|
|
|
|
|
©-DR- LA DAME SANS CAMÉLIAS de M.Antonioni (1953)
03/06/2015 04:24
Un film à moitié réussi,dénigré plus tard par son réalisateur
dont l'intérêt pour moi est la seule présence de Lucia Bosè,sa maîtresse
*
La Dame sans camélia
*
Résumé
Clara Manni, une jeune et belle vendeuse en confection rencontre Gianni Franchi, un producteur de cinéma: elle fait une première apparition dans un film pour midinettes. Puis ils se marient, un peu malgré elle. Le producteur, conquis par son charme, la choisit pour incarner un rôle plus ambitieux, celui de Jeanne d'Arc. Hélas, le résultat est un cuisant échec commercial. Le producteur sera ruiné. De surcroît, Clara aura une liaison adultère avec un jeune diplomate, Nando. Gianni fait alors une tentative de suicide. Clara, malgré ses remords, décide de le quitter. D'un autre côté, elle doit admettre que Nando n'était qu'une simple aventure.
Sur les conseils de Lodi, un acteur de sa connaissance, Clara prend la décision de se consacrer sérieusement à l'étude de la comédie. Quelques mois plus tard, apprenant que Gianni prépare un nouveau film, elle se rend à Cinecittà dans l'espoir de décrocher un rôle important. Mais celui-ci refuse. En désespoir de cause, Clara accepte un rôle exotique dans un film médiocre. La jeune débutante sera désormais cantonnée dans des films de série B. Un reflet du fonctionnement de l'industrie du cinéma italien dans les années 50.
Fiche technique
Cast
Analyse
« Le monde du cinéma est pour Antonioni une chose curieuse et figée, une série d'images abstraites qui se refusent singulièrement à s'animer, le monde du roman-photo... Qu'importent, après tout, les errances et les erreurs de Lucia Bosè, son bonheur avorté, son désenchantement d'actrice, sa tristesse ineffaçable, puisque, aussi bien, l'important est ici qu'elle puisse se payer tout ça. [...]
Les personnages de La Dame sans camélia sont comme frappés de stupeur, figés dans une rigidité non pas cadavérique mais photographique. Il vivent au ralenti, ils se nourrissent de rêves, ils n'ont pas de substance. Leurs silhouettes se détachent nettement sur des fonds qui font contraste. Leurs idées, toujours les mêmes, ils les ressassent à l'infini, comme s'ils étaient pris dans les sillons d'un vieux disque rayé. Aucune douleur n'altère jamais leurs traits. [...]
Antonioni, simplement étonné de ce qu'on puisse s'agiter si fébrilement au milieu de tant de faux problèmes, curieux comme un enfant devant un aquarium, regarde les gens de cinéma avec la hauteur de celui qui n'a pas appris à mentir, un peu envieux peut-être de ce que la bêtise et la vacuité laissent comme temps libre, tout ce temps à employer autrement, tout ce temps qu'il filme tel quel. »
— Louis Skorecki, Cahiers du cinéma n° 297, février 1979
- Premier long métrage romain de Michelangelo Antonioni, La signora senza camelie reprend la thématique développé dans son court métrage de 1949, L'Amorosa menzogna, consacré à la vie d'un acteur de roman-photos de l'après-guerre. C'est le sujet de ce film qui constitua la trame de Lo Sceicco bianco (1951) de Federico Fellini. Antonioni aurait dû en assurer la réalisation, mais il tomba malade et céda ses droits à Carlo Ponti et son associé Mambretti.
- « Aux seuls titres de ses prestations cinématographiques successives (les films dans le film : Adieu, madame, La Femme sans destin, Jeanne d'Arc), Clara paraît bien annoncer l'absence de place tenable pour la femme dans les films ultérieurs du cinéaste qui crucifie ici son personnage sur l'autel d'un pessimisme implacable. (...) Elle reste prisonnière de son image : manipulée, manipulable, toute (Jeanne d'Arc) ou rien (godiche en paillettes) », écrit Joëlle Mayet Giaume[1]
- Au cours d'un entretien avec Lietta Tornabuoni[2], Antonioni énonce un jugement plutôt sévère à l'égard du film : « Je n'ai pas de narcissisme ni de fétichisme professionnels, je n'ai jamais été fasciné par le cinéma sur le cinéma, par les citations d'autres films, par le revival, ni éprouvé de nostalgie pour le passé du cinéma. La signora senza camelie fut un fiasco. (...) Moi je ne l'ai plus vu, je ne sais pas comment il est. J'aimais certaines séquences, comme celle de l'appel des figurants à Cinecittà, mais d'une façon générale je le trouvais peu réussi. »
Références
| |
|
|
|
|
|
|
|
©-DR-LA DAME SANS CAMÉLIA de M.Antonioni (1953) p2
04/06/2015 06:49
LA SIGNORA SENZA CAMELIE (LA DAME SANS CAMELIA) 1952/53
avec : Lucia Bosè, Andrei Checchi, Gino Cervi, Ivan Desny
Lucia Bosé tient, dans La Dame sans Camélias un rôle prévu à l'origine pour Gina Lollobrigida. Une actrice de cinéma, mariée à un producteur ambitieux et jaloux, devient la maîtresse d'un diplomate qui ne voit en elle qu'une aventure d'un moment.
Le film confirma à la fois le regard impitoyable que le cinéaste pose sur les hommes, qui se montrent souvent d'une veulerie et d'une lâcheté sans nom envers les femmes, mais aussi “ce goût de l'ellipse et cette forme de décentrement” qui ont caractérisé la modernité du cinéma d'Antonioni ( l'action principale se passe alors hors champ, la caméra quitte les protagonistes à des moments intenses)).
| |
|
|
|
|
|
|
|
©-DR-LA DAME SANS CAMÉLIA de M.Antonioni (1953) p3
04/06/2015 06:53
avec Alain Cuny
| |
|
|
|
|
|
|
|
©-DR-LA DAME SANS CAMÉLIA de M.Antonioni (1953) p4
05/06/2015 06:13
(Même film ?...sous réserve)
*
Antonioni, cinéaste sans frontières
par François Legay 19 Avril 2015, 10:27 Ciné Expos
Ferrare 2012. Bruxelles 2013. Paris 2015. Amsterdam 2016 ?
Comme celui à qui elle rend hommage, l’exposition Michelangelo Antonioni aime à changer d’espace, de couleur, de pays.Avec à chaque fois des thématiques différentes (« L’homme de la Renaissance », « L’homme d’architecture », « L’homme contemporain »…) mais qui ne sont finalement que des propositions d’itinéraires pour une seule et même destination : l’œuvre d’un maître, ou plutôt, puisqu’il était italien, d’un maestro.
Insaisissable, Michelangelo Antonioni le fut toute sa vie. Refusant l’académisme et une carrière nationale, il s’exporta au grès des courants et des modes de son temps. Non pas parce qu’il était futile, mais parce qu’il avait compris que le monde était en constante évolution et que son rôle à lui, en tant que réalisateur, était d’être le témoin de cette évolution.
Évolution d’un monde qui faisait écho à des thématiques qui lui étaient propres : la recherche de l’identité, la solitude au milieu d’une société qui remue, qui bouge perpétuellement pour se prouver qu’elle est vivante, la fuite de l’ennui, de l’enfermement, de la certitude, du passé.Curieux, multiple, voyageur, aventurier, observateur, cinéaste et peintre, il était un homme du présent.
Antonioni a été là où se passait son époque. Et comme l’époque fut très variée, son œuvre fut très variée.En ce sens l’exposition (dont le commissaire n’est autre que Dominique Païni, ce qui est un gage de qualité) lui ressemble et la scénographie est plutôt originale : une grande pièce principale traversée sur toute la longueur par une continuité de vitrines dans lesquelles on peut admirer moult (le mot est faible) documents (lettres, photos, magasines de cinéma, articles, critiques, scénarios, photos, vidéos de collaborateurs évoquant le réalisateur…). Sur les côtés, des panneaux éclairent les différentes parties de sa carrière (et donc de sa vie), et enfin le mur du fond est consacré à son activité de peintre.
On navigue entre sa jeunesse à Ferrare, son arrivée à Rome, sa fascination pour l’actrice Lucia Bosè (avec il tournera ses deux premiers films : Chronique d’un amour et La dame sans camélia), son admiration pour Visconti (pourtant homme du temps jadis), Monica Vitti et les 4 films qu’il fit avec elle (la trilogie : L’Avventura, La notte, L’éclipse puis Le désert rouge), Blow-up, Zabriskie point, Chung Kuo, la Chine (le documentaire que le régime communiste Chinois lui commanda pour finalement l’interdire), Profession : reporter, identification d’une femme, par-delà les nuages (coréalisé avec Wim Wenders)....le maestro construisit son œuvre au rythme d’un monde qui se perdit à trop se chercher une identité ou une raison d’être.
Face au trop beau, trop fort, trop vite, trop grand qui marqua la seconde moitié du 20ème siècle, Michelangelo Antonioni est peut être le seul réalisateur à avoir compris que tout est mêlé (existence et création, Arts et politique) sous la forme d’une empreinte, détail dérisoire au milieu de l’immensité mais qui prend soudainement toute la place si on ne regarde qu’elle…
| |
|
|
|
|
|
|
|
©-DR-LA DAME SANS CAMÉLIA de M.Antonioni (1953) p5
05/06/2015 06:22
| |
|
|
|
|