Idris Elba (très bien) : le capitaine Janek
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Revue de presse frenchy
Le tant attendu Prometheus de Ridley Scott, le maître de la science-fiction, s'est enfin dévoilé. Un projet ambitieux, qui ne trahit ni le genre, ni le film originel et surtout pas le spectateur. Ridley Scott a fait de la science-fiction un genre exigeant. On l'avait vu dans Blade Runner, son adaptation du roman de Philip K.Dick et bien-sûr dans Alien, le huitième passager. Il le prouve encore une fois en revenant aux origines du mythe, avec son Prometheus, reprenant celui de Prométhée, qui s'était attiré le courroux de Zeus pour avoir distribué le feu aux humains.
Si ce dernier puise dans le mythe des origines, c'est pour revenir à celles du mythe qu'il alui-même construit et en faire une oeuvre bien plus colossale que ce qu'elle n'était au commencement. Les scientifiques partent cette fois à la recherche de la vie extraterrestre, mais cette quête est tournée vers la création elle-même. Ce n'est pas une autre vie qu'ils veulent rencontrer, mais mettre des réponses sur la leur, sur celle du genre humain, dont cet autre serait «l'ingénieur».
Cette réflexion est menée dans une angoisse latente, lancinante, propre à l'univers de Ridley Scott et qui faisait déjà la force du premier opus. Prometheus y ajoute une dose bien supérieure d'épouvante servie par des scènes sanguinolentes (hélas!!), nous amenant au plus près du monstre et de l'horreur qu'il crée. Des éléments de romance sont également distillés et ne servent pas forcément l'intrigue, qui trouve sa force dans la quête de l'impossible réponse, engagée par l'homme. De réponse, le film n'en donnera d'ailleurs aucune, nous entrainant dans l'abysse infinie de la quête originelle.
Ridley Scott construit son film en forme d'apologue qui condamne l'espèce humaine de son orgueil face à un créateur qui lui seul détient le pouvoir de vie ou de mort sur eux. Apologue servit par des images titanesques, renforcées par une 3D qui fonctionne à la perfection et nous entraîne directement dans l'immensité des décors de l'île de Skye et de la planète inconnue. Cette ambition de grandeur que condamne le film, Ridley Scott y a cédé, pour le meilleur dans la majorité du film qui offre de vrais moments de bravoures, mais parfois pour le un peu plus mauvais, citons la fin qui montre une Noomi Rapace tellement résistante que ça en devient louche.(surtout juste après une césarienne...ridicule !!)
Reste un film ambitieux, qui ne trahit pas son origine, Alien, le huitième passager, et marquera, comme lui, le genre auquel il appartient et qui se termine sur un discours similaire à celui que tenait Sigourney Weaver et nous laisse alors la même sensation, entre trouble et effarement.
Par Camille Esnault
