Réception critique
La réception critique est mitigée. Dans Le Monde, Isabelle Regnier trouve le film « drôle et pétillant ». Dans Libération, Gilles Renault est plus nuancé, mais trouve finalement que le film n'est « pas si mal que ça ». Dans Les Inrockuptibles, Serge Kaganski compare le film à une « barbe à papa : agréable à déguster mais frisant l'inconsistance ». Antoine Oury, sur le site internet Critikat, est plus sévère et trouve que le film manque de rythme et que les personnages sont superficiels.
Revue de presse frenchy
Après avoir laissé le soin à Jan Kounen d'adapter 99 Francs au cinéma, Frédéric Beigbeder décide de passer à l'acte en mettant en scène l'adaptation de son propre roman à fort caractère autobiographique, L'Amour dure trois ans. Ou comment vérifier par soi-même le bon vieil adage «On n'est jamais si bien servi que par soi-même».
« L'amour est comme la brume qui disparaît à la première lueur de réalité. » En inaugurant son premier long-métrage par les mots et le sourire de Charles Bukowski, Frédéric Beigbeder positionne avec élégance son Amour dure trois ans sur les rails de la mélancolie.
«Dans un couple, la première année, on achète des meubles, la deuxième année, on déplace les meubles, la troisième année, on partage les meubles.»
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C'est ainsi que Marc Maronnier ( Gaspard Proust, double aussi sympathique qu'irritant), critique littéraire le jour et chroniqueur mondain la nuit, décrit son récent divorce d'avec Anne dans un pamphlet qui va le rendre célèbre, en érigeant pour unique certitude «L'amour ne dure que trois ans».
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Une certitude qui se verra ébranler par la rencontre avec la femme de son cousin, la renversante Alice...Avouons-le d'emblée, c'était avec un léger a-priori et non sans ironie que nous nous sommes glissés dans les salles obscures pour découvrir le passage à la réalisation de ce touche-à-tout de Frédéric Beigbeder.
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Mais l'homme est rusé et brillant, et c'est subtilement que l'auteur laissera la place au réalisateur, en partageant un point de vue sur le cinéma et un certain savoir-faire en matière de comédie. Les répliques fusent et le rythme endiablé donnent à L'Amour dure trois ans des airs à la Jean-Paul Rappeneau (c'est d'ailleurs Martin Rappeneau, le fils qui signe la bande-originale du film), dopé par la belle énergie de ses comédiens ( Louise Bourgoin en tête).
Dans ce vaste tourbillon où amour rime avec Michel Legrand et cinéma avec Peau d'âne, Frédéric Beigbeder s'amuse lui-même de son image de «petite tête-à- claques»,de branleur immature et de «Cioran de supermarché». Le critique cynique n'aura pas d'autres choix que de ravaler sa mauvaise langue et se contenterade savourer cette comédie plus romantique et tendre qu'elle n'en a l'air.
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Le reproche qu'on pourrait faire à Frédéric Beigbeder est cette vision bobo et parisianiste du
monde, jonché d'auto-références qui ne feront sourire que quelques spectateurs ( Marc Levy en tête), contrebalancées par des relents vulgaires qui ne lui siéent guère.(JoeyStarr épouvantable !!)
Par Laure Croiset