ne reste pas grand-chose. Max le Menteur, héros de la Trilogie (Touchez pas au grisbi !, Le cave et Grisbi or not Grisbi) a disparu.

    La psychologie butée des personnages, le côté nihiliste de Simonin, la noirceur du milieu ont été volontairement effacés. L’adaptation a préféré retenir la farce et cette histoire de faux talbins. La légèreté prime toujours sur la vérité historique. Cependant, dans le livre, Simonin donne de très nombreuses indications sur les caractères mais aussi sur ce fameux claque tenu par le couple Bernard Blier et Ginette Leclerc.

    La truculence des descriptions et le lamento du proxo face à une taule désespérément vide sont irrésistibles. Marthe Richard est passée par là : « Dis, toi qu’as connu, c’était-il pas plus gai, le pas des greluches dans les couloirs, les airs de pick-up au salon, les coups de sonnette des michés, que ce silence ? » Grangier a puisé dans cet imaginaire-là.

    Par exemple, il calque sa caméra sur le portrait du Dabe (interprété par Gabin) et dépeint ainsi par Simonin : « Chez le Dabe, on devait avant tout se défier de la voix, séduisante à un point incroyable, et dont les victimes ne se comptaient plus dans tous les bleds où il avait traîné ses lattes. »

    Pour la cavette jouée par Martine Carol, tout est dit dans le roman : « Tout à fait vamp de quartier, de celles, je ne sais si vous voyez, qui éteignent les dettes du ménage, l’après-midi, de trois à six, le lundi, jour de fermeture des commerçants, en quelques coups de hanches. »

    Le cave (Maurice Biraud) est croqué en trois lignes : « C’est le cave rageur, […] le pétardier viré de partout, qui fait chier tout le monde et s’étonne que personne le piffe… et qui se poivre encore avec ça ! Seulement, une main comme la sienne, on en compte pas dix à Paris, et il le sait. » Les seconds rôles, Franck Villard, milord des fortifs et Françoise Rosay, fantastique pourvoyeuse de papier monnaie donnent à ce long-métrage, un charme fou.

    Et ne perdons jamais à l’esprit, cet avertissement de l’auteur : « Le cave, c’est une race bien étrange. […] D’autant que vous en avez, dans le lot, qui mutent brusquement, qui tournent vicieux sans qu’on sache pourquoi ni comment. » Donc, méfiance !

     






    ©-DR- LE CAVE SE REBIFFE de Gilles Grangier (1961) p7

    28/03/2018 02:17

    ©-DR- LE CAVE SE REBIFFE  de Gilles Grangier (1961) p7


    Bernard Blier & Martine Carol






    ©-DR- LE CAVE SE REBIFFE de Gilles Grangier (1961) p8

    28/03/2018 02:18

    ©-DR- LE CAVE SE REBIFFE  de Gilles Grangier (1961) p8







    ©-DR- LE CAVE SE REBIFFE de Gilles Grangier (1961) p9

    29/03/2018 03:22

    ©-DR- LE CAVE SE REBIFFE  de Gilles Grangier (1961) p9


    Le Cinéma d'Impétueux

    Rassérénante unanimité des points de vue : Le cave se rebiffe est à sa façon une manière de chef-d’œuvre d’un genre qui me semble aujourd’hui disparu et qui a connu des heures de gloire, donnant au cinéma français une sorte de nouvel âge d’or, à la grande irritation de la critique prétendue sérieuse, qui s’étouffait d’agacement devant un cinéma qu’on ne pouvait tout de même pas ignorer.

    Qu’est-ce qui confine à la perfection dans Le cave, outre la bluffante allitération du titre magnifique, qui ne pouvait être conçu que par un véritable expert amoureux des richesses infinies de la langue française ? Qu’est-ce qui y est si réussi ?

    Le scénario est certes habile, ingénieux, drôle, délicieusement immoral, malgré le vertueux carton final qui précise que naturellement, les protagonistes du mauvais coup ont été rapidement arrêtés et condamnés, clin d’œil majuscule qui n’abuse personne. Mais ledit récit tiendrait presque sur un ticket de métro et, hors la pirouette finale bienvenue, n’offre qu’un minimum minimorum de suspense : on n’est que bien rarement dans l’attente de la péripétie suffisante : on jouit simplement à tout moment de la situation qui s’offre, chaque scène se suffisant à elle-même, et cette volupté est assez rare au cinéma pour n’être pas mise en exergue.

    C’est que Michel Audiard, qui n’a pas conservé grand chose du roman d’Albert Simonin, paraît-il, a tout bâti sur le choix idéal des interprètes et sur les mots qu’il mettrait dans leur bouche. Je l’imagine écrivant pour Ginette Leclerc, pour Antoine Balpêtré, pour Franck Villard, connaissant parfaitement leur passé, leur dégaine, leur phrasé, et se régalant à ce tour de force de leur prêter exactement les phrases les plus à même de régaler le public…

    Et c’est évidemment la même chose pour Françoise Rosay ou Maurice Biraud… Je suis bien conscient d’être un peu excessif, écrivant ceci, mais le talent mimétique d’Audiard m’a fait songer à une des qualités les plus remarquables prêtées à Marcel Proust, celui de faire adopter à ses personnages, servantes, portefaix, concierges ou grands de ce monde le ton exact de leur véracité.

    Voyez, j’ai cité cinq noms incontestables, cinq rôles dont tous ceux qui ont vu et revu le film retrouvent sans difficulté aucune les visages et se remémorent les inflexions… Dans quel film récent pourrait-on trouver telle profusion ?D’autant que je n’ai pas abordé le chapitre des vedettes…

    Réglons d’abord le cas de Martine Carol, point faible du film, s’il en est un. Le supplément du DVD indique que l’actrice, en pleine dérive personnelle et financière en 1961 avait été engagée dans ce tournage un peu par charité ; malheureusement la chose se sent, même si l’actrice, qui n’a jamais brillé par l’intériorité de son jeu, n’était pas la moins adaptée pour interpréter une ravissante idiote. Disons que le brio de tous les autres l’écrase un peu, mais que c’est supportable…

    Bernard Blier et Jean Gabin, qui parlaient l’Audiard comme leur langue maternelle, s’en donnent à cœur joie et dévident mot sur mot, réplique sur réplique avec une ardeur stupéfiante… Ah ! le regard de Blier venu sortir Gabin de sa retraite des Tropiques sur les avantages et agréments de la jeune indigène qui leur sert à boire : – Il est giron, ton petit sommelier… – Je peux te le bloquer pour la sieste !…ou le même Gabin à Biraud : J’ai connu un typographe d’une extrême valeur qui s’est gâté la main aux anis…Quel bonheur !

    Bref, voilà un film qui n’a ni un défaut, ni une ride. et à qui il ne manque pas même un joli clin d’œil, lorsque Biraud appelle Carol Ma p’tite reine… C’est ainsi que Blier appelle Arletty dans Hôtel du Nord… hommage d’Audiard à Jeanson, d’un maître à un maître…


     






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