DVD CLASSIK (3)
Sur les écrans, l’opposition entre Russe et Américain se présente donc comme très manichéenne et radicale pour servir la propagande ‘anti-rouge’ : propagande malheureusement aussi bien implantée sur les bobines que dans les coulisses du cinéma.Nous ne nous attarderons pas une nouvelle fois ici sur la Commission des Activités Anti-Américaines dirigée par le sénateur McCarthy, sur la liste des 10 d’Hollywood, etc., tout ceci étant désormais connu de tous, la mort d’Elia Kazan ayant fait ressurgir cette période peu glorieuse dans tous les journaux télévisés.
C’est ainsi que nous verrons apparaître des films aux titres explicites tels Le Rideau de fer de William Wellman, Le Danube rouge de George Sidney, I Married a Communist de Robert Stevenson, I Was a Communist for the FBI de Gordon Douglas ou le méprisable Big Jim McLain de Edward Ludwig avec John Wayne.
Des films plus célèbres oeuvreront aussi dans ce sens, tels Courrier diplomatique de Henry Hathaway ou L’Allée sanglante de William Wellman. Puis cette mode disparaîtra peu à peu au nom de la nouvelle politique de détente Est-Ouest avant, dans les années 60,de renaître d’une façon plus "fun" dans la série des James Bond.L’intrigue originale de Dwight Taylor ne parlait ni de documents secrets soviétiques, ni de pickpockets, ni de prostituées !!!
Il s’agissait de l’histoire d’une avocate tombant amoureuse de son client, un mélodrame criminel qui ne plaisait pas du tout à Samuel Fuller qui lui trouvait trop de "blabla".C’est par pure amitié pour l’écrivain que Samuel Fuller laissa son nom au générique, ce qui permit au scénariste de se voir ouvrir de nombreuses portes. C’est en fait Samuel Fuller lui-même qui est l’auteur complet de l’idée et de son développement. Il revendique totalement ce côté anti-rouge du film.