La critique frenchy
Jean-Christophe Nurbel (part 1)
Rédacteur en Chef / Editor in Chief chez Bulles de Culture
Flop aux États-Unis — où le film est sorti en avant-première — et succès dès son premier jour de sortie en France — en attendant sa distribution dans le reste de l’Europe et surtout sur le grand marché asiatique (dont la Chine qui est partenaire sur le film)—, Valérian et la Cité des mille planètes est un nouveau pari fou de l”auteur-réalisateur et producteur Luc Besson. Et pour l’avant-première à laquelle nous avons été invité à assister au MK2 Bibliothèque, nous avons eu droit avant d’entrer en salles à du popcorn (salé ou sucré, au choix) et à une petite bouteille d’eau. Une façon peut-être comme une autre de se prémunir des critiques trop cinglantes américaines et de rappeler que cefilm de science-fiction se veut avant tout être un grand film de divertissement. Pari réussi ?
Allez, ne tournons pas autour du pot et disons le tout de suite avec ces 2500 plans truqués, ses 600 costumes, ses 60 décors et son prologue sur la chanson Space Oddity de David Bowie, Valérian et la Cité des mille planètes est un long métrage époustouflant sur le plan visuel. Pas aussi fou qu’un Mad Max: Fury Road (2015) (Grosse daube !)mais tout aussi impressionnant. A tel point que l’on regrette que ce film SF aille trop vite à certains moments. Pas sur feu la planète Mül où on ne comprend pas trop ce qu’on voit et les corps amincis de ces habitants laissent à penser que les troubles alimentaires évoqués dans le long métrage polémique To the Bone (2017) sur Netflix ne seront probablement toujours pas réglés dans des milliers d’années.
Mais par contre, le Big Market et l’idée géniale de l’utilisation d’un casque de réalité virtuelle pour y accéder ou la station spatiale Alpha, la fameuse Cité des milles planètes, nous aimerions nous y balader plus librement plutôt que de suivre le parcours du scénario-croisière pas très intéressant que nous propose Luc Besson.
En fait, Valérian et la Cité des mille planètes est un marqueur de son temps mais n’est pas du tout un film en avance sur son temps. En effet, ce long métrage résume les qualités et les défauts de la fiction française. Ainsi, côté qualité, le savoir-français en terme d’animation et d’effets spéciaux est reconnu depuis longtemps et le voir enfin dans un film « français » au budget XXL fait clairement plaisir.
Mais côté défauts, le film rappelle aussi les critiques souvent faites sur les scénaristes français incapables de faire aussi bien que les anglo-saxons sur des scénarios de fictions plus ambitieux. Ce n’est plus tout à fait vrai ? Où sont les scénaristes français sur des projets de divertissement à gros budgets tels que les séries Versailles ou Riviera ? Il y a bien la série Marseille de Netflix mais s’agit-il vraiment d’un contre-exemple ?