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 CINEMA :Les blessures narcissiques d'une vie par procuration
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CINEMA :Les blessures narcissiques d'une vie par procuration

VIP-Blog de tellurikwaves
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  • Créé le : 10/09/2011 19:04
    Modifié : 09/08/2023 17:55

    Garçon (73 ans)
    Origine : 75 Paris
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    © DR - PICKUP ON SOUTH STREET de Samuel Fuller (1953) p8

    27/03/2013 18:41

    © DR - PICKUP ON SOUTH STREET de Samuel Fuller (1953)  p8


    Murvyn Vye : le capitaine Dan Tiger &
     (l'immense actrice)Thelma Ritter : Moe  

    *

    *

    *

    DVD CLASSIK
     
    Dans une rame du métro new-yorkais, Skip McCoy (Richard Widmark) subtilise le portefeuille de Candy (Jean Peters), une jolie fille qui transportait à son insu un microfilm contenant les plans d’une arme secrète américaine.Or, soupçonnée de faire partie d'une bande d'agents communistes, Candy était déjà filée par le F.B.I. Le capitaine Tiger (Murvin Vye), témoin du vol, se lance sur la piste du pickpocket alors que Candy va rendre compte à son amant Joey (Richard Kiley) qu’elle s’est fait escamoter "‘la marchandise" qu’elle devait lui apporter.

    Il lui ordonne [de tout faire pour retrouver le portefeuille.Par le biais d'un informateur elle entre en ]contact avec Moe (Thelma Ritter), une vieille indic qui connaît bien la pègre new-yorkaise et qui pourrait certainement lui faire retrouver son voleur.Candy et Tiger, par des chemins différents, retrouvent McCoy, mais ce dernier, flairant la valeur des documents qu'il a en sa possession, est bien décidé à les vendre au plus offrant. Après l’échec de la jeune femme pour récupérer son bien, Joey est sommé par l'un des grands chefs de "l'organisation" de récupérer le microfilm coûte que coûte.

    Il retrouve à son tour la piste de McCoy, non sans avoir semé la mort autour de lui. Candy, qui entre-temps s'est éprise de Skip, avertit ce dernier du danger qui le guette. Skip et Joey finissent pourtant par se trouver face à face pour un affrontement extrêmement violent…Affirmons-le d’emblée avec passion ! Ce chef-d’œuvre lyrique et violent est un des plus beaux fleurons du film noir toutes époques confondues. Rarement film noir aura été à la fois aussi violemment sensuel et aussi viscéralement violent ! Vous risquez de me rétorquer, avec une nuance de scandale dans la voix, qu’un film aussi clairement anti-rouge ne peut, pour cette raison, être qualifié de chef-d’œuvre !

     

     

     

     






    © DR - PICKUP ON SOUTH STREET de Samuel Fuller (1953) p9

    27/03/2013 18:57

    © DR - PICKUP ON SOUTH STREET de Samuel Fuller (1953)  p9


    DVD CLASSIK (2)
     
    En se replaçant dans le contexte de l’époque et tenant compte du fait que l’identité communiste des "méchants"est vraiment sans grande importance pour l’avancée de l’intrigue, on peut toutefois le décréter haut et fort ! D’ailleurs, s’il fut éreinté par la critique américaine, qui lui reprocha de ne présenter que des personnages immoraux et peu reluisants (un pickpocket, une prostituée, une indicatrice et des espions), il est aujourd’hui reconnu comme faisant partie des sommets d’un genre pourtant riche en pures merveilles Martin Scorsese, pour qui il s’agit d’une des œuvres de référence et de chevet, dit du film "c’est un des premiers films qui m’ait vraiment secoué.

    Cette violence, il me semblait que je ne l’avais encore jamais vue dans un film".Et il est aujourd’hui évident que la violence viscérale qui émane de certaines scènes chez Scorsese (Casino, Les Affranchis…) doit beaucoup au ressenti qu’a du avoir le cinéaste lors de ses visions de Pickup on South Street ; une violence à la fois très graphique (quasi-jouissive de ce point de vue) mais aussi brute, sèche et qui secoue les tripes.
     
    On ne retient pas ses coups chez Fuller et deux scènes, le tabassage de Candy et le final dans le métro, sont parmi les plus sauvages jamais filmées. Quand même à l’époque, certains ont heureusement décelé l’importance du film et reconnu sa modernité et sa nouveauté : les jurés de Venise lui attribuèrent le Lion de Bronze à la Biennale de 1953.A cette date, le cinéma américain reflétait fidèlement les tensions psychologiques de la Guerre Froide et du "péril Rouge", la nouvelle terreur américaine.

    Dès la fin des années 40, les communistes deviennent les nouveaux "méchants" du cinéma hollywoodien. Les "Rouges" sont présentés comme les adversaires naturels de l’Amérique, de ses valeurs, de sa civilisation et de ses institutions.Le cinéma ne cherche pas à connaître plus avant leur idéologie ou leurs idées, les communistes ne représentent alors que les ennemis intérieurs les plus dangereux qu’il s’agit de déloger ou d’éradiquer.






    © DR - PICKUP ON SOUTH STREET de Samuel Fuller (1953) p10

    27/03/2013 19:05

    © DR - PICKUP ON SOUTH STREET de Samuel Fuller (1953)  p10


     DVD CLASSIK (3)
     
    Sur les écrans, l’opposition entre Russe et Américain se présente donc comme très manichéenne et radicale pour servir la propagande ‘anti-rouge’ : propagande malheureusement aussi bien implantée sur les bobines que dans les coulisses du cinéma.Nous ne nous attarderons pas une nouvelle fois ici sur la Commission des Activités Anti-Américaines dirigée par le sénateur McCarthy, sur la liste des 10 d’Hollywood, etc., tout ceci étant désormais connu de tous, la mort d’Elia Kazan ayant fait ressurgir cette période peu glorieuse dans tous les journaux télévisés.

    C’est ainsi que nous verrons apparaître des films aux titres explicites tels Le Rideau de fer de William Wellman, Le Danube rouge de George Sidney, I Married a Communist de Robert Stevenson, I Was a Communist for the FBI de Gordon Douglas ou le méprisable Big Jim McLain de Edward Ludwig avec John Wayne.

    Des films plus célèbres oeuvreront aussi dans ce sens, tels Courrier diplomatique de Henry Hathaway ou L’Allée sanglante de William Wellman. Puis cette mode disparaîtra peu à peu au nom de la nouvelle politique de détente Est-Ouest avant, dans les années 60,de renaître d’une façon plus "fun" dans la série des James Bond.L’intrigue originale de Dwight Taylor ne parlait ni de documents secrets soviétiques, ni de pickpockets, ni de prostituées !!!

    Il s’agissait de l’histoire d’une avocate tombant amoureuse de son client, un mélodrame criminel qui ne plaisait pas du tout à Samuel Fuller qui lui trouvait trop de "blabla".C’est par pure amitié pour l’écrivain que Samuel Fuller laissa son nom au générique, ce qui permit au scénariste de se voir ouvrir de nombreuses portes. C’est en fait Samuel Fuller lui-même qui est l’auteur complet de l’idée et de son développement. Il revendique totalement ce côté anti-rouge du film.






    © DR - PICKUP ON SOUTH STREET de Samuel Fuller (1953) p11

    27/03/2013 19:09

    © DR - PICKUP ON SOUTH STREET de Samuel Fuller (1953)  p11


    DVD CLASSIK (4)
     
    Il avait été taxé de communiste par la presse conservatrice à la sortie de son premier long métrage, J’ai vécu l’enfer de Corée ; qu’il soit au contraire maintenant conspué comme anticommuniste le laisse également de marbre: -"Je me fous d’être un communiste ou un réactionnaire.Vous n’êtes jamais ce que sont vos personnages .Quand je montre un combat, je ne me bats pas".

    Le cinéaste est en fait un libéral qui se moque un peu de tout ce tintamarre, de ce qu’on peut penser de ses idées : il a voulu écrire une histoire mouvementée et comme la mode était à la peur des "Rouges", il a décidé de faire des communistes les méchants, point !Il ne faut pas chercher plus loin ni y voir un quelconque engagement personnel même s’il tournera encore immédiatement après, un autre film, de guerre cette fois, avec aussi des communistes chinois pour ennemis, Le Démon des eaux troubles, toujours avec Richard Widmark.

    Cet "anticommunisme primaire" a surtout choqué les distributeurs français, la France étant un pays dans lequel le Parti Communiste était très fort. Les manifestations organisées par le PCF lors de la sortie en France du Rideau de fer de William Wellman n’ont certainement pas été étrangères à cette prudence et à cette traduction folklorique du titre qui est ainsi devenu Le port de la drogue.Dans la version française (devenue rarissime* mais que Carlotta a dénichée pour ce DVD), l’objet volé n’est plus un microfilm contenant les plans d’une arme mais les plans de fabrication d’une nouvelle drogue et les communistes sont devenus des "passeurs de came".

    Les français ne s’arrêteront pas en si bon chemin et transformeront les soviétiques de Courrier diplomatique en slavons et les communistes chinois du Démon des eaux troubles en organisation secrète sans véritable nationalité.François Guérif, mal informé, avait écrit que la drogue était au centre de l’histoire originale de Dwight Taylor ; il n’en était rien, la vérité ayant été rétablie par Fuller lui même faisant part, par lettre, de son erreur à l’écrivain journaliste.
     *

    *

    *Tant mieux! Elle n'aurait jamais du exister de toute manière...C'est un film AMERICAIN qui s'appelle PICK UP ON SOUTH STREET.Point final...mais de quoi j'me mêle!?.Tu diffuses le film t'encaisses le pognon et tu ne met pas ton grain d'sel,tu vires tes sales pattes de mon film!!!

     





    © DR - PICKUP ON SOUTH STREET de Samuel Fuller (1953) p12

    28/03/2013 00:57

    © DR - PICKUP ON SOUTH STREET de Samuel Fuller (1953)  p12


    DVD CLASSIK (5)

    Tout ceci est aujourd’hui très anecdotique mais sociologiquement assez intéressant. Il est toutefois plus captivant de s’intéresser à la description de ces marginaux, de ces truands de faible envergure, une bande de paumés d’une intensité incroyable que Fuller dépeint avec humanité et compréhension car ce monde, il le connaissait très bien.Quand il était journaliste, il avait côtoyé ce milieu de la pègre et, au moment de tourner son film, savait parfaitement de quoi et de qui il parlait.

    Mettre en scène un polar sur ces "marginaux" ne fut pas si aisé car les héros semblaient si peu présentables pour la bienséance qu’il fallut l’appui de Zanuck pour que le film se fasse.Le producteur, malgré ses premières réticences"Quoi, vous n’allez pas donner la vedette à ces minable?" soutint jusqu’au bout Samuel Fuller qui put réaliser ainsi son sixième long métrage comme il l’entendait. D’ailleurs, Guérif le rappelle dans son entretien, Zanuck était adoré de pratiquement toute son "écurie" de cinéastes, les ayant toujours soutenu contre vents et marées.

    Pour Samuel Fuller, ce fut une période bénie de sa carrière que celle très heureuse qu’il eut à la 20th Century Fox sous la direction du célèbre producteur ; pour cette raison entre bien d’autres, Pickup on South Street est resté jusqu’à la fin l’un de ses films préférés.En 1967, Robert D. Webb tournait un obscur remake se déroulant en Afrique du Sud, intitulé The Cape Town Affair, avec James Brolin, Jacqueline Bisset et Claire Trevor.

     Gageons que ce dernier n’arrive pas ne serait-ce qu’à la cheville de l’original mais dans le doute… Pickup on South Street, lui, demeure encore aujourd’hui une oeuvre fabuleuse où la qualité de la mise en scène et l’étude des personnages l’emportent sur les stéréotypes du film de propagande.Fuller, dont l’influence primordiale pour Pickup était Rome ville ouverte, essaie de tourner un maximum dans la rue dans un souci documentaire et de réalisme social.






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