|
|
|
|
|
|
© DR - BLUEBERRY de Jan Kounen (2004)
14/01/2012 04:34
Blueberry, l'expérience secrète
est un film de Jan Kounen sorti en 2004 et s'inspirant librement de la bande dessinée Blueberry
créée par Jean-Michel Charlier et Jean Giraud alias Mœbius.
*
*
Cast
Vincent Cassel : Mike Blueberry Juliette Lewis : Maria Sullivan Michael Madsen : Wallace Sebastian Blount Temuera Morrison : Runi Ernest Borgnine : Rolling Star Djimon Hounsou : Woodhead Hugh O'Conor : Young Mike Blueberry Geoffrey Lewis : Greg Sullivan Nichole Hiltz : Lola Kateri Walker : Kateri Vahina Giocante : Madeleine Kestenbetsa : Kheetseen Tchéky Karyo : Uncle Eddie Izzard : Prosit Colm Meaney : Jimmy McClure Dominique Bettenfeld : Toothless Man Antonio Monroy : Julio William Lightning : Young Runi Jan Kounen : Billy François Levantal : Pete the Barman Joel Gonzales : Lead Warrior Panshin Biri : Elder Indian Woman Juan Manuel Bernal : Jeremy François Bercovici : Desk Clerk Richard Jones : Mike's Escort Val Avery : Judge Pascal Demolon : Dentist Leticia Gutiérrez : Runi's Mother Tetsuo Nagata : Chiricahua Man Cyril Dupuy : Cymbalum Player Paul Rodden : Irish Singer Javier Clave : Ranch Hand José Gómez Parcero : Ranch Hand Karl H. Braun : Posse Member
Fiche technique
Titre : Blueberry, l'expérience secrète Réalisation : Jan Kounen Production : Thomas Langmann Scénario : Matthieu Le Naour (comme Matt Alexander), Gérard Brach, Jan Kounen, David Scinto, Louis Mellis et CassidyPope Costumes : Chattoune Musique : Jean-Jacques Hertz et François Roy Sortie en France : 11 février 2004 Film français, mexicain et américain Genre : western, fantastique Durée : 124 minutes Lieu de tournage : Mexique, Espagne (désert de Tabernas)
| |
|
|
|
|
|
|
|
© DR - BLUEBERRY de Jan Kounen (2004) p2
14/01/2012 04:39
Hughes O' Connor qui incarne Blueberry jeune
*
La note de CINOPSIS **
Le jeune Mike Blueberry, un cajun, est amené à Palomito dans le ranch de son oncle pour que ce dernier en fasse un homme, un vrai... A peine arrivé, cet enfant terrible s'introduit déjà par les fenêtres d'une des filles faciles du saloon, Madeleine, et y affronte un cowboy laissant bientôt le saloon en flammes avant de s'enfuir à moitié mort...
Cinq ans après un DOBERMANN très décoiffant et quelque peu décevant, long métrage bien dans la lignée de son court VIBROBOY -éclaté, explosif, visuel en diable mais hélas fort creux-, Jan Kounen a pris le temps de réfléchir avant de se lancer une seconde fois dans la grande aventure Curieusement, c'est sur l'adaptation d'une BD presque mythique: Blueberry (du couple Charlier - Giraud), que ce réalisateur de clips a porté son choix.
Mais, disons-le d'emblée -comme l'annonce d'ailleurs Jan Kounen- il s'agit là d'une adaptation très libre, qui n'a que peu de connexion avec l'anti-héros absolu développé par le scénariste Jean-Michel Charlier. Ceux qui s'attendent à cela se doivent de passer leur chemin. Car la plus grosse erreur (et peut-être la seule d'ailleurs) du film est de s'appeler BLUEBERRY! Cela crée chez le spectateur une attente qui n'est hélas pas comblée tout en faisant passer celui-ci à côté du vrai film de Kounen...
En fait, le récit ne fait qu'emprunter ça et là (dans les livres NEZ CASSE, LA MINE DE L'ALLEMAND PERDU, LE SPECTRE AUX BALLES D'OR) des bribes d'histoire, construites ensuite autour d'un personnage lui aussi vaguement inspiré de Mike Donovan dit Blueberry.Mais laissons-là les comparaisons qui pourraient faire oublier le film.
BLUEBERRY, c'est avant tout le travail d'un Jan Kounen maîtrisant son amour des images en en gommant les excès pour mieux servir son propos sans que chaque plan soit plus ébouriffant que le précédent... Et il réussit à nous surprendre en se lançant dans un western chamanique, mystique voire psychiatrique, qui repose essentiellement sur le non-dit. Car BLUEBERRY, c'est vraiment l'expérience d'un voyage de l'inconscient, un voyage visuel dans l'enfer de la culpabilité.
Formellement, le film est très réussi, notamment dans la matérialisation des démons en image de synthèse. Il est amusant de constater que cette matérialisation fait souvent penser à du Moebius dans sa période 'Incal', comme d'ailleurs l'expérience mystique et chamanique... Chassez Mister Giraud et Moebius revient au grand galop.
Si dans le scénario, l'influence de Gérard Brach, le scénariste attitré de Polanski, est incontestable, Jan Kounen a voulu aller plus loin dans sa façon d'aborder les chamans et leurs coutumes. En se rendant au Pérou et au Mexique, il a pu nourrir son film des bases nécessaires à son exploration d'un phénomène méconnu qui lui a donné la possibilité d'entrer dans l'âme de son Blueberry.
Avec un Vincent Cassel habité, une Juliette Lewis pleine de charme et de volonté dans ce monde d'hommes propre au western, un Michael Madsen en force de la nature et qui ressemble de plus en plus à Nick Nolte, BLUEBERRY est un film surprenant, à contre-courant du western traditionnel, à l'image soignée et au titre trompeur...
Eric Van Cutsem
| |
|
|
|
|
|
|
|
© DR - BLUEBERRY de Jan Kounen (2004) p3
14/01/2012 04:45
Sérieusement blessé par Wallace Blunt (Michael Masden)
qui a tué son amie Lola la prostituée,(Vahina Giocante)
il va être soigné par des indiens chiricahua.
| |
|
|
|
|
|
|
|
© DR - BLUEBERRY de Jan Kounen (2004) p4
14/01/2012 04:49
Vincent Cassel : Blueberry
*
*
La note de FILMDECULTE ****
HORS NORME
Il fallait oser ou tout simplement s’appeler Jan Kounen pour réaliser un tel coup de maître. Transformer la plus grosse attente française de 2004, la nouvelle méga production hexagonale rassemblant un casting international, Vincent Cassel en tête, en film intimiste inclassable. Blueberry est un OFNI échappant à tout contrôle.
A la fois adaptation de BD, nouveau western et film fantastique, il se nourrit intelligemment de tous les genres qu’il aborde pour se les approprier, les maîtriser parfaitement et ainsi dépasser les cloisonnements conventionnels. Les mondes visités ne sont plus des petits tiroirs compartimentés et sagement étiquetés. Ils s’imbriquent, se répondent aussi bien formellement que thématiquement. Le montage alterne des séquences énergiques, lancinantes, bucoliques, oniriques, planantes sur une bande originale mélangeant des sonorités des quatre coins du monde. Le film s’ouvre sur une hallucination pour se refermer sur une vision paradisiaque d’un retour à la vie.
On est bien loin du Dobermann - malgré quelques scènes en accéléré parfaitement maîtrisées qui rappellent la présence de Jan Kounen derrière la caméra - pourtant le film dérangera certainement tout autant par sa forme atypique et sa constante proposition d’un retour sur soi, d’une remise en question. Bien au-delà du prétexte d’adaptation Blueberry donne à voir le voyage initiatique d’un homme à la recherche de son identité, de ses racines, de l’ouverture au monde et, pourquoi pas, à l’amour.
ADAPTATION
Le premier questionnement autour de ce film, découlant de sa forme si particulière, porte sur son titre. Car au premier abord, outre les noms des personnages, la BD de Charlier et Giraud semble bien loin. S’il a gardé la dénomination Blueberry malgré ses nombreuses digressions, c’est avant tout parce que le créateur du personnage, Jean Giraud, est à l’origine de cette adaptation. C’est lui qui a fait appel à Jan Kounen, le laissant jouer avec son œuvre pour créer autre chose tout en gardant cependant l’ambiance des deux numéros dont s’inspire le film à savoir : Les Mines de l’allemand perdues et Le Spectre aux balles d’or (bientôt regroupés en un volume collector intitulé Les Monts de la superstition).
"Librement inspiré" donc, voilà la mention indiquée en début de film. Parallèlement à l’idée de base d’une équipée à la recherche d’un trésor dans une montagne indienne sacrée, Kounen a développé la dimension mystique déjà sous-entendue dans le deuxième album par la présence d’un chamane. Afin de rendre ce rapport de Blueberry au chamanisme plus crédible, il lui a inventé une jeunesse parmi les indiens à la quelle Giraud a totalement adhéré. Pour interpréter le Marshal Mike Blueberry, les deux hommes se sont mis d’accord sur Vincent Cassel après que Val Kilmer se soit désisté. Si l’acteur n’a pas au premier abord le physique du personnage qu’avait créé Giraud, il a réussi à s’imposer comme étant le seul capable d’incarner cet homme de loi, indépendant et toujours en marge de ce qu’il représente.
POST-WESTERN?
Avec Impitoyable en 1992, Clint Eastwood signait l’ultime western, mais également le premier post-western, si cette dénomination a un tant soi peu de sens. Détournement des codes classiques, pour créer une autre dimension, voilà ce qu’introduisait Eastwood et ce que développe ici Jan Kounen. On retrouve dans Blueberry les scènes, désormais coutumières, de saloon (magnifique tour de chant par la superbe Juliette Lewis), de bagarre, les paysages traités comme des personnages à part entière grâce à la sublime photo de Tetsuo Nagata en totale adéquation avec son sujet, les chevauchées sauvages. Sans oublier les thèmes incontournables du trauma, de la prise de conscience et du personnage solitaire qui doit suivre un voyage initiatique afin de trouver sa vraie place. Le tout construit sur une structure de flash-back chère à Sergio Leone.
Ce qui fait basculer ce film au-delà du classicisme est la part de mysticisme et de science fiction qu’introduit le chamanisme. Ainsi les indiens y sont présentés comme bien plus civilisés au fond que l’occidental (thème qui avait déjà démarqué Little Big Man et Danse avec les loups). Autre trait atypique de ce western, il est réalisé par un français, basé sur un personnage créé par des français, interprété par l’un des acteurs français les plus symboliques de ces dix dernières années. Le western européen mort avec Sergio Leone pourrait-il être ressuscité sous une nouvelle forme grâce à ce Blueberry ? Il est en tout cas la preuve, comme le souligne Jean Giraud, que le Western est un genre universel.
UNE AUTRE DIMENSION
Le voyage initiatique que va accomplir Mike est une aventure intérieure qui le transformera à tout jamais, l’obligeant à faire face à son mal-être, son passé. Le côté chamanique du film introduit une autre réalité parallèle à celle des personnages de Blueberry. Une réalité spirituelle au profit d’une réalité matérielle. Principe chamane par excellence, il est parfaitement illustré par le fait que le trésor que cherche Wally Blount n’est pas l’or caché dans les montagnes indiennes, mais l’esprit qui s’en dégage. "Il y a un homme, il ne cherche pas l’or… c’est un voleur d’âme. Il cherche le pouvoir sacré." Ces notions de dédoublement, de refoulement et d’inconscient contenues dans le discours de Runi (et par la suite celui de Blount et Mike) sont très modernes pour l’époque à laquelle se déroule l’action et servent ainsi de points de ruptures dans le scénario.
En même temps que les personnages, le film bascule ainsi dans son autre dimension. De plus ces notions permettent d’introduire les scènes fantastiques des visions chamaniques des personnages. Créées à partir des propres visions de Jan Kounen, elles occupent un quart du film et s’avèrent être les premières expériences mystiques montrées de la sorte au cinéma. Sur un rythme finalement assez lent et planant c’est à une odyssée intérieure, une expérience sensorielle, que Jan Kounen nous invite à travers son film, en espérant que le spectateur se laissera embarquer dans ce voyage peuplé d’êtres surnaturels.
Julie Anterrieu (Bravo et merci!)
| |
|
|
|
|
|
|
|
© DR - BLUEBERRY de Jan Kounen (2004) p5
14/01/2012 04:56
En bas,photo du tournage. On distingue à peine Michael Masden,(assis sur un fauteuil) pour lequel -tout comme pour la plupart des personnages-je n'ai trouvé aucune photo...Par contre à ma grande joie,il y en a plusieurs sur la scène des visions à l'Ayahusca.
| |
|
|
|
|