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 CINEMA :Les blessures narcissiques d'une vie par procuration
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CINEMA :Les blessures narcissiques d'une vie par procuration

VIP-Blog de tellurikwaves
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  • Créé le : 10/09/2011 19:04
    Modifié : 09/08/2023 17:55

    Garçon (73 ans)
    Origine : 75 Paris
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    ©-DR-THE WESTERNER de William Wyler (1946) p13

    11/02/2015 05:42

    ©-DR-THE WESTERNER  de William Wyler (1946)  p13







    ©-DR-THE WESTERNER de William Wyler (1946) p14

    11/02/2015 05:50

    ©-DR-THE WESTERNER  de William Wyler (1946)  p14


    http://www.america-dreamz.com/texas/paysages/langtry.php

    Qui n'a pas fait la connaissance du juge Roy Bean dans l'album de Lucky Luke ? Et bien ce n'est pas que de la bande dessinée : c'est de l'histoire !

     

    Un jour, la femme d'un paysan mexicain vient se plaindre que son mari n'a pas dessaoulé depuis plusieurs jours : impossible de le faire revenir à la maison ! Bean envoie chercher l'homme : il est tellement ivre qu'il n'arrive même plus à répondre. En face du saloon, un poteau : Roy Bean y fait enchaîner le Mexicain par le poignet.Puis, avec une chaîne un peu plus courte, il y fait aussi attacher son ours, Bruno. Le peone ne réagit d'abord pas, mais se réveille soudain lorsque l'ours lui donne une grande claque dans le dos ! Commence une partie de cache-cache : une trentaine de minutes plus tard, l'homme est en état de comparaître !

    Le Juge prononça immédiatement le divorce : la femme garderait les biens ; l'homme avait un quart d'heure pour quitter Langtry. Quand à Bruno, Bean lui jeta une bouteille de bière en récompense. C'était un ours malin : pour peu que le bouchon (en liège, à l'époque) dépasse suffisamment, il l'extrayait avec ses dents, s'asseyait sur son arrière-train et buvait tranquillement !

    En cette fin de XIXme siècle, l'Amérique se couvrait de voies ferrées. Les machines de terrassement n'existaient pas, et le travail demandait une main d'œuvre nombreuse : 8 000 personnes étaient nécessaires pour aménager 30 à 40 kilomètres de voie, répartis autour d'une base. Au fur et à mesure que la ligne avançait, on déplaçait le village de tentes. Ouvriers et contremaîtres suivaient, accompagnés des joueurs professionnels, des prostituées et de toute la clique de malandrins qui vivaient aux dépens de ces employés frustes.

    Une trentaine de kilomètres à l'est de Langtry, au confluent de la Pecos et du Rio Grande, le camp de base de la ligne venant de l'est portait le nom de Vinegaroon, d'un faux scorpion inoffensif qui, lorsqu'on l'écrase, dégage une odeur de vinaigre. La petite agglomération de tentes justifiait parfaitement le surnom "d'Enfer sur roues"donné au chantier du chemin de fer : la consommation d'alcool était au plus haut, les querelles autour des cartes et des rares femmes incessantes ; les coups de feu partaient sans sommations ; les meurtres étaient quotidiens. Le premier tribunal était à plus de 350 kilomètres : l'aller-retour prenait près de deux semaines. Dans cette ambiance dévoyée, les contremaîtres ne contrôlaient plus le personnel. Les entreprises réclamèrent un juge de paix installé à demeure.

    Roy Bean, après avoir végété 16 ans dans un faubourg misérable de San Antonio, était venu tenir saloon à Vinegaroon : il versa la caution de 1000 dollars et fut officiellement nommé le 2 août 1882. Il ne connaissait pas le code, mais avait passé tant de temps dans les tribunaux, plus souvent accusé que plaignant, que le vocabulaire et les procédures lui étaient familiers. S'appuyant au propre plus qu'au figuré sur "Les Statuts Révisés du Texas, 1879", il rendit la justice avec plus de bon sens, d'énergie et d'efficacité que de connaissances du droit, tout en continuant de vendre de la bière et du whiskey.

    Les lignes convergentes venues des deux océans se rejoignaient : Vinegaroon disparut, laissant le désert reprendre la place qu'elle avait occupé quelques mois. Plus de clients pour le bar, rien non plus pour le tribunal... Pourtant, pas question de retourner à San Antonio ! Ici, à l'ouest de la Pecos, Roy Bean était quelqu'un ! Il déménagea une trentaine de kilomètres vers l'ouest et ouvrit un nouveau saloon à Eagle's Nest, où il continua de dispenser la Justice et d'abreuver la pratique.

    Le fondateur du village, Torres, propriétaire des terrains, avait fait cadeau d'une partie de ceux-ci à la Southern Pacific, à condition qu'elle installe une gare. Il exploitait lui-même un saloon mais, malgré tous ses efforts, le "Juge" resta et réussit à prospérer, ainsi qu'à être réélu presque à chaque terme. De fait, personne au village n'apparut jamais comme aussi efficace que lui. Cette prospérité était un peu forcée : Bean usait de l'intimidation, du trafic d'influence et, au jour le jour, semblait avoir un don pour connaître la somme, chèques compris, qu'avaient sur eux les prévenus. L'amende dépouillait toujours le condamné avec exactitude, et Bean ne reversait que rarement ces sommes à l'état du Texas.

    Il ne rendait pas non plus la monnaie des consommations : il fut bientôt en état de construire un nouveau saloon, beaucoup plus grand et mieux situé, qui brûla en 1898.Celui que nous voyons aujourd'hui est le troisième, plus petit, bâti après l'incendie. Tout en pratiquant son commerce, et en exerçant la magistrature, il élevait ses enfants, deux garçons et deux filles. Malgré la taille exiguë du saloon, l'ambiance fruste qui y régnait et la promiscuité qu'elle engendrait, les filles de Roy Bean furent parfaitement éduquées et firent de bons mariages.

    A Vinegaroon, découvrant le portrait d'une actrice, Roy Bean en était tombé platoniquement amoureux. Emilie (Lily) Langtry, une anglaise qui avait été la maîtresse d'Edouard VII d'Angleterre, était célèbre dans toute l'Amérique du Nord : les journaux américains comparaient sa beauté à celle de la déesse Junon. Lorsqu'il s'installa à Eagle's Nest, Roy Bean nomma son saloon "The Jersey Lily" : c'était le nom familier qu'on donnait à l'actrice, Le Lis de Jersey. Mais cela le laissait insatisfait, et il eut bientôt l'idée de rebaptiser Eagle's Nest. Devançant Torres, qui aurait bien donné son propre nom à la communauté, il fit admettre le nom de Langtry par l'administration des postes, et écrivit derechef à l'actrice. En retour, celle-ci proposa de faire don à Langtry d'une fontaine. Bon gérant de ses affaires, Bean répondit aussitôt que, merci, mais c'était vraiment inutile, car la seule chose que ne buvaient pas les habitants de Langtry, c'était justement de l'eau !

    Il fallut plusieurs années pour qu'une tournée conduise Lily à San Antonio. Roy Bean était là, au premier rang, vêtu d'un costume Prince de Galles. Il ne parla pas à Lily,mais à peine revenu, il fit bâtir derrière le saloon une maison de planche qu'il nomma "opéra", espérant toujours qu'elle viendrait à Langtry, chez lui, là où il était quelqu'un ! Quelques années plus tard, sur son chemin vers la côte ouest, Lily finit par s'arrêter à Langtry. Un comité d'accueil l'attendait : "Ces quelques fleurs..." Mais Roy Bean n'était pas là : il était mort quelques mois plus tôt, dans un lit d'hôtel de Del Rio. La communauté offrit à l'actrice le vieux colt du juge, ainsi qu'un ours qui avait appartenu à Bean. L'animal eut la bonne idée de s'enfuir, au moment où on le poussait sur le wagon, au grand soulagement de Mademoiselle Langtry.

    Finalement, de toute sa carrière de magistrat, Roy Bean impressionna beaucoup de prévenus, escroqua de nombreux pigeons, évinça la concurrence par des moyens peu recommandables, mais ne fit jamais pendre personne.Négociant au Mexique, frère du maire à San Diego, barman à Los Angeles (où il fut lynché pour une histoire de femme, mais la corde de mauvaise qualité s'allongea suffisamment pour que ses pieds touchent terre), négociant et roulier au Nouveau-Mexique, après seize ans à San Antonio où il vécut d'expédients, de larcins et d'emplois temporaires, vingt ans patron de saloon et "Loi à l'ouest de la Pecos", impressionnant, vantard, mais généreux, le "Juge" mourut le 16 mars 1903.

    Le saloon a été rebâti, ainsi que le petit théâtre. Ils jouxtent un joli jardin de plantes du désert, où l'on trouve les espèces de la région et quelques unes importées de zones voisines. L'un des quatre "Travel Info Centers" du Texas se trouve à l'entrée, et vous pourrez vous y procurer la documentation sur les sites intéressants du Texas,ainsi que le guide et la carte édités par l'administration des routes (Texas Highway Department).

    A quelques centaines de mètres en aval, de hautes falaises encadrent le Rio Grande, dont l'eau est dissimulée par l'épaisseur des arbres : c'est ici qu'en 1896, Roy Bean organisa un combat de boxe interdit par les Etats du Sud-Ouest, en territoire mexicain, échappant à la loi américaine.

     






    ©-DR-THE WESTERNER de William Wyler (1946) p15

    11/02/2015 09:17

    ©-DR-THE WESTERNER  de William Wyler (1946)  p15







    ©-DR-THE WESTERNER de William Wyler (1946) p16

    11/02/2015 09:21

    ©-DR-THE WESTERNER  de William Wyler (1946)  p16


    La critique de TV.CLASSIK
    *
    Avec "The Westerner" et malgré quelques exemples déjà probants, les plus sceptiques devaient définitivement se rendre à l’évidence : voir un cinéaste réputé pour son sérieux, dont les œuvres précédentes avaient été des films de prestige adaptés pour certains de chefs-d’œuvre de la littérature mondiale tel "Wuthering Heights", se mettre à aborder le western était pour ce dernier un gage de reconnaissance et de maturité.
    *
    Il s’agit en effet d’un film au ton très original mêlant aux séquences d’action traditionnelles des scènes de pure comédie, un film "en creux" au rythme lent et à la théâtralité assumée avec de longues plages de dialogues au cours desquelles l’humour occupe une place très importante, la gravité pouvant faire son apparition la séquence suivante ; un mix parfois improbable, tour à tour déroutant et stimulant, pas toujours bien maitrisé et cassant parfois un peu l’ampleur que le film semblait vouloir prendre, mais au final assez séduisant.

    A côté de l’éternel conflit entre éleveurs et agriculteurs dans le Texas de la fin du 19ème siècle, Wyler et ses scénaristes Niven Busch et Jo Swerling abordent les relations entre deux hommes que tout oppose : d’un côté un "Westerner" individualiste qui va se transformer en médiateur, de l’autre un tyran local à la fois terrifiant et pitoyable. Après une séquence en extérieurs voyant un combat armé entre fermiers et éleveurs dans la grande tradition du genre, c’est au tour de très longues scènes à l’intérieur du bar/tribunal du pittoresque juge Roy Bean (personnage qui a réellement existé, ainsi que celui de Lili Langtry d’ailleurs) qui pourraient sembler ne jamais en finir si un humour très particulier ne venait pas les dynamiter.

    La description du tribunal improvisé - avec Roy Bean faisant prêter serment sur une bible et… un revolver ou amendant ceux qui refusent de boire de l’alcool, le croque-mort venant prendre les mesures pour ses futurs cercueils, le jury se réunissant pour délibérer dans l’arrière-salle où ils jouent finalement au poker, le sort des accusés n’ayant pas lieu d’être débattu puisque toujours connu par avance, l’entrée dans le saloon du cheval objet du délit… - est un grand moment de comédie d’autant qu’il est suivi par l’inénarrable numéro de roublardise d’un Gary Cooper parfaitement à l’aise dans la comédie (il était déjà passé entre les mains de Lubitsch, Capra…) et qui gruge Roy Bean avec délectation. La scène du réveil des deux hommes ivres au petit matin tend même vers le burlesque.

    S’ensuit une course poursuite à cheval très efficace avec de très longs panoramiques la rendant encore plus dynamique. Bref, un mélange des genres et des rythmes pas désagréable d’autant que Wyler maîtrise plutôt pas mal les deux. Aux côtés d’un Cole Harden aux motivations égoïstes, homme insouciant, malin et culotté, individualiste forcené qui va retrouver un certain sens moral en jouant le médiateur entre les parties adverses, on côtoie un personnage féminin tout aussi ambigu puisque pas aussi net que l’on aurait pu le croire de prime abord ; encouragée par son père et son frère, elle va se jeter à la tête de Cole en se faisant passer pour une petite oie blanche afin de le retenir au sein de la famille.

    Quant à Roy Bean, il est tour à tour haïssable et attachant grâce à la superbe interprétation de Walter Brennan qui reçut d’ailleurs pour l’occasion un Oscar bien mérité. Tour à tour violent et naïf, ridicule et émouvant, c’est le véritable héros (ou plutôt antihéros) du film. On le déteste lors de ses semblants de justice sommaire et expéditive, comme sa décision de brûler les plantations de ses "ennemis" ; on est touché par sa ferveur devant une actrice qu’il n’a jamais rencontrée. La célèbre séquence finale se déroulant au sein d’un théâtre finit de convaincre.

    Mi-comique mi-tragique, mi-réaliste mi-théâtral, mi-sec mi-lyrique (les plans sur les paysans et les champs de maïs ne dépareilleraient pas dans un film de King Vidor), naviguant entre farce et pathétique, un western original et assez riche aux protagonistes non manichéens et n’oubliant pas, à de rares moments, le côté spectaculaire pour faire plaisir aux aficionados, ici une fabuleuse séquence d’incendie. Dans le même temps, une réflexion sur le vieil Ouest (représenté par les éleveurs) en train d’évoluer et de laisser le progrès s’immiscer avec l’arrivée des cultures ! Et l’ombre du rideau tombe sur la scène avant qu’un happy end plus conventionnel (certainement imposé) vienne achever ce curieux western.

    Erick Maurel






    ©-DR-THE WESTERNER de William Wyler (1946) p17

    11/02/2015 09:26

    ©-DR-THE WESTERNER  de William Wyler (1946)  p17


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